Lu sur libération le 2 aout : http://www.liberation.fr/actualite/politiques/270334.FR.php?rss=true
Les députés ont adopté cette nuit le projet de loi sur le service minimum dans les transports publics terrestres, après trois jours marqués par une forte combativité de la gauche dans l'hémicycle et une mobilisation syndicale dans le pays.
Les travaux se sont accélérés mercredi dans la soirée après l'adoption de deux articles phares du projet. Le premier impose au salarié de se déclarer gréviste 48 heures avant de participer au conflit, "sous peine de sanction disciplinaire". Le second article prévoit la possibilité de consulter le personnel par vote secret sur la suite du mouvement au-delà de huit jours de grève. Ces deux mesures, perçues par l'opposition comme une "atteinte frontale" au droit de grève, ont donné lieu à de vifs échanges dans l'hémicycle.
Le texte sera soumis dans la journée aux députés et sénateurs, réunis en commission mixte paritaire, pour son adoption définitive. Les socialistes ont déjà annoncé qu'ils saisiront le Conseil constitutionnel dans la foulée.
Xavier Bertrand, le ministre du travail s'est, lui, félicité de l'adoption de ce projet de loi dont le premier objectif est d'éviter le recours à la grève. "Ce projet est un texte ambitieux, c'est un texte équilibré, c'est un texte pragmatique. C'est un texte attendu par les Français, c'est un texte au service des Français" a t'il déclaré.
Pourtant, mardi, plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblés un peu partout en France pour dénoncer ce texte voté, selon eux, "à la sauvette" en pleine trêve estivale. Pour les syndicats, le combat est loin d'être terminé et reprendra dès la rentrée de septembre. La CGT n'a pas totalement écarté une possible perturbation des services durant la Coupe du Monde de rugby en septembre et octobre.
Il s'agit du dernier des quatre projets de loi - avec ceux sur la récidive, le "paquet fiscal" et la réforme des universités - à être définitivement adopté par le Parlement durant la session extraordinaire qui s'achève aujourd'hui.