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 Vers l'autonomie des collèges et lycées

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Heaven Smile
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Heaven Smile


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Vers l'autonomie des collèges et lycées Empty
MessageSujet: Vers l'autonomie des collèges et lycées   Vers l'autonomie des collèges et lycées EmptyMar 11 Déc - 11:08

Il y avait déjà un post à ce sujet je crois, mais je ne le retrouve plus ...

La loi « Libertés et Responsabilités des Universités » (LRU), votée
le 10 août 2007, sous couvert de conférer la sacro-sainte Autonomie aux
Universités, prépare en réalité le démantèlement du service public
d’enseignement supérieur. On sait l’ampleur du mouvement qu’elle a
suscité et qui réclame son abrogation.
Pendant ce temps, une commission se réunit dans les salons dorés de
la République : la commission Pochard. Que prépare-t-elle ? Rien de
moins que l’« autonomie » des établissements scolaires.
Officiellement, la commission est chargée de réfléchir sur le métier
d’enseignant. Plus exactement, dans la lettre de mission envoyée le 20
septembre 2007 à Marcel Pochard, Conseiller d’Etat, Xavier Darcos
explique : « Le Président de la République et le Premier Ministre m’ont
demandé, dans la lettre de mission qu’ils m’ont adressée, de mener le
chantier de la redéfinition de la condition enseignante et
d’entreprendre une large concertation avec l’ensemble des acteurs de la
communauté éducative et notamment, des représentants du monde
enseignant. Ce processus, qui doit s’achever au printemps, se déroulera
en deux temps : l’élaboration d’un état des lieux argumenté, sous
formes d’un Livre Vert, puis celui de la proposition du gouvernement et
de la négociation, sur le fondement d’un Livre Blanc ». Mis à part les
talents chromatiques cachés de Xavier Darcos, avouons que cela ne nous
apprend pas grand-chose. Pour en savoir plus, mieux vaut directement
lire la lettre de mission envoyée le 5 juillet 2007 par Nicolas Sarkozy
et François Fillon à Xavier Darcos. En effet, les conclusions d’une
commission ministérielle se trouvent souvent dans la lettre qui en est
à l’origine…
Nous allons voir qu’elle suit une logique en tous points identiques
à celle mise en œuvre pour la LRU. Tout d’abord les deux premiers
paragraphes sont communs à toutes les lettres de missions destinées aux
différents ministres, y compris à Valérie Pécresse. Le résultat de
l’élection présidentielle y est en quelque sorte présenté comme un
référendum anticipé sur toutes les réformes présentes et à venir.
Ensuite, le constat est semblable : l’échec en licence est remplacé par
« les 20 % des élèves [qui] sortent du système scolaire sans
qualification ». Dans les deux lettres, une prétendue « bataille
mondiale de l’intelligence » risquerait d’être perdue si tant pour nos
établissements scolaires que pour nos Universités, l’objectif de gagner
des places dans les tout puissants « classements internationaux »
n’était pas rempli. Enfin, quelques citations nous montrent que les
modalités sont les mêmes :
autonomie : « vous donnerez d’abord à tous les établissements plus
de souplesse et d’autonomie, en particulier dans le domaine budgétaire,
pour leur permettre de mettre en œuvre, sous le contrôle bien sûr de
l’autorité académique, un projet pédagogique qui leur soit propre » «
orientation active » et mission d’insertion professionnelle : nous
estimons que tous les élèves, dès la classe de cinquième, devraient
suivre un parcours de découverte des différents métiers. Ce sera le
rôle d’un nouveau service public de l’orientation, que vous mettrez en
place, que d’organiser ce parcours et de donner à chaque famille et à
chaque élève des informations pertinentes, fondées sur des évaluations
précises et publiques, sur les différentes filières de l’enseignement
supérieur et de l’enseignement technique et professionnel. La réussite
scolaire, c’est que chaque enfant puisse s’orienter dans une voie qui
corresponde à ses projets personnels, à ses talents, aux besoins du
marché du travail chantage de l’évaluation : « Vous garantirez la
liberté pédagogique des enseignants, en contrepartie de quoi vous les
évaluerez plus régulièrement sur la base des progrès et des résultats
de leurs élèves. », « une évaluation régulière des enseignants sur la
base des progrès et des résultats de leurs élèves, et non pas sur les
méthodes qu’ils utilisent », « une évaluation en profondeur des
établissements, qui sera disponible pour les familles ; enfin, une
évaluation indépendante et régulière de l’ensemble de notre système
éducatif, afin que l’autorité politique puisse en permanence prendre
les décisions nécessaires pour garantir la qualité de l’école et sa
capacité à répondre aux obligations et aux attentes du monde
contemporain » mise à mort des concours nationaux (CAPES, AGREG) et des
statuts associés : « La formation des enseignants devra durer cinq ans
