Nanterre rejoint le mouvement de protestation étudiante
Par La rédaction du Post , le 08/11/2007
Mobilisés contre la réfome de Valérie Pécresse, les étudiants ont voté le blocage et l'occupation de leur université jusqu'à lundi.
Le blocage et l'occupation jusqu'à lundi de la faculté Paris X-Nanterre ont été votés jeudi après-midi à une large majorité lors d'une assemblée générale qui a réuni plus de 800 étudiants.
Le président de l'université Olivier Audéoud a déclaré qu'il ferait fermer l'établissement "s'il y a blocage", pour les "34.000 étudiants, moins une mini-minorité, qui réclament de pouvoir aller en cours".
"Il est hors de question que quelques personnes, pour des raisons politiciennes, cassent la mission de service public" de l'université, a-t-il ajouté.
Le blocage de la faculté a été adopté par 615 voix, contre 199 étudiants qui s'y opposaient. La motion sur l'abrogation de la loi sur l'autonomie des universités a par ailleurs été adoptée à une écrasante majorité.
Après le vote, les organisateurs de l'AG ont appelé les étudiants à être "présents demain (vendredi) à 7H00" pour que le blocage soit effectif. L'occupation devait démarrer dès jeudi soir, selon des sources étudiantes.
Le débat, qui a duré deux heures, a été très animé, plusieurs étudiants appelant à refuser le blocage et récoltant des bordées de sifflets et de huées, mais aussi des applaudissements, dans un amphithéâtre de 400 places plein à craquer.
Visiblement hésitant à appeler au blocage avant l'AG, le syndicat Unef s'est finalement rangé à cette position, une de ses responsables expliquant qu'"il n'y a qu'un moyen de discuter avec Nicolas Sarkozy, c'est le rapport de forces".
"Vous avez le choix entre quelques jours de perturbations effectives ou plusieurs années de contraintes", a lancé un maître de conférence inscrit au Snesup-Fsu, ovationné lorsqu'il a ajouté: "ce gouvernement célèbre Guy Môquet mais fait arrêter les enfants (de sans-papiers) à la sortie des écoles".
Jean-Baptiste, inscrit en droit, a tenté de convaincre l'assemblée qu'"on ne peut contredire une loi qui vient d'être adoptée", vue l'élection récente de Nicolas Sarkozy.
"C'est pas parce qu'une loi a été votée par le Parlement qu'on ne peut pas se révolter", a répondu Dimitri, en 3e année de droit, inscrit à l'Unef et aux Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR).
D'autres étudiants ont justifié le principe du blocage en expliquant que l'arrêt des cours permettrait la mobilisation des "boursiers, qui sont obligés d'assister aux travaux dirigés pour ne pas se faire sucrer leur bourse".
Par La rédaction du Post , le 08/11/2007