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 tract les raisons de la colère des universitaires

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AuteurMessage
Lya
Admin
Lya


Féminin Nombre de messages : 2458
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MessageSujet: tract les raisons de la colère des universitaires   tract les raisons de la colère des universitaires EmptyLun 2 Mar - 1:17

Un mail que j'ai reçu :

Bonjour,
vous trouverez ci-joint et ci-dessous un tract que nous allons diffuser sur Caen à destination du grand public. Merci aux collègues des Antilles qui ont diffusé un texte dont celui-ci est très largement inspiré




Citation :

LES RAIS0NS DE LA COLÈRE DES UNIVERSITAIRES
1 – Les réformes en cours


  • Le Parlement et l’Exécutif prétendent avoir donné en 2007 l’autonomie aux Universités, mais ils ont seulement organisé le désengagement financier de l’Etat dans l’enseignement supérieur et mis les Universités en concurrence, en augmentant les pouvoirs des présidents d’Université transformés en chefs d’entreprise. Le Président de la République prétend que l’Etat a engagé un effort financier sans précédent en faveur des Universités, mais il ne s’agit que d’investissements immobiliers sur quelques sites particuliers, et de crédits d’impôts pour les entreprises qui déclarent investir dans la recherche. En attendant, nombreuses sont les Universités qui ont la tête sous l’eau, et certaines commencent à envisager d’augmenter les frais d’inscription pour survivre.


  • Jusqu’ici les enseignants des écoles, des collèges et des lycées étaient en principe recrutés par concours après 3 ans d’études à l’Université et faisaient un stage d’un an rémunéré pour leur donner une formation pédagogique. Désormais, le gouvernement impose aux futurs enseignants de passer le concours de recrutement au cours de la 5ème année d’étude à l’Université (master) sans conserver l’année de stage pédagogique. Ceux qui seront collés au concours (avec un nombre de postes de plus en plus restreint puisque le gouvernement veut diminuer le nombre de fonctionnaires) mais qui seraient reçus au master pourront être recrutés par contrat comme vacataires, donc précaires et moins bien payés. Ici encore l’Etat veut se désengager et sacrifier la formation des enseignants et des élèves.


  • Jusqu’ici les enseignants-chercheurs à l’Université sont soumis au même statut défini nationalement et qui leur impose à tous le même nombre d’heures de cours par semaine. Le gouvernement veut permettre aux chefs d’établissement d’augmenter le nombre d’heures d’enseignement imposées aux enseignants considérés comme de mauvais chercheurs sur la base de critères opaques et contestés. Dans le même temps, le Ministère supprime 1030 postes dans l’enseignement et la recherche pour 2009. Cela signifie en réalité que la plupart des enseignants-chercheurs devront faire davantage d’heures. Pourquoi est-ce grave ? Parce que ce qui fait l’intérêt de l’Université, c’est que ceux qui y enseignent sont aussi des chercheurs. Si on leur enlève cette possibilité, on crée une Université de seconde zone. Cette réforme casse le principe d’un statut national des enseignants-chercheurs et menace en premier lieu les Universités pauvres, celles qui ne sont pas entourées de grandes entreprises prêtes à investir y compris dans les domaines les moins directement rentables. L’Université de Caen risque ainsi de se transformer à terme en simple collège universitaire sans que rien ne soit prévu pour permettre à vos enfants de pouvoir poursuivre leurs études dans de bonnes conditions quels que soient vos revenus et votre lieu de résidence.


  • Le président de la République a déclaré que les organismes de recherche français avaient une organisation désastreuse et donnaient de mauvais résultats. En réalité, le CNRS est le 6ème organisme de recherche dans le classement mondial, alors même que la France n’est qu’à la 18ème position pour le financement public de la recherche !

