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 Université : les voies de la liberté

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Nico37




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MessageSujet: Université : les voies de la liberté   Université : les voies de la liberté EmptyMar 10 Nov - 2:02

Citation :
Actualités de la modernisation

09/11/2009 Université : les voies de la liberté


Depuis près d’un an, dix-huit universités jouissent d’une autonomie nouvelle. Un statut qui leur donne les coudées franches en matière de gestion des ressources humaines, de budget, de financement ou encore d’immobilier… Et qui nécessite des rénovations profondes de leur organisation. Zoom sur quatre établissements qui découvrent ces compétences.

Ressources humaines
Toulouse-I développe les primes

Le président de l’université, Bruno Sire, voudrait avoir plus d’influence sur les carrières des enseignants.

“L’atout majeur de cette loi, c’est de nous donner enfin de vraies marges de manœuvres en matière de ressources humaines”, se réjouit Bruno Sire, président de Toulouse-I, une des meilleures universités françaises en droit, économie et gestion. Une nouvelle liberté que Bruno Sire compte mettre à profit pour mieux gérer les carrières de ses 600 enseignants-chercheurs. L’enjeu : ne pas se laisser distancer par ses concurrentes européennes qui offrent souvent des salaires plus attractifs et des conditions de travail plus confortables. “Avec cette loi, nous pouvons jouer sur les rémunérations plus facilement. Nous venons par exemple de créer une prime d’excellence scientifique, qui peut atteindre 7 000 euros par an, et un mécanisme d’intéressement collectif sur les contrats de recherche”, poursuit le président.

Le décret sur les carrières des enseignants-chercheurs, qui a suscité tant de remous au printemps dernier, autorise aussi les universités à “moduler les services”. Une petite révolution, alors que le nombre d’heures de cours était par le passé fixé statutairement. “Nous proposons à certains jeunes maîtres de conférences d’enseigner moins, afin qu’ils se consacrent davantage à leurs publications”, souligne Bruno Sire. L’autonomie permet également aux universités de recourir plus facilement à des contractuels, notamment étrangers. Dès cette rentrée, l’université de Toulouse-I a accueilli quatre professeurs anglais et américains. La procédure est bien plus simple qu’auparavant.

En revanche, en matière d’avancement ou de promotions, les marges de manœuvres des universités ont peu progressé. La première version du décret les mettait en première ligne. Elle a été revue face à la colère des enseignants, qui craignaient l’arbitraire des présidents d’université. La dernière mouture conforte la place du Conseil national des universités, l’instance qui gère leurs carrières, au centre des décisions. Au grand regret de Bruno Sire : “Ce n’est pas une bonne chose. Si nous sommes autonomes, il n’y a pas de raisons pour que nous n’ayons pas ce levier en main.”



Budget
Lyon-I repense sa gestion

La fac gère la paie de 4 500 agents depuis janvier.

Passer de 110 millions à 340 millions d’euros de budget en un an : voilà comment s’est concrétisée l’autonomie à l’université Lyon-I. Un triplement qui découle directement du transfert de la gestion de la masse salariale de l’État vers l’université. Depuis janvier, les services internes de la fac assurent la paie de 4 500 agents, en grande majorité fonctionnaires, enseignants ou administratifs. “C’est un vrai changement de culture, assure Gilles Gay, secrétaire général. Avant, nous ne nous occupions que de nos contractuels.”

Autre nouveauté : la dotation de l’État n’est plus “fléchée” par catégories de dépenses. Les universités reçoivent un budget global, et peuvent, par exemple, transférer des sommes de la masse salariale vers des crédits de fonctionnement ou d’investissement, ou encore remplacer deux postes de catégorie C par un cadre de catégorie A. De quoi apporter de la souplesse dans la gestion. Pour faire face à ce big-bang, Lyon-I a réorganisé ses services : le suivi de la masse salariale a été renforcé avec l’arrivée de trois nouveaux cadres et d’un ingénieur statisticien. Le contrôle de gestion a été “musclé”, tout comme la fonction financière. Une nouvelle direction des systèmes d’information a été créée, avec pour objectif de définir des tableaux de bord très précis. “Finalement, nous n’avons pas rencontré trop de difficultés, remarque le secrétaire général. Il y a juste eu une période stressante au début, pour la première paie.”



Immobilier
Jussieu bientôt propriétaire de ses murs

L’université Pierre et Marie Curie a renforcé son service immobilier.

Devenir propriétaire de ses 300 000 m2 dans le très chic Ve arrondissement de Paris, l’université de Jussieu en rêve. Elle a d’ailleurs été l’une des premières à demander à l’État la dévolution de son patrimoine, rendue possible – tout en restant optionnelle – par la loi sur l’autonomie. Le dossier est en cours d’examen. Pour Jean-Charles Pomerol, le président de cette grande fac scientifique (29 000 étudiants), l’enjeu est capital. “En ayant la maîtrise d’ouvrage pour réaliser des travaux, nous serons bien plus efficaces que l’État, et plus à même de savoir ce dont nous avons besoin.” Et le président n’a pas de mal se justifier, citant le chantier colossal de désamiantage et de rénovation de son établissement : dix ans de retard, et un coût qui ne cesse d’augmenter au fil du temps.

