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 pour qui roule le lkp ?

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AuteurMessage
jadisjab
Invité




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MessageSujet: pour qui roule le lkp ?   pour qui roule le lkp ? EmptyVen 12 Juin - 20:03

Apré ri sé pléré,

Voila un dicton créole que l’on pourrait bien appliquer aux premiers effets du bilan des 44 jours de grève menés par le LKP.



En guadeloupéen averti, favorable à l’émancipation de mon peuple, par la dignité, le travail, la compétence et l’avènement d’un tissu économique guadeloupéen fort et organisé je ne peux être que triste devant les résultats et les conséquences du mouvement LKP.



Qui ne pouvait pas être d’accord avec le constat ? Tout le monde partage l’idée qu’il y a une situation économique et sociale très difficiles en Guadeloupe et que les inégalités face à l’hexagone démontrent bien une politique nationale non favorable à notre développement endogène.



Maintenant que c’est dit, que fait on ? Faut-il entrer dans cette logique de « y a qu’à, faut qu’on » ou comme dit le leader du LKP «organizé-w é ègzijé».



Ce serait facile, nous n’aurions plus besoin d’envoyer nos enfants dans les grandes écoles apprendre les sciences économiques, juridiques et autres. Et puis nous n’aurions qu’à confier au LKP le sort de la planète et il le réglerait, on entendait son leader souvent dire : «sa pa konpliké, il sifi de … »



Et puis vous me direz qu’il n’y a pas que le LKP qui a échoué, (parce qu’il s’agit bien d’un échec économique), les politiques et dirigeants du monde aussi ont échoué. Ce n’est pas une raison pour ajouter à la bêtise des autres en se mettant en plus une corde au cou.



Ce que je reproche au LKP c’est d’avoir exigé dans l’urgence de mauvaises solutions, sur la pression d’un mouvement de rue, plus poussé par l’euphorie, l’enthousiasme, et le sentiment collectif de la force de l’union, que la réflexion.



Je situe le LKP au même niveau que les piètres politiciens qui n’ont jamais su prendre une certaine dimension et hauteur politique pour offrir de vraies opportunités de développement à ce pays. Le LKP a manqué de vision à long terme comme il en manque à beaucoup de nos dirigeants. Le LKP tout en posant des problèmes sérieux et de fond, réclamait des solutions immédiates, matérielles et catégorielles, bien souvent antagonistes et socialement injustes.



Embarqué dans la danse de la revendication personne ne s’est posée la question de la portée économique générale des revendications, chacun est resté enfermé dans sa bulle catégorielle. En fait il y avait une plateforme de revendications qui n’était qu’une addition de revendications catégorielles, il n’y avait aucune logique de projet de société harmonisée.



Pour gagner 19 emplois à l’éducation nationale nous avons accepté d’en perdre plusieurs centaines. Où est la logique sociétale?



Ce qui me désole le plus c’est le nombre d’intellectuels guadeloupéens qui ont participé à ce mouvement sans jamais s’arrêter un moment pour réfléchir sur la démarche globale.



Il y avait des voix qui s’élevaient pour dire qu’il ne faut pas tuer la poule pour avoir l’œuf. Mais ceux là étaient tout de suite méprisés, vilipendés, même qu’on leur disait de la fermer. Et pourtant ils avaient raison.

Pour se donner bonne conscience et ne pas se désavouer, constatant le début de dégâts qui ne fait que commencer, on nous dit : « oui mais cela a fait progresser la conscience guadeloupéenne ». J’entends même certains dirent : « maintenant on n’est un peuple ».



Si la référence pour faire avancer la conscience guadeloupéenne s’est bloquer un pays sur la base de revendications essentiellement matérielles et catégorielles aboutissant à plus de transferts sociaux, plus de dépendance vis-à-vis de son colonisateur afin de poursuivre le démantèlement de son tissu économique, et bien bravo !



Je n’ai pas attendu le 20 janvier 2009 pour savoir que le peuple guadeloupéen existe. Et j’espère qu’il ne se construira pas sur le modèle de gestion LKP, sinon c’est un peuple sans devenir.