2 – les enjeux sous-jacents
Le gouvernement prétend vouloir réformer un système trop complexe et faire émerger l’excellence. En réalité, ce sont toutes les réformes récentes qui ont rendu le système complexe. Avec le système du financement par projet, les enseignants-chercheurs passent plus de temps à rédiger des dossiers pour essayer d’obtenir des financements pour leurs recherches qu’à faire des recherches ! Avec les réformes successives, ils passent plus de temps à réfléchir à l’organisation et à la réorganisation des enseignements à l’Université, qu’à faire ces enseignements. Alors pourquoi le gouvernement fait-il tout cela, si cela désorganise la recherche et l’Université ? Parce que son vrai but est de faire des économies sur les services publics essentiels à la population, et de contractualiser la recherche et l’enseignement supérieur public en les soumettant aux priorités que lui imposeront le marché et les entreprises. Souvenons nous des propos que tenait en 2004 Renaud Dutreil alors ministre de la fonction publique : « C’est sur l’Éducation nationale que doit peser l’effort principal de réduction des effectifs de la fonction publique. Sur le 1,2 million de fonctionnaires de l’Éducation nationale, 800 000 sont des enseignants (…) Le problème que nous avons en France, c’est que les gens sont contents des services publics. L’hôpital fonctionne bien, l’école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d’une crise majeure ». Nous y voilà, grâce à ses amis. Il ne s’agit de rien moins que de casser les services publics, c’est-à-dire des activités destinées à servir l’intérêt général.
3 – la manipulation, les tentatives de jeter le discrédit sur les universitaires
Pour convaincre l’opinion publique qu’ils ont raison, le Président Sarkozy et ses ministres n’hésitent pas à multiplier les contre-vérités. Ils accusent la communauté scientifique de refuser d’évoluer, alors même que celle-ci, lors des États généraux de la Recherche en 2004 a fait d’elle-même un grand nombre de propositions d’évolution, dont il n’a été tenu aucun compte. Ils présentent les enseignants-chercheurs comme des fainéants qui travaillent très peu et veulent garder ce privilège alors même qu’avec la démocratisation de l’accès à l’Université, ceux-ci doivent faire face à des quantités croissantes d’étudiants sans moyens supplémentaires (l’Etat consacre moins d’argent aux étudiants à l’Université qu’aux lycéens, et beaucoup moins qu’aux étudiants en classe préparatoire). Ils présentent les chercheurs comme des privilégiés qui refusent d’être évalués, alors que ceux-ci sont évalués en permanence dans l’exercice de leur métier. Ils présentent les étudiants inquiets comme des benêts manipulés par leurs enseignants, comme si les étudiants n’étaient pas capables de se rendre compte qu’ils sont les premiers touchés par les réformes qu’on leur prépare ! En bref, ils essaient de diviser l’opinion en excitant certaines parties de la population contre d’autres afin que les enseignants, les étudiants et les personnels administratifs et techniques n’osent pas élever la voix contre ce qui est en train de se passer. Ce sont des méthodes indignes.
4 – nous ne nous battons pas pour des privilèges !
Les enseignants-chercheurs ne sont pas entrés dans la lutte pour une revalorisation de leur salaire ou de leur retraite. Et l’on ne peut pas dire que ceux qui ont choisi ce métier le font pour l’argent : en effet, quand on suit un minimum de huit ans d’études après le bac, que l’on doit se soumettre à un véritable parcours du combattant pendant des années pour avoir une chance sur dix d’obtenir un poste, parfois très éloigné de chez soi, et pour au final gagner un salaire qui n’a rien de comparable avec les salaires des cadres dans les entreprises privées (entre 2000 euros brut pour un maître de conférences en début de carrière et 6000 euros brut pour les très rares professeurs qui terminent leur carrière en classe exceptionnelle), c’est qu’on est passionné par son métier. Alors pourquoi les personnels des Universités et des organismes de recherche protestent-ils aujourd’hui ? Parce qu’il jugent imbécile de brader l’Université et la Recherche, en les soumettant à des intérêts de court terme. Parce qu’ils en ont assez d’être insultés alors qu’ils se dévouent à leur métier. Parce qu’ils en ont assez qu’on supprime les postes de ceux qui font fonctionner l’Université et la recherche (personnels techniques, administratifs et ouvriers), en rejetant sur les enseignants et les chercheurs le surcroît de tâches ainsi créé et en condamnant à la précarité de plus en plus de personnels. Parce qu’ils en ont assez que l’on fragilise les étudiants et notamment les doctorants par l’insuffisance des aides sociales et des allocations de recherche. Enfin parce qu’ils jugent absurde qu’à l’orée du XXIème siècle, notre pays fasse des économies de bouts de chandelles (que représentent 1000 postes à l’Université par rapport aux milliards des plans de recapitalisation des banques ?) sur la recherche et sur l’université, c’est-à-dire sur le savoir, la connaissance, l’imagination, bref sur l’avenir de la société.
Dans les services publics de l’éducation, comme dans ceux de la santé, la rentabilité ne doit pas être le maître mot de la politique. L’éducation n’est pas une marchandise, les Universités et les établissements d’enseignement ne sont pas des entreprises. L’avenir de nos enfants, celui de notre société méritent mieux qu’une marchandisation tous azimuts et que la course au profit.
Le service public de l’enseignement et de la recherche doit garantir à tous l’accès à la culture et au savoir sur tous les points du territoire, la transmission des connaissances et la poursuite des recherches de manière indépendante des intérêts politiques et mercantiles.


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