Première adaptation du projet de loi sur le service minimum actuellement en discussion au Sénat. Circonscrit au départ au service public des transports, le voilà qui risque de s'étendre à l'Education Nationale, un autre secteur bien connu pour ses journées de mobilisation.
Le premier ministre François Fillon a évoqué l'hypothèse hier soir. Otages à tous les âges donc, des salariés usagers des trains aux minots écoliers.
Le ministre du travail Xavier Bertrand a jugé "indispensable" que les enfants puissent être accueillis dans leur établissement scolaire les jours de grève. Ce qui revient donc à instaurer aussi un service minimum, limite réquisitionnel chez les enseignants.
"Plaçons nous d'un point de vue pratique, explique le ministre, s'il y a une grève il faut quand même s'organiser pour savoir ce qu'on va faire avec les enfants. Si vos enfants vont au lycée ou au collège, le problème est moins important mais si c'est dans le primaire et qu'il y a une grève, il faut trouver une possibilité d'accueil avec une assistante maternelle ou la famille. Est-ce que vous trouvez pas quand même qu'il est bon qu'on puisse accueillir les enfants à l'école, moi je pense que c'est effectivement indispensable, voilà notre logique".
Sauf que la fille de 12 ans de Xavier Bertrand peut être accueillie par sa mairie comme le rappelle Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU (lire l'interview). «Maintenant, la question c'est quel est le bon vecteur juridique, une loi ou autre, c'est à déterminer», a ajouté le ministre. «Par contre, sur la finalité», le gouvernement n'a aucun doute : «Oui nous voulons renforcer les services minimums, cela veut donc dire renforcer les services publics».
http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/267705.FR.php?rss=true