(suite)
C’est ce dont il était question juste avant le
commencement des récentes grèves françaises dans les discussions des
éditeurs de SOTT. Nous avons réalisé que la même situation s’est
produite au Royaume-Uni quand Margaret Thatcher est arrivée au pouvoir
en 1979 "
promettant un programme non ambigü destiné à réduire la puissance et l’influence des syndicats",
et avec des plans soigneusement formulés d’une "rupture" du pouvoir de
la classe ouvrière britannique. Nous avons supposé que des tactiques
similaires pourraient être utilisées en France. Et, étant donné que je
travaille dans le secteur bancaire, on m’a demandé de faire des
recherches sur votre situation, peuple de France, et l’alternative pour
votre avenir.
La clef du succès de Margaret Thatcher’s dans sa
"rupture" au Royaume-Uni et l’instauration du néolibéralisme est due à
une préparation sur long terme :
Des
augmentations massives du chômage, en particulier parmi des minorités
raciales, ont été machinées tandis que le gouvernement manoeuvrait les
statistiques du chômage. En conséquence il y avait une éruption des
émeutes principales dans les secteurs les plus faibles de centre urbain.
Les
tactiques de police qui furent calibrées toutes ces années dans le nord
de l’Irlande ont été dévoilées à la face du public ; les années de
fausses attaques du drapeau en Irlande avaient conditionné l’esprit
public au besoin d’une police militariste massive et violente pour
"défendre la loi et l’ordre".
Des
chefs de syndicats ont été mis en place dont le comportement ne pouvait
qu’être décrit comme "lâche", affaiblissant de ce fait l’unité parmi
les syndicats.
Des
grèves dans les industries avec les syndicats les plus forts ont été
délibérément produites par la provocation. Une "guerre d’usure" était
combattue par des attaques dispersées du gouvernement sur une base
fragmentaire. Aucune de ces dernières n’étaient assez graves pour que
les travailleurs syndiqués de base se rendent compte qu’elles étaient
installées pour une confrontation importante à l’avenir.
De
nouvelles lois, limitant les droits de grève des travailleurs ont été
introduites quand les syndicats sortirent vainqueurs. Ainsi, le
gouvernement a sondé avec succès son ennemi, a observé ses réactions,
et a essentiellement rendu ses réactions illégales, enlevant la
capacité aux ouvriers d’exercer leurs droits et neutralisant leur
puissance.
Finalement, Thatcher était prête pour la bataille
finale. Son gouvernement a été réélu sur le dos de l’euphorisme
national produit par la guerre des Malouines et ses stratèges étaient
prêts pour tous hors du conflit avec les syndicats et les classes
ouvrières. La faiblesse des syndicats et les nouvelles lois qui
empêchent de faire grève sans un vote majoritaire dans un vote des
syndicats, a donné au gouvernement la résolution et l’appui public
nécessaires pour prendre finalement l’industrie la plus vulnérable dans
le pays, les mineurs.
La similitude avec la France est trop grande pour qu’on
l’ignore. Le travail du terrain a été effectué de manières semblables.
Tout comme Thatcher en 1982, Sarkozy est au commencement d’une nouvelle
ère et il réclame un mandat populaire. Margaret Thatcher a dit "
Il n’y a pas d’alternative" et "
The Lady ne fléchit pas", Sarkozy lui a dit "
Nous
ne nous rendrons pas et nous ne nous retirerons pas... La France a
besoin de réformes pour faire face aux challenges que le monde impose".
Supposons que Sarkozy n’ait pas seulement tirés ses
enseignement des Britanniques, mais aussi de toutes les confrontations
des travailleurs de tous pays ; il y a deux semaines nous avons spéculé
ceci :
1/ Sarkozy cherchera à placer l’ordre du jour et à
s’assurer que les médias concentrent une attention publique sur la
réforme où les syndicats auront la sympathie publique la plus faible et
la moins probable.
2/ Dans le but de marginaliser par la suite les
travailleurs dans l’esprit du public, des évènements violents vont se
produire, suite d’une manipulation, afin d’aliéner les grévistes au vu
des "gens normaux". Les médias détourneront ce dont ils traitent de
toute leur proportion concernant les événements impliqués.
3/ Les chefs des syndicats sembleront être gelés comme
des lapins dans des phares tandis que les médias se concentreront sur
le "mal" perpétré par ces événements sur l’industrie.
4/ 1, 2 et 3 ensemble causeront un dédoublement dans
l’opposition aux réformes - ce sera mis en éxergue par les médias quand
en toute probabilité le "dédoublement" serait un détail bien plus qu’un
principe fini. Ce sur quoi les médias se focaliseront sera l’opposition
entre les grévistes, et ceux qui veulent travailler.
5/ Les ministres gouvernementaux auront tout l’espace
et le temps nécessaire pour apparaître dans les médias et critiquer les
grévistes pour leur "égoïsme" ou leur "manque de responsabilité
sociale". Les grévistes seront accusés de "menacer la grandeur de la
France", "de refuser de se moderniser", "mettre les vies en danger",
"de tenir le pays en otage" et de "causer un chaos économique".
6/ La violence s’enflammant sera les points clés du
contact entre les grévistes et ceux s’opposant officiellement aux
grèves. Dans tous les cas ce sera les grévistes qui seront blamés. La
police sera amenée à "supprimer la violence" alors qu’en fait elle
l’accentue.
