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 Deux citations.

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objectiv
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MessageSujet: Deux citations.   Deux citations. EmptyMer 5 Déc - 3:00

Citation :
Aujourd'hui en Europe, tout peut être dans une égale mesure accepté ou refusé. L'Europe n'intéresse plus pour ce qu'elle fait, mais seulement pour son rythme, qui engage les dernières réserves de notre obéissance, nous fait renier le monde, ébranle l'illusion philosophique et sape les fondements de l'orgueil. Où fuir ? Il n'y a plus de refuge pour les déserteurs.
Alors, nous nous sommes tous mis à redorer le prestige du devenir. Dans la philosophie - le vitalisme; dans la politique - le combat en soi. C'est-à-dire se fuir.

Les mouvements révolutionnaires donnent un sens imaginaire à la vie, qui n'en a ni ne peut en avoir un en elle-même. Rien ne troublerait l'idéalité si la vie était plus qu'une apparence de substance. Mais elle ne résiste ni au calcul, ni à l'intuition, ni même au doute. C'est une fiction qui s'arroge des prérogatives de réalité. S'il était, l'homme se reposerait dans un fascinant "À jamais" et il n'aurait rien inventé ni l'indispensable farce des idéaux, ni la Révolution.

On pense généralement que les gens font une révolution pour changer la structure sociale ou la direction historique d'un pays. C'est une vérité valable pour tous, mais fausse pour chacun. Certains ne reculent pas devant le sacrifice suprême afin d'améliorer la condition d'une nation ou d'une classe. À vrai dire, ils ne le font pas pour la nation ou classe en question; ils le font parce qu'elles sont pour eux des prétextes sans lesquels ils ne pourraient pas supporter la vie. Ils meurent parce qu'ils ne peuvent pas se résigner à la dégradation de leur élan, parce que leur frénésie n'accepte pas d'être tempérée. Être révolutionnaire est une question d'intensité. Rien de plus, mais c'est énorme. C'est le pouls substantiel qui donne une configuration au néant évident de la vie.

Lorsqu'un peuple, une génération ou une classe fait la révolution, cela signifie qu'aucun individu ne trouvait en lui-même assez d'éléments pour remplir la stérilité de l'instant et l'éléatisme de la conscience. La chute elle-même est plus féconde que la fondation. Le sang est un signe de vie et non de mort, c'est dans le sang que s'actualise visiblement le devenir.

(...)

Un révolutionnaire est quelqu'un d'effrayé par le non-sens de la vie. L'action lui sert à remplir le vide. Il ne peut pas reculer, il ne peut pas retourner à son ancienne existence civile. Ce serait une mort pire que tous les gibets. L'absence de rythme de la vie normale est le vrai néant. Le révolutionnaire devient un héros en préférant la mort au retour à l'humanité.

Le leurre de l'action, p.402

Il se produit aujourd'hui un phénomène qui est passé totalement inaperçu, bien qu'il mette au grand jour une certaine structure psychique de l'homme actuel : ses vécus subjectifs ne sont pas acceptés en tant que tels et on leur chercher une illustration et une justification dans la culture contemporaine. Ce phénomène - et c'est là qu'il devient vraiment intéressant - est réalisé précisément par l'homme qui le subit et il est déterminé entre autres par l'intériorité consistante, par une déficience du sens de l'unicité de chaque individu.

Individu et culture, p.62

Cioran, solitude est destin.

l'insurrection qui vient a écrit:
Ne rien attendre des organisations.
Se défier de tous les milieux existants,
et d'abord d'en devenir un


Il n'est pas rare que l'on croise, dans le cours d'une désaffiliation conséquente, les organisations - politiques, syndicales, humanitaires, associatives, etc. Il arrive même que l'on y croise quelques êtres sincères mais désespérés, ou enthousiastes mais roublards. L'attrait des organisations tient dans leur consistance apparente - elles ont une histoire, un siège, un nom, des moyens, un chef, une stratégie et un discours. Elles n'en restent pas moins des architectures vides, que peine à peupler le respect dû à leurs origines héroïques. En toute chose comme en chacun de leur échelons, c'est d'abord de leur survie en tant qu'organisations qu'elles s'occupent, et de rien d'autre. Leur trahisons répétées leur ont donc le plus souvent aliéné l'attachement de leur propre base. Et c'est pourquoi l'on y rencontre parfois quelques êtres estimables. Mais la promesse que contient la rencontre ne pourra se réaliser qu'au dehors de l'organisation et, nécessairement, contre elle.
Bien plus redoutables sont les milieux, avec leur texture souple, leurs ragots et leurs hiérarchies informelles. Tous les milieux sont à fuir. Chacun d'entre eux est comme préposé à la neutralisation d'une vérité. Les milieux littéraires sont là pour étouffer l'évidence des écrits. Les milieux libertaires celle de l'action directe. Les milieux scientifiques pour retenir ce que leurs recherches impliquent dès aujourd'hui pour le plus grand nombre. Les milieux sportifs pour contenir dans leurs gymnases les différentes formes de vie que devraient engendrer les différentes formes de sport. Sont tout particulièrement à fuir les milieux culturels et les milieux militants. Ils sont les deux mouroirs où viennent traditionnellement s'échouer tous les désirs de révolution. La tâche des milieux culturels est de repérer les intensités naissantes et de vous soustraire, en l'exposant, le sens de ce que vous faites; la tâche des milieux militants, de vous ôter l'énergie de le faire. Les milieux militants étendent leur maillage diffus sur la totalité du territoire français, se trouvent sur le chemin de tout devenir révolutionnaire. Ils ne sont porteurs que du nombre de leurs échecs, et de l'amertume qu'ils en conçoivent. Leur usure, comme l'excès de leur impuissance, les ont rendus inaptes à saisir les possibilités du présent. On y parle bien trop, au reste, afin de meubler une passivité malheureuse; et cela les rend peu sûrs policièrement. Comme il est vain d'espérer d'eux quelque chose, il est stupide d'être déçu de leur sclérose. Il suffit de les laisser à leur crevaison.
Tous les milieux sont contre-révolutionnaires, parce que leur unique affaire est de préserver leur mauvais confort.
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