Je ne vois pas mon peuple comme un peuple qui quémande 200€, mais plutôt comme un peuple debout qui s’organiserait de manière intelligente en lieu et place des investisseurs véreux qui viennent profiter de la manne de la défiscalisation.



Poukwa nou paka fè on lyannaj pou sa.



Je propose que tous les fonctionnaires qui étaient dans la rue pendant ces 44 jours et d’autres mettent en commun 20% de leur 40% de vie chère pour monter une société de financement guadeloupéenne afin de concurrencer tous les profiteurs. Et je demande au LKP de relayer cette action, avec des créations d’entreprises pour corriger les effets néfastes de son action sur l’emploi.



Quand je lis Monsieur PLAISIR dans 7 Mag qui dit : « le LKP ne peut pas faire baisser les prix, nous sommes dans une économie de marché ». Se moque t-il des guadeloupéens ? Il ne le savait pas avant de pousser le peuple à s’aventurer pendant 44 jours dans un combat que lui même savait perdu d’avance ?



Je suis obligé de me poser la question pour qui roule le LKP ?



Objectivement l’action du LKP ne sera pas favorable au peuple guadeloupéen, et ne fera pas avancer la question de l’identité guadeloupéenne.

La conscience de l’identité culturelle nous l’avons déjà, quel guadeloupéen qui ne sait pas aujourd’hui qu’il est avant tout guadeloupéen, qu’il a une langue, une histoire, une littérature, une musique, un art de vivre etc. ? Et il faut le reconnaître, c’est grâce en grande partie au mouvement patriotique guadeloupéen. Aujourd’hui force est de constater qu’il n’y a pas eu de relais politique, lié à cette conscientisation identitaire, mais c’est un autre débat.



Il est malheureux quand même de constater que ce qui reste du mouvement patriotique en mal de réussite politique est entrain de se perdre dans des revendications catégorielles assimilationnistes, à la remorque du mouvement social. Ne faudrait-il pas repenser le patriotisme guadeloupéen pour lui donner un vrai sens politique aujourd’hui, au lieu d’être des suivistes d’un mouvement social qui tue le tissu économique du pays bien souvent? Le collectif du 5 février en Martinique a cherché à discréditer Alfred Marie-Jeanne parce-que celui disait que le conflit mettait en danger l’avenir économique de la Martinique. Il a le courage d’être nationaliste martiniquais et de penser par lui-même sans chercher de locomotive syndicale.



Les patriotes guadeloupéens sont les maîtres de la division : Mouvement Guadeloupéen, UPLG, NONM, PCG et bien d’autres, tout moun’ vé mouvman a yo.



Depuis 40 ans le mouvement patriotique est englué dans un discours dépassé, toujours prêt à tirer sur les politiciens locaux sans être capable de faire mieux. A quand un vrai mouvement qui pense par lui-même sans être tiré par un syndicalisme qui se dit révolutionnaire et nationaliste mais avec des revendications la plus part du temps opposées aux intérêts du peuple guadeloupéen ?



Ceux qui pensent que la revendication sociale leur servira de tremplin pour prendre le tournant politique, et réaliser le grand soir espéré depuis tantôt se mettent le doigt dans l’œil. Le mouvement social se sert de la capacité des patriotes guadeloupéens à mobiliser, à agiter les foules, à contraindre les patrons, l’état et tous les décideurs pour gagner des revendications purement matérielles, catégorielles, des fois en contradiction avec la construction de la conscience et de l’identité guadeloupéenne. Les personnes qui se mobilisent derrière l’UGTG dans les grèves ne la suivront pas sur le terrain politique.



Aveuglé par la volonté de déchouké Lurel, Gillot, avant hier Chevry, il n’y a aucune pensée politique autre que les discours dépassés contre le colonialisme, les békés, la lutte des classes, le passé esclavagiste etc..



Est-ce que les nationalistes sont capables d’aller aux élections régionales avec leur drapeau? Et pourtant en Martinique Alfred Marie-Jeanne le fait.



Echec social pour le LKP : les plus grands perdants sont les chômeurs, la jeunesse.

Victoire pour l’Etat : il met en place le RSTA au lieu du RSA qui lui coûterait 4 fois plus cher. Le RSTA ne va couvrir que 60000 foyers alors que le RSA en couvrirait plus de 100000, le montant du RSTA est plafonné à 100€ alors que le RSA peut dépasser les 400€.

