¬ Appel de la coordination nationale du 10 et 11 Novembre de Rennes
Nous, étudiants réunis en coordination nationale, représentant les
assemblées générales de universités, constatons que la mobilisation
prend chaque semaine de l’ampleur contre la LRU et les attaques du
gouvernement. Plus de 50 assemblées générales ont eu lieu cette
semaine, réunissant des dizaines de milliers d’étudiants. Plus de 25
universités sont en grève, dont plus de 15 ont voté massivement le
blocage et l’arrêt total des cours. La mobilisation des étudiants
s’annonce donc massive. Des assemblées générales sont prévues cette
semaine dans presque toutes les universités.
Nous refusons la LRU parce qu’elle vise
à démanteler le service public d’enseignement supérieur, amorcé depuis
plus de 30 ans à travers de nombreux projets de lois (loi Faure, Projet
De Waquet, Plan U3M, LMD, Loi de Modernisation des Universités), dont
l’objectif principal est la mise en concurrence des universités à
l’échelle mondiale comme aux niveaux nationnaux. La LRU va vers la
privatisation des universités, augmentant ainsi le poids des
entreprises et du privé. Les universités pourront être gérées comme des
entreprises par des présidents tous puissants et des conseils
d’administration avec encore moins de contrôle démocratique. Ainsi, les
universités seront mises en concurrence avec comme conséquence une
baisse du financement des filières considérées comme non rentables, une
dégradation des conditions d’études dans les universités, et une
augmentation de la sélection envers les étudiants. La loi instaure une
pré-sélection des lycéens à l’entrée de l’université et facilite à
terme l’augmentation des frais d’inscriptions. Nous appelons l’ensemble
des lycéens-ennes à se mobiliser et à bloquer leurs établissements.
De plus, les personnels enseignants
comme non enseignants seront précarisés et gérés directement par la
présidence des universités : c’est la casse de leur statut qui est
programmée.
Cette réforme n’étant ni négociable, ni amendable tant au niveau national que local, nous exigeons son abrogation.
La LRU n’est qu’une des mesures qui
s’inscrivent dans la logique globale de casse de l’éducation, des
services publics, et de l’ensemble des droits sociaux.
Nous exigeons un cadrage national des
diplômes, une augmentation des aides sociales et du budget de
l’enseignement supérieur, ainsi que la suppression des frais
d’inscription. En particulier, nous exigeons le rétablissement des
22000 postes de fonctionnaires supprimés cette année dont les 11200
dans l’éducation nationale.
Nous exprimons notre solidarité avec
les luttes des salariés qui se déroulent en ce moment et avec leurs
revendications : contre la remise en cause des régimes spéciaux et pour
le retour aux 37,5 annuités pour tous ; contre les franchises
médicales ; contre la précarisation des statuts de la fonction
publique. Cette solidarité ne doit pas être un vain mot elle engage
tous les acteurs du mouvement social à travailler et à lutter ensemble.
Nous dénonçons également la stigmatisation des immigrés et nous
exigeons l’abrogation des lois anti-immigrés en particulier la loi
Hortefeux, la régularisation de tous les sans-papiers et la fermeture
des centres de rétention, et la fin des rafles. Au rouleau compresseur
du gouvernement nous opposons la convergence des luttes tous les
secteurs attaqués, qui seule pourra le faire céder.
Le gouvernement fait fermer les
universités bloquées et envoie les CRS dans celles qui sont occupées. A
la mobilisation, le gouvernement répond par des pseudo promesses et par
une répression dans les universités, nous appelons au boycott et
blocage des commissions de mise en place de la LRU. Nous condamnons
fermement les fermetures administratives et les agissements de la
police. Face aux référendums organisées par les administrations nous
affirmons la seule légitimité des Assemblées Générales et des comités
de grèves pour décider des suites du mouvement. Les votes à bulletins
secrets doivent être empêchés car ils nuisent au mouvement.
Nous appelons la population à soutenir
notre mobilisation, celle des cheminots et la grève du 20 novembre dans
la fonction publique. C’est par une lutte de tous et pour tous, que
nous pourrons faire céder le gouvernement.
Nous appelons les étudiants à se mettre
en grève dès maintenant, à construire la lutte avec piquets de grève,
blocage et occupation à discuter et convaincre autour d’eux pour
construire un mouvement encore plus massif. Nous appelons tous les
personnels des universités à nous rejoindre dans la grève.
Nous appelons à une journée nationale d’action de blocage des gares le mardi 13 Novembre.
Nous appelons à manifester aux côtés
des cheminots le 14 ou le 15 novembre selon les villes. Nous appelons à
manifester massivement le 20 novembre avec la fonction publique.
Nous appelons les salariés du public
comme du privé à se saisir de ces dates pour nous rejoindre dans la
grève, car c’est tous ensemble étudiants lycéens travailleurs que nous
ferons céder le gouvernement.
La coordination ne reconnaît pas et
condamne toute négociation de syndicat ou organisation avec le
gouvernement car l’objectif est la mise en place d’un rapport force, le
seul moyen de satisfaire nos revendications.