et sera reconnue par un diplôme de niveau master » employer moins
d’enseignants pour (peut-être) les payer plus, en individualisant les
carrières : « Nous voulons également que la rémunération des
enseignants corresponde mieux à l’importance de leur rôle pour la
nation, à court terme en permettant aux enseignants qui veulent
travailler plus pour gagner plus de le faire, à moyen terme en
conciliant mieux l’évolution des effectifs et l’évolution des
rémunérations. Nous souhaitons que le mérite soit reconnu, tant au
niveau individuel que collectif. C’est possible tout en étant objectif.
Il nous semble naturel que chaque enseignant puisse maîtriser, par son
travail, l’évolution de sa carrière et de ses revenus en s’investissant
comme il le souhaite dans son métier principal et dans des activités
complémentaires. Les obligations de service des enseignants devront
tenir compte de cette nouvelle liberté qui leur est offerte. », «
l’engagement présidentiel d’embaucher un fonctionnaire pour deux
partant à la retraite »Il y a aussi des mesures plus spécifiques à
l’enseignement scolaire, par exemple une sorte d’« enseigner moins pour
apprendre plus » : le projet « pose la question de l’ampleur actuelle
des programmes scolaires et de la surcharge horaire imposée aux
enfants, dont les journées de travail sont parfois plus longues que
celles de leurs parents. De fait, les enfants français ont des emplois
du temps plus lourds que leurs homologues étrangers sans que cela se
traduise par un niveau scolaire général sensiblement supérieur. Vous
ouvrirez donc une réflexion sur la manière de réduire le volume horaire
imposé aux enfants tout en valorisant les activités collectives et
d’ouverture, et sans renoncer à nos exigences essentielles »
Pour être honnête, reconnaissons que les membres de la commission
peuvent avoir d’autres idées. Qui sont-ils ? Parmi eux, on trouve,
entre autres, un ancien premier ministre d’une autre majorité, deux
professeurs de l’Enseignement Supérieur et deux directeurs de
recherche. Comme membre de l’Education Nationale, seul un inspecteur
général est présent ; c’est normal, pour demander leur avis aux
professeurs, la grande concertation suffira… En revanche siègent deux
éminents experts : Foucauld Lestienne, directeur délégué des ressources
humaines et des relations sociales du groupe La Poste, et Philippe
Manière, directeur général de l’Institut Montaigne, présentateur de
l’émission « les grands débats du mardi » sur B.F.M., éditorialiste au
mensuel « Enjeux-Les Echos ». Justement, l’Institut Montaigne, qui se
définit comme un « think tank indépendant », a publié en novembre 2001
un rapport intitulé « Vers des établissements scolaires autonomes ». On
peut y lire : « Nous proposons de donner aux établissements publics ou
privés, qui en feront la demande, les moyens de la plus large autonomie
possible sans que pour autant l’éducation cesse d’être nationale :
Que soit reconnue au chef d’établissement la possibilité d’orienter
la politique de son école - dans le cadre du projet d’établissement -
et d’avoir une réelle capacité de choix pour organiser les
enseignements.
Que l’enseignant puisse faire le choix de l’établissement auquel il
souhaite collaborer en fonction des orientations pédagogiques de
celui-ci.
Qu’il y ait entre le chef d’établissement et l’enseignant un acte de
cooptation et d’embauche, rompant avec la routine aveugle des carrières
au barème.
Que, dans un monde complexe et mouvant, l’initiative laissée aux
établissements offre aux élèves une diversité de formations. » ou
encore :
« Donner aux chefs d’établissement la possibilité de recruter leurs
collaborateurs après appel de candidature ou candidatures spontanées,
dans la mesure où les candidats sont habilités.
Donner aux enseignants, d’abord mus par le goût de transmettre une
culture, la possibilité de recevoir en des lieux divers une formation
permanente qualifiante.
Donner à des personnes compétentes engagées dans d’autres professions la possibilité d’être habilitées à enseigner.
Accorder aux établissements une totale autonomie financière, en particulier dans la gestion de la masse salariale.
Constituer des conseils d’administration et conseils stratégiques qui
assistent la direction dans sa tâche et lient l’école à son
environnement social, économique et culturel.
Introduire dans les établissements une culture de l’évaluation et de la
transparence. »On voit que la LRU et la future réforme des
établissements scolaires s’inscrivent dans la même logique : appliquer
des recettes manageriales en déréglementant le « marché du travail »
des personnels, préparer le désengagement de l’Etat et mettre en
concurrence les établissements.
N’attendons pas les conclusions de la commission Pochard ! Dès
maintenant, appelons nos collègues de l’enseignement scolaire et leurs
organisations à rejoindre le mouvement contre la LRU !


Frédéric Caupin Maître de Conférences à l’Ecole Normale Supérieure
http://inalco.lru.free.fr/?p=37
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