Appel de la coordination nationale étudiante de Toulouse III (Rangueil) jeudi 20 décembre 2007
Nous,
représentants de 15 délégations d’universités mobilisées, réunis en
coordination nationale les 15 et 16 décembre 2007, lançons l’appel
suivant :
Après plus de 8 semaines de mobilisation, la lutte
contre la LRU continue dans les universités et lycées. Nous sommes
toujours des centaines de milliers à refuser la logique de la LRU :
étudiants, chercheurs, enseignants, personnels, lycéens ... La majorité
des universités et de plus en plus de lycées sont toujours en lutte.
Cependant, le gouvernement répond à notre mouvement par deux moyens :
de prétendues "avancées" et une violente répression sur laquelle les
Médias restent plus que discrets (les fermetures administratives, les
interventions de la police, de la BAC, des CRS, des gendarmes mobiles,
ainsi que des vigiles ; de plus les procès contre les lycéens et
étudiants mobilisés se généralisent). L’objectif de leurs opérations,
toujours plus violentes, est d’intimider et de criminaliser tous ceux
qui se mobilisent pour les isoler et briser le mouvement.
Nous condamnons fermement ces pratiques et exigeons le
retrait de toutes les forces de répression qui occupent les universités
ainsi que la démission de tous les présidents d’universités qui y ont
fait appel. Les annonces du gouvernement ne répondent toujours en rien
à nos revendications et ne sont donc certainement pas des « avancées
suffisantes pour arrêter le mouvement » comme le prétendent certains.
Nous nous battrons jusqu’ à l’ obtention de nos revendications :
principalement l’abrogation de la LRU , mais aussi de la LEC, et nous
nous déclarons solidaires des professeurs et lycéens qui manifestent
contre le rapport DARCOS. Notre mouvement continue dans une phase de
lutte sur la durée mais aussi dans une phase de réflexion. La
coordination étudiante se fixe aussi pour objectif l’élaboration d’un
projet de nouvelle université auquel sera associé la communauté
universitaire dans son ensemble.
Nous pensons toujours que le blocage (c’est à dire les
piquets de grève) est le moyen le plus efficace pour permettre à tous
de participer à la lutte sans la pression des absences en cours et la
supression des bourses. Chaque fac doit cependant trouver les modalités
de lutte les plus en phase avec la réalité locale. Certains étudiants
de Montpellier, dont nous sommes solidaires, ont entamés une grêve de
la faim et appellent d’autres étudiants à les rejoindres.
Le mouvement ne s’arrêtera pas. Nous rappelons que la
lutte contre la LRU s’inscrit dans un contexte plus global de casse des
services publics et des acquis sociaux. Les résistances se croisent
contre ce projet de régression sociale et nous manifestons toujours
notre soutient à tous les secteurs mobilisés, appelant donc ainsi à
poursuivre la convergence des luttes.
Nous exigeons l’abrogation inconditionnelle et
immédiate de la LRU ainsi qu’un cadrage national des diplômes, une
augmentation des aides sociales et du budget de l’enseignement
supérieur, la supression des frais d’inscription. En particulier, nous
exigeons le rétablissement des 22000 postes de fonctionnaires supprimés
cette année dont les 11200 de l’Education Nationale.
Nous exigeons que les examens soient reportés d’un mois pour faire valoir leur droits sans être pénalisés.
Nous nous prononçons également :
pour un vrai droit à l’éducation et à la formation pour tous
pour l’égalité entre Françaises et Etrangeres dans l’accès aux études
pour la défense des statuts des personnels d’université et pour la titularisation des personnels précaires
contre la privatisation de l’université publique et la politique actuelle de p2nurie budgétaire
pour la contruction de logements sociaux à hauteur des besoins
contre le démantèlement des services publics, pour des embauches massives et l’augmentation des salaires
contre la privatisation de la Sécurité sociale et les franchises médicales
services de santé et d’éducation gratuits et accessibles à tous
pour la défense des régimes spéciaux de retaites, les 37.5 annuités pour tous, pour la retraite à 60 ans à taux plein
pour
l’abrogation des lois antiimmigrés, dont les lois CESEDA et Hortefeux,
pour la régularisation de tous les sanspapiers, la fermeture des
centres de rétentions et la fin des rafles
pour l’amnistie de tous les réprimés des mouvement sociaux
soutien aux étudiants bléssés pendant les déblocages ou autres engendrés par les forces de l’ordre.
dénoncer la censure des vidéos qui dénonçaient la violence des CRS lors de la journée du 10 décembre 2007
pour les transports gratuits en ville et en région pour tous
stages rémunirés au delà du SMIC
nonapplication du rapport HETZEL
Nous appellons à une journée de
manifestation nationale le 20 décembre,ainsi que le 15 janvier pour
faire savoir au gouvernement que nous sommes toujours mobilisés.La prochaine coordination nationale aura lieu à Paris VIII (SaintDenis) le samedi 12 et le dimanche 13 janvier 2008.