7/ Dans les quartiers populaires des évènement seront
mis en scène pour générer des réponses violentes de la part de la
"masse", et conditionneront donc le public pour qu’il ait besoin de la
police et des CRS "pour défendre la France".
8/ Les termes des négociations entre le gouvernement et
les syndicats seront gardés secrets ou simplement on refusera de les
dévoiler au public. Les vraies solutions seront si désavantageuses pour
les ouvriers qu’ils ne pourront pas les accepter, pendant ce temps on
focalise l’esprit public sur une "impossibilité de résoudre le
problème" et on en recueille la petite sympathie. Les travailleurs se
remettront en grève et descendront dans la rue.
9/ A ce niveau la violence éclatera sur les piquets de
grève et les CRS seront envoyés contre les grévistes. Des petits
groupes de grévistes seront montrés comme étant très violents. Ces
individus (probablement des agents provocateurs) seront utilisés pour
discréditer l’ensemble du mouvement travailleur et on demandera aux
chefs syndicaux de prendre de s’écarter de cette violence, remettant de
ce fait la victoire de Sarkozy dans l’arène de l’esprit public et dans
les esprits des ouvriers modérés.
Les évènements des deux dernières semaines prouvent que
nous avons raison. La stratégie de Nicolas Sarkozy a suivi nos
spéculations à la lettre, mais ce n’est que le commencement.
On a permis à Sarkozy de placer l’ordre du jour de la
réforme des retraites. La disposition pour la retraite anticipée pour
les ouvriers dans les travaux laborieux tels que les chemins de fer
était juste quand le travail était plus dur mais est maintenant
largement acceptée comme étant périmée. Aisément le sabotage mis en
scène a divisé l’opinion publique et les syndicats, les chefs syndicaux
ont gelé et rompu les rangs vendredi dernier sous le feu des médias que
le "sabotage" a généré. La violence a éclaté dans les Universités, et,
il y a cinq nuits, 3 jeunes sont tués dans un "accident" (NDLR:l’auteur
fait référence à l’accident de Villiers Le Bel où 2 jeunes et non 3 ont
été tués) avec la police, et les prévisibles "émeutes" s’en sont
suivies pour trois nuits. Tout concordant avec le plan !
Il est essentiel que tout le monde comprenne en France
que les récentes grèves ne portent pas sur si les cheminots auront une
pension particulière ou non. Ces grèves sont la lame du couteau de
l’économie néo-libérale portée dans l’âme de la France socialiste.
Pourtant il semble que la France s’est à nouveau
endormie et inconsciente des dangers. La France a été piégé dans l’idée
que le problème est la réforme des pensions. Un coup d’oeil à la place
relative donnée dans les médias aux grèves de la SNCF et du Metro
montrent l’étendue du contrôle de M. Sarkozy. Car, si une partie de la
grève de cheminots portait sur les pensions, de nombreux autres
travailleurs/employés sont opposés à des "réformes" qui illustrent bien
mieux la vraie nature de ’l’agenda’ de Sarkozy.
En permettant à M. Sarkozy et aux médias de se
concentrer principalement sur la réforme des pensions, les syndicats
ont offert à M. Sarkozy un avantage massif. En faisant marche arrière
sur le point crucial grâce auquel les français commençaient à voir la
valeur des droits des travailleurs dont beaucoup de personnes semblent
heureux de détruire, les syndicats leur ont donné la victoire et ont
divisé la précédente unité de l’opposition.
M. Sarkozy est une brute qui a établi catégoriquement
qu’il n’a pas à écouter à la volonté du peuple. C’est la façon dont
Tony Blair a traité les anglais et la façon dont George W. Bush a
traité les américains.
Est-ce cela que vous voulez pour la France ?
Il est douloureux pour beaucoup d’entre nous qui ont
largement applaudi lorsque le très peu aimé Jacques Chirac lorsqu’il a
mis son nez chez les américains et a dit "Non !" à l’invasion illégale
de l’Irak de voir ce qu’il arrive en France ; il est en fait troublant
de réaliser que M. Sarkozy reçoit toute sorte de soutien. Il est
certainement évident que les Etats-Unis s’effondrent, le système
financier mondial se tient au bord du chaos et le modèle économique
néo-libéral a été dévoilé comme n’étant rien d’autre qu’une version
moderne du pillage et de ’l’écumage’ du sombre passé. Donc est-ce que
M. Sarkozy a-t-il perdu la raison ? Ou a-t-il un ’agenda’ pour trainer
la France dans la ’fosse aux chiens’ [ou panier de crabes] avec le
reste du Capitalisme Désastreux ?
En dépit de ce que M. Sarkozy pourrait déclarer, basé
sur mes interactions avec les citoyens français, le peuple de France
n’accepte pas le bélicisme hégémonique global des USA et ne veulent pas
du Cauchemar Américain en France.
Plus que jamais dans toute son histoire, le peuple de
France doit se lever pour "Liberté, Egalité et Fraternité". Ne faites
pas d’erreur, c’est une guerre pour la liberté de la France - une
guerre secrète des volontés - qui doit être menée avec réflexion. Mais
par-dessus tout, vous devez résister avec vos cœurs, vos voix et tous
vos corps, car tout est mis en place pour vous diviser. Unis vous serez
debout, divisés vous tomberez.
Article original : Sott.net (EN) - ()