La possession de ses actifs par l’université lui permettra d’emprunter beaucoup plus facilement auprès des banques. Sans compter que dans cette situation, Jussieu aura moins de mal à inciter les collectivités à investir dans la construction d’amphis ou de laboratoires. “Aujourd’hui, elles n’ont aucune envie de le faire, car cela revient à donner de l’argent à Bercy !” note Jean-Charles Pomerol. Alors, en attendant d’être propriétaire, l’université a déjà renforcé son service immobilier et se dit prête pour 2010. Même si, selon son président, rien n’est gagné. À Bercy, certains membres de la haute administration ne seraient pas totalement convaincus et souhaiteraient garder la main sur le patrimoine immobilier de la fac. Il faut dire que le “cadeau” est de taille : les évaluations immobilières des 13 hectares du campus de Jussieu avoisinent les 1,5 milliards d’euros.

Financement
La grande fondation de la petite fac de La Rochelle

L’université attire des mécènes de toute taille grâce à ses offres sur mesure. Premier bilan de sa fondation ? Quelques 350 000 euros de promesses de dons.

Une jolie performance. Pour son inauguration officielle au mois de juillet, la fondation de l’université de La Rochelle affichait au compteur 350 000 euros de promesses de dons. Parmi ses bienfaiteurs, des PME locales, mais aussi Eiffage, Alstom ou GDF Suez. “C’est un bon résultat, alors que nous avons commencé les démarches il y a un an, en pleine crise”, remarque Gérard Blanchard, le président de cette “petite” fac de 7 000 étudiants.

Depuis la loi sur l’autonomie, les universités peuvent créer en leur sein des fondations reconnues d’utilité publique, par simple décision de leur conseil d’administration. Avec à la clé, la possibilité de diversifier leurs ressources et de financer de nouveaux projets. Vingt d’entre elles se sont lancées dans l’aventure depuis la parution du décret en avril 2008, et ont récolté une cagnotte de 60 millions d’euros. Mais toutes les facs ne jouent pas à armes égales : des poids lourds en sciences comme Paris V ou Paris VI suscitent plus facilement l’intérêt des grosses entreprises qu’une université pluridisciplinaire de ville moyenne.

Dans cette bataille, l’université de La Rochelle a cherché une stratégie. “Nous étions partis sur des méthodes de mécénat classique, mais ce n’était pas suffisant. Du coup, nous sommes passés à du sur mesure”, explique le président. Des exemples ? L’association des professionnels du numérique Aproged a fait un don à l’université, qui s’engage en retour à muscler son offre de formation dans ce domaine. Les 100 000 euros apportés par Alstom, implanté dans la banlieue de La Rochelle, financeront un nouveau diplôme en systèmes industriels, alors que l’entreprise connaît des difficultés pour recruter dans ce secteur. L’Aquarium de La Rochelle ou le fabricant de catamarans Fountaine Pajot ont également mis la main à la poche.

Pour attirer les mécènes, l’université de La Rochelle joue aussi sur son image d’université “jeune” (sa création remonte à 1993), “professionnalisante” et tournée vers l’aménagement de son territoire. Et puis l’université a su rester attractive : alors que le nombre d’étudiants stagne au plan national, elle enregistre une croissance de ses effectifs de 6 % cet automne. Pour la suite, la fondation ne s’est pas fixée d’objectifs chiffrés. Le président espère juste continuer sur sa lancée.

Jessica Gourdon






Repères

- La loi sur les libertés et responsabilités des universités (LRU), dite “loi Pécresse”, a été promulguée le 10 août 2007. Elle décentralise aux universités de nouvelles compétences.
- 18 universités sont devenues “autonomes” le 1er janvier 2009. L’État leur a délégué la gestion et la paie de 32 000 personnels, dont 19 000 enseignants, soit un transfert de 1,8 milliards d’euros.
- Les 82 universités de France seront autonomes au 1er janvier 2012.
- 60 millions d’euros ont été levés en un an par les fondations créées dans 20 universités.
- Les universités qui passent à l’autonomie ont toutes reçu une subvention exceptionnelle de 250 000 euros.

Une dose de financement à la performance

Pas d’autonomie sans contrôle a posteriori. Tel est l’esprit du modèle de répartition des crédits de l’État aux universités, mis en place cette année. Alors que jusqu’ici, les critères liés à la “performance” étaient quasi-inexistants (3 % du total), le nouveau système leur réserve une part non négligeable. Désormais, 20 % des moyens seront attribués aux universités selon la réussite leurs étudiants en licence, la qualité de leurs unités de recherche, les publications de leurs professeurs, le respect de leurs engagements contractuels avec l’État, etc. Mais la grande majorité de leur dotation restera basée sur leur volume d’enseignants et d’étudiants. Avec une nouveauté : le calcul du nombre d’élèves ne se fera plus sur la base des inscrits, mais sur celle des présents aux examens. Une différence qui se fera sentir dans certaines facs, où les “étudiants fantômes” sont nombreux.
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