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 La grève de la faim, ultime espoir des clandestins de Lille

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MessageSujet: La grève de la faim, ultime espoir des clandestins de Lille   La grève de la faim, ultime espoir des clandestins de Lille EmptyVen 27 Juil - 14:16

Lu sur libération : http://www.liberation.fr/actualite/societe/269324.FR.php?rss=true

Abulaï (1), 23 ans, ivoirien, dit qu’il est en grève de la faim depuis quarante-deux jours. Il s’est installé avec une centaine d’autres sans-papiers sur l’herbe, dans la cour de la Bourse du travail à Lille. Il a le sourire rare. Il mange vingt morceaux de sucre par jour, et boit du thé, trois litres d’eau. «Parfois, je vomis l’eau.»
Le comité des sans-papiers du Nord (CSP) pense qu’ils sont une centaine en grève de la faim. Sans certitude. Certains se prétendent en grève, dans l’espoir d’une régularisation. La grève, déclenchée contre l’avis d’une partie du CSP dans un centre de rétention le 15 juin par 25 personnes, s’est poursuivie à domicile.
Le préfet du Nord, Daniel Canépa, lui, pense qu’ils sont entre «cinq et dix grévistes, dans un état de souffrance». Il ajoute : « Ce sont ceux-là qui m’inquiètent.» Il souhaite examiner leur dossier «sans attendre, de la manière la plus ouverte». Le CSP lui a fait parvenir 18 noms, qui ont des attaches en France, des perspectives de travail, donnent des gages d’intégration, sont en danger dans leur pays. Ils seront reçus lundi et mardi. Hier, les associations de soutien devaient encore lui remettre une liste.
Agacement. Pourquoi la grève ? Le ton est monté avant la présidentielle. A l’époque, les occupations de la fac de droit, du Medef, d’une mairie UMP, manœuvres classiques à Lille en période électorale, agacent le préfet. Arrestations musclées, rétentions. Trois sans-papiers sont même dans l’avion pour l’Algérie quand un juge casse un arrêté de reconduite à la frontière. Selon Roland Diagne, porte-parole du CSP, certains, régularisés depuis un an, n’ont toujours aucun papier, d’autres doivent fournir plusieurs fois les mêmes documents. Roseline Tiset, de la Ligue des droits de l’homme à Lille, pense que la colère vient de «retards incompréhensibles dans l’examen des dossiers» et «d’arrestations répétées qui créent un climat de panique, et certains n’osent pas sortir de chez eux, même pour venir nous voir». Le préfet hausse les épaules. «Les services n’ont pas l’habitude de réclamer des papiers par plaisir.» Il ajoute que la peur d’être arrêté n’empêche pas certains de manifester devant ses fenêtres. «Ce n’est pas parce que certains exercent un chantage qu’on va changer les lois de la République.» Mais à Lille, les grèves de la faim ont toujours abouti à des régularisations, immédiates, ou différées. Abulaï est l’un des premiers grévistes. Sans-papiers depuis trois ans. Il avait 20 ans quand il est descendu d’un bateau après un an d’errance.
«Tu pars». «Je travaillais à Abidjan quand la guerre a commencé à Bouaké, la ville de mes parents.» Il les retrouve morts, «tués par les rebelles». Son frère est chez un guérisseur, tabassé. «Il est décédé dans mes bras.» A pied sur le chemin d’Abidjan, il croise des hommes cagoulés. «Ils m’ont frappé à coups de fusil et laissé sur la route, un genou cassé.» «A Abidjan, la boutique de mon patron libanais avait été vidée. Quand il a quitté le pays avec sa femme et ses enfants, il m’a donné de l’argent pour partir en camion au Mali. Puis, j’ai négocié jusqu’à Agadès, chez les Touaregs du Niger. J’étais fatigué, j’avais froid. Les Touaregs nous ont emmenés à Tamanrasset, en Algérie. J’ai travaillé quelques mois aux champs. J’ai pris le bus jusqu’à Alger. Je voulais aller en Europe. Un restaurateur m’a dit: Travaille avec moi d’abord. J’ai fait la plonge six mois. Un jour, il m’a annoncé: Tu pars. On m’a donné une tenue de cuisinier. Dans les cuisines du bateau, on m’a dit si on te demande qui tu es, tu travailles avec nous .» En France, le statut de réfugié lui a été refusé. «Quand je pense à la Côte- d’Ivoire, le passé, mes parents, j’ai des problèmes dans ma tête. J’essaie de me battre pour mon intégration. J’ai des amis français. J’ai appris à lire, écrire. Je suis bénévole dans des associations. Je ne travaille pas au noir, j’ai peur d’être arrêté. Je suis nourri par mes amis.»
Il a été convoqué pour un entretien à la préfecture fin mars. «Ils m’avaient dit que j’aurais des nouvelles dans les deux mois.» Aucune nouvelle, assure-t-il. Sauf de la police qui l’a arrêté. Abulaï a démarré sa grève de la faim au centre de rétention. Il doit sa libération au juge des libertés. Avec vingt kilos en moins, à cause de son jeûne.
(1) Le prénom a été modifié.
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MessageSujet: Re: La grève de la faim, ultime espoir des clandestins de Lille   La grève de la faim, ultime espoir des clandestins de Lille EmptyMer 15 Aoû - 9:37

