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 Le rapport Attali - 1998 - Le précurseur de la LRU!

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Lya
Admin
Lya


Féminin Nombre de messages : 2458
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Localisation : Marseille
Date d'inscription : 09/06/2007

Le rapport Attali - 1998 - Le précurseur de la LRU! Empty
MessageSujet: Le rapport Attali - 1998 - Le précurseur de la LRU!   Le rapport Attali - 1998 - Le précurseur de la LRU! EmptyJeu 16 Avr - 0:51

Citation :
From: MSJ
To: debats@sauvonslarecherche.fr
Date: Sat, 11 Apr 2009 08:44:01 +0200

Bonjour,
En 1998, J. Attali cosigne avec du beau linge (S. Feneuille, A. Kahn, G. Charpak, Francis Mer, Jerôme Monod, Michel-Edouard Leclerc, René Pellat, Pascal Brandys, J. Kristeva...) un rapport intitulé "Pour un modèle européen d'enseignement supérieur" (je vous en conseille la lecture... on y parle à peine de recherche pour ne parler que d'employabilité des étudiants) qui sera repris pour l'essentiel dans le Processus de Lisbonne. On en retrouve les relents dans les réformes actuelles.

Dans ce rapport donc, peu suspect de "dérive gauchiste", on trouve dans l'introduction les lignes suivantes:

« Dans tous les pays et tous les aspects de l'activité humaine, s'est mis en mouvement un processus de mondialisation du marché dont la dynamique est essentiellement positive dans de très nombreux secteurs de l'activité humaine. Si elle était appliquée à l'éducation, elle conduirait à la mise en place d'un modèle mondial d'enseignement supérieur standardisé, dans lequel l'Etat s'effacerait et le marché modèlerait les cursus et les carrières. Dans ce modèle extrême, qui n'est encore qu'en gestation, les universités deviendraient comme des entreprises à la recherche de "clients" - des élèves solvables, sans distinction de nationalité - et en concurrence sur le marché mondial pour attirer les meilleurs "facteurs de production" - les professeurs et les financements - en vue de maximiser les "profits" - c'est-à-dire leurs moyens de développement. Dans ce modèle (où l'enseignement supérieur cesserait d'être une charge pour la collectivité pour devenir une source de profit pour des entreprises), l'émulation et la concurrence joueraient à tous les niveaux. Les étudiants auraient à financer eux-mêmes leurs études, par les ressources de leurs familles, en empruntant aux banques ou même sur les marchés financiers, qui investiraient demain sur des étudiants prometteurs comme ils investissent aujourd'hui sur des entreprises innovantes. Dans les pays où une telle évolution ira à son terme, c'est-à-dire là où le marché régira l'enseignement supérieur, son budget diminuera, puisqu'il ne tiendra plus compte des besoins collectifs mais seulement de la demande privée solvable. On assistera alors, comme sur le marché de tout bien de consommation, à une distinction croissante entre produits de haut de gamme et produits de masse, c'est-à-dire à une hiérarchisation par l'argent de l'offre d'enseignement supérieur. En haut, des pôles d'excellence attirant, sur la base d'une sélection très sévère, les étudiants de qualité et solvables, les capitaux et les enseignants, venus du monde entier. En bas, un enseignement de masse, plus ou moins correct, de plus en plus mal financé. On verra ainsi se cumuler, de génération en génération, les acquis culturels du groupe social privilégié et s'aggraver les inégalités face au savoir. De plus, seuls les mieux formés auront alors accès aux nouvelles technologies, qui bouleverseront la nature des savoirs et les façons d'apprendre. On verra les universités se détourner de certaines de leurs missions de recherche fondamentale - celles qui ne pourront nouer des liens avec le privé -, éliminer les enseignements de disciplines trop coûteuses et sans débouchés immédiats et dépendre de plus en plus pour leurs activités non rentables du mécénat d'entreprises plus ou moins désintéressées. Dans certains pays, des systèmes de bourses - ou au moins une assistance aux jeunes de milieux défavorisés pour leur permettre de trouver du travail pendant leurs études - compenseront, au moins en partie, ce que ce système aura d'extrêmement inégalitaire. Cette logique est déjà à l'oeuvre dans de nombreux pays : un enseignement de luxe - coûteux sauf pour quelques étudiants repérés parmi les meilleurs - y prend ses distances à l'égard d'un service public de moins en moins compétitif ; les enfants des élites y sont de mieux en mieux formés et de plus en plus coupés de ceux des autres groupes sociaux. Si cette évolution, encore balbutiante à l'échelle de la planète, devait se concrétiser en France, elle balayerait tous les fondements de la République. En particulier, l'égalité d'accès au service public de l'enseignement, qui en est un des principes majeurs, ne serait plus assurée. La France, dans sa nature même, serait remise en cause. On n'en est pas encore là. »

Dix ans plus tard, nous y sommes!
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