Jardin d'éveil dès la rentrée 2009 - vers la disparition de l'ecole maternelle

L’UFAL de Seine et Marne s’inquiète de l’annonce faite dimanche 5 avril par la secrétaire d’Etat à la famille, Nadine Morano : l’expérimentation de « jardins d’éveil » (payants ?) dans des écoles maternelles, à la rentrée de septembre 2009. Elle s'inquiète aussi du projet de l'Etat et de la Caisse Nationale d’Allocations Familiales, qui conviennent d’allouer des fonds publics à des associations, entreprises et associations cultuelles, ce qui pour celles-ci est contraire à la loi de séparation des églises et de l’Etat, qui ne reconnaît aucun culte au nom de la laïcité.

Alors que le taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans en maternelle diminue continûment, que depuis près d’une décennie plus de cent mille d’entre eux n’ont pu y être accueillis, le sabordage du premier niveau d’éducation à l’école de la République est préparé insidieusement.

L’école maternelle, maillon premier de l’école républicaine, laïque et gratuite, ne remplirait plus la mission éducative que la République lui a confiée au titre du pacte social issu de la Libération et n’apporterait plus un soutien suffisant aux familles les moins favorisées, le « jardin d’éveil » n’ayant pas la dimension pédagogique requise. Ce dispositif, qui se voudrait moderne dans son intitulé, n’a pour seul objectif que de transférer des dépenses de l’Etat aux communes et de créer ainsi un « bouclier contre les dépenses éducatives et sociales » au profit des plus riches alors que les plus modestes devront supporter des restes à charge et une augmentation des impôts locaux.

Une nouvelle fois, pour les familles les plus modestes, il faudra payer plus pour moins d’éducation pour leurs enfants ou petits enfants et pour les plus favorisées payer moins pour s’offrir des séjours en des lieux fréquentés par nos « pauvres exilés fiscaux », souvent bénéficiaires de largesses de grands groupes industriels ou bancaires prélevées sur la valeur ajoutée apportée par le travail parfois pénible des salariés.

Nous demandons un « bouclier éducatif et social » pour protéger les familles les moins favorisées, et l’abandon du projet de « jardins d’éveil », concept a priori poétique mais aux intentions antisociales. Devrons-nous créer un collectif « Sauvons l’école maternelle » comme d’autres l’ont fait pour la Recherche et pour l’Université ?
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