Echec pour les collectivités locales qui vont perdre des recettes du fait de la baisse de l’octroi de mer, sans gain pour les consommateurs.

Victoire pour les importateurs qui vont ajouter à leur marge ce que La Région a retiré au titre de la baisse de l’octroi de mer et qui bénéficieront de la relance par la consommation, puisque la production locale ne sait pas répondre à la demande.



Echec politique pour ceux du LKP qui en forment la composante.

La classe politique traditionnelle sortira peut-être amochée, mais pas perdante. Plus le temps passe, plus les conséquences du mouvement les renforcent, le déchoukaj recherché n’a pas abouti. L’Etat est de plus en plus présent, et dans les conditions économiques issues de la grève le peuple demandera de plus en plus d’Etat et se retournera davantage vers les pouvoirs politiques traditionnels même si dégoûté il risque de bouder pendant un certain temps les urnes. De ce comportement la citoyenneté ne sera pas gagnante.



A quoi aura servi ce mouvement à part retarder la Guadeloupe, de tous points de vue ?

Je ne condamne pas le mouvement social en lui-même, je lui reproche de penser qu’il peut remplacer l’action politique. Ce n’est pas sa mission, sa structure même ne le permet pas. Il n’a pas de vision globale, encore moins globalisante, il ne peut pas prendre de recul, il est dans l’immédiateté, autant de caractères qui ne peuvent que conduire aux erreurs commises par le LKP. Un peu de modestie ferait du bien aux dirigeants du LKP, qu’ils arrêtent de parler au nom du peuple, ils ne peuvent parler qu’au nom de leurs mandants. Qu’ils s’organisent en véritable mouvement social, avec des objectifs correspondants à la nature de leur mouvement, dans l’intérêt de leurs mandants, en sortant de leur direction les mouvements politiques et culturels qui n’ont rien à y faire. Qu’ils mettent en place des stratégies porteuses dans le cadre de dialogue social fructueux sans chercher systématiquement à agiter les foules et bloquer le pays. Qu’ils arrêtent de croire qu’ils vont faire la révolution avec un peuple qui ne veut qu’améliorer ses conditions matérielles et morales. Qu’ils sortent de leur bulle idéologique passéiste.



Il est aussi temps que naisse du côté des politiques patriotes une vraie pensée ancrée dans nos problématiques contemporaines, que la Guadeloupe se tourne vers l’avenir et arrête de vouloir régler les contentieux du passé tels que l’esclavage, mai 67, février 52. Il faut un travail sur la mémoire qui est essentiel et fondamental mais il ne faut pas chercher à fonder une démarche politique autour. Il est nécessaire justement de pouvoir décider de notre avenir politique sans ressenti et ressentiment. La démarche consiste à maîtriser le passé sans passion en regardant l’avenir. Ce n’est ni dans mai 67, ni dans mai 1802 que nous trouverons les sources d’inspiration pour construire dans un contexte totalement différent, avec des contradictions qui ne sont pas celles de ces époques. D’ailleurs le préfet nous a donné une belle leçon en nous disant « je ne suis pas le préfet de mai 67 », et il a démontré qu’il ne l’était pas. C’est nous même qui avons occasionné les pertes humaines, pas les manblo. Là aussi échec ! Et que personne ne parle de martyrs, nous n’avons pas fait la révolution et il n’y en aura pas à partir du mouvement LKP qui se résume avant tout dans un mouvement social. Fallait-il en arriver jusque là ?



La désespérance des guadeloupéens est forte, il ne fallait pas donner autant d’espoir pour arriver à un résultat aussi catastrophique, en discréditant de surcroît la classe politique, sans être capable de la remplacer ou d’en faire mieux. C’est aussi médiocre, voire pire compte tenu des conséquences, que les politiciens qui font des promesses électorales irréalistes.

La cause guadeloupéenne n’avancera pas sans citoyen guadeloupéen, on ne construit pas la citoyenneté quand on détourne le peuple de la politique. On va soit même en politique et on défend ses valeurs. Voilà ce que j’attends des patriotes guadeloupéens.
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