Difficile désormais de lui donner un âge, avec ses traits creusés. Ingénieur en génie mécanique, il a commencé sa grève de la faim le 15 juin. Il a 32 ans, et est Algérien. Il est arrivé en France il y a cinq ans, légalement, visa d’étudiant en poche. Il voulait décrocher sa licence en mathématique et informatique appliquée. C’est fait, depuis juin. Il y a un an, il a demandé un titre de séjour, car l’avenir en Algérie, il n’y croit pas : «Le chômage dépasse les 30 %, il faut y ajouter la violence qui sévit depuis les années 90. Ma région, la Kabylie, est tout le temps en mouvement.» Il a été un militant proche du Front des forces socialistes (FFS) qui demande la reconnaissance de l’identité kabyle. Il affirme avoir été menacé plusieurs fois. Sa demande a été refusée. Alors, il s’est rapproché du collectif des sans-papiers. Promesses d’embauche, attestations de maîtrise du français, il avait tout réuni pour entrer dans les critères de régularisation. Pas de réponse. «Je veux rester en France pour créer ma propre entreprise. Je peux faire les bilans énergétiques de grands bâtiments.» Il s’esclaffe, recroquevillé sous ses couvertures : «Ce serait utile. Je fréquente en ce moment plusieurs établissements hospitaliers, je trouve qu’ils sont mal équipés.» Depuis l’expulsion des sans-papiers de la Bourse du travail, le 1er août, il est passé par les hôpitaux de Lille, Roubaix, Lomme : «Je n’ai pas honte d’être dehors, que les gens me regardent. Cela les renseigne de ce qu’il advient de la France. Les médecins m’ont signalé l’apparition d’un problème hépatique. Je reste déterminé. Ce sera la régularisation ou l’acte de décès.» Hier, le préfet Daniel Canépa, qui a abrégé ses vacances, a annoncé le réexamen au cas par cas de 150 dossiers. A condition que cesse la grève de la faim, ce que le collectif n’accepte pas. Ils sont 63 en grève depuis soixante jours.

(http://www.liberation.fr/actualite/societe/272374.FR.php?rss=true)
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MessageSujet: Re: La grève de la faim, ultime espoir des clandestins de Lille   La grève de la faim, ultime espoir des clandestins de Lille EmptyMer 22 Aoû - 14:29

Les forces de l'ordre ont évacué ce matin mardi 42 sans-papiers grévistes de la faim installés dans des campements de fortune près des hôpitaux de Lille, Valenciennes, Tourcoing et Roubaix. Le 1er août, 170 personnes qui
occupaient la Bourse du travail de Lille depuis le 25 juillet avaient déjà été évacués.

«On ne peut qu'établir un lien de cause à effet entre l'opération de ce matin et les propos tenus par Brice Hortefeux sur les quotas de sans papiers», explique Annick Battallan, de la Ligue des Droits de l'Homme Lille (LDH). Mardi, le ministre de l'Immigration a admis être «légèrement en-dessous»,
en tendance, de l'objectif de 25.000 reconduites à la frontière
d'étrangers en situation irrégulière fixé pour 2007, appelant à «redoubler d'efforts pour les interpellations».

Quant à savoir vers où ont été expulsés les sans-papiers, «c'est là toute la question, poursuit Annick Battallan. Nous
savons qu'ils ne sont ni à la Police aux Frontières ni au centre de
rétention de Lesquin. Je fais l'hypothèse qu'ils ont déjà été acheminés
ailleurs en France».


L'opération de ce matin intervient une semaine après la présentation
d'un plan de «sortie de crise» par le préfet Daniel Canépa, qui a été
refusé par le comité de soutien aux sans-papiers du Nord (CSP-59), la
Ligue des droits de l'Homme (LDH) et le Mouvement contre le racisme et
pour l'amitié entre les peuples (Mrap). Ce dispositif prévoit le
réexamen des dossiers de 150 sans-papiers - dont les grévistes de la
faim -, la délivrance dès le dépôt de la liste d'un document leur
permettant de circuler librement et la remise immédiate d'un titre
provisoire pour ceux qui seront régularisés.

Signé par six associations humanitaires, dont Emmaüs et la Cimade,
l'accord stipule un préalable : l'arrêt de la grève de la faim, entamée
pour certains sans-papiers depuis le 15 juin pour demander leur
régularisation. Une condition refusée par les sans-papiers concernés.
Plus d'une vingtaine d'entre eux sont par ailleurs hospitalisés. «Ils
ont perdu beaucoup de poids. Dimanche, un médecin nous a informé qu'ils
sont arrivés à un stade où les séquelles peuvent être irréversibles»
, s'inquiète Annick Battalland.

Le CSP, qui juge ces propositions «irrecevables», réclame la
régularisation globale de tous les grévistes de la faim, ainsi que
celle de 500 autres sans-papiers dans le cadre d'un accord passé en
2004 avec la préfecture.

http://www.liberation.fr/actualite/societe/273436.FR.php?rss=true
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