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 La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009

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Lya
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MessageSujet: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:27

La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début 2009

texte en ligne ------> http://www.cmi.univ-mrs.fr/~murolo/UF/UF.htm


Citation :
La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début 2009
Claudio Murolo
MCF - Centre de Mathématique Informatique Université de Provence - 10-03-03
[n’appartenant à aucun courant politique, aucun syndicat ]
http://www.cmi.univ-mrs.fr/~murolo/UF/UF.htm
1. Que se passe-t-il vraiment ?
2. L’ombre de la Finance Internationale plane sur les universités Européennes.
3. L' AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services)
4. La Stratégie de Lisbonne
5. Mars 2009 est à nos portes.
6. Un mensonge Européen ?
7. La mise en alerte du CSC-CNE à la Commission Européenne.
8. Recherche : Evaluation ou Pilotage ?
9. Vérité Scientifique ou Rentabilité ?
10. Réformes ou Dégradation ?
11. La situation en Europe et l’appel transnationale "Printemps 2010"
12. Questions éthiques
La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début 2009
Claudio Murolo
MCF au Centre de Mathématique Informatique Université de Provence – 10-03-03
[ n’appartenant à aucun courant politique, aucun syndicat ]
La droite française qui s’était présentée aux dernières élections présidentielles comme une droite
modérée est en train de dévoiler ses véritables intentions et de se révéler comme l’un des plus
dangereux gouvernements des derniers 50 ans pour tout ce qui regarde les services publics.
En particulier, les Ministres Valérie Pécresse et Xavier Darcos respectivement ministres de
l’Education Supérieure et de la Recherche et ministre de l’Enseignement Secondaire sont en train de
mettre en oeuvre la plus violente attaque contre ces Institutions publiques et ceci malgré
l’opposition presque unanime de toute la France universitaire et scolaire.
Le président N. Sarkozy avec un discours spectaculaire par sa maladresse (ou par sa mauvaise foi ?)
du 22-01-09 (
http://www.elysee.fr/documents/index.php?mode=cview&press_id=2259&cat_id=7 )
extrémement méprisant envers toute la communauté universitaire et la recherche française (qui est
au contraire très reconnue et respectée au niveau international)
a poussé la communauté
universitaire française à exiger des excuses publiques (13.000 signatures enregistrées au jour 3-03-
09,
http://excuses-sarkozy.fr.nf/ ), excuses qui n’ont toujours pas été présentées.
Ce discours insistait violemment et étonamment sur la nécessité d’une
``évaluation’’ des
Enseignants-Chercheurs prétendant qu’ils n’étaient soumis à aucune évaluation, ce qui est un
mensonge criant http://bibliobs.nouvelobs.com/blog/pierre-jourde/20090210/10490/universite-lesfaineants-
et-les-mauvais-chercheurs-au-travail
. L’accession à l’Enseignement Supérieur et à la
Recherche est au contraire synonyme d’une évaluation constante tout au long d’abord des études
effectuées, de la qualification recquise puis de toute la carrière . . .(on reviendra par la suite sur cette
question de l’ “évaluation à tout prix’’ des chercheurs français).
Pour une réponse au discours de N. Sarkozy, donnant aux non-experts des informations plus
complètes sur la valeur réelle de la recherche française et sa respectabilité internationale, on peut
visionner la vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=iyBXfmrVhrk qui désormais a fait le tour des
universités du monde entier après le scandale soulevé par les contre-vérités du discours de Sarkozy!
Dans cette vidéo, on reprend le discours du président en alternant par des flashs d’information qui
dénoncent (avec les chiffres officiels) une à une toute les contre-vérités assénées par le président à
60 millions de citoyens français comme paroles d’Evangile….
Actuellement plus de 50% des cours sont suspendus, les universitaires étant en grève
reconductible,
totale et
illimitée, la tension monte chaque jour de plus en plus d’autant qu’on découvre de plus en
plus de causes et projets originels plus cachés comme la stratégie de Lisbonne, les privatisations
envisagées….etc

PLAN :

1. Que se passe-t-il vraiment ?
2. L’ombre de la Finance Internationale plane sur les universités Européennes.

3. L' AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services)

4. La Stratégie de Lisbonne

5. Mars 2009 est à nos portes.

6. Un mensonge Européen ?

7. La mise en alerte du CSC-CNE à la Commission Européenne.

8. Recherche : Evaluation ou Pilotage ?

9. Vérité Scientifique ou Rentabilité ?

10. Réformes ou Dégradation ?

11. La situation en Europe et l’appel transnationale "Printemps 2010"

12. Questions éthiques


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MessageSujet: Re: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:29

1. Que se passe-t-il vraiment ?

Citation :
Hors des milieux universitaires, personne ne le sait, les médias se sont bien gardés de dire même
un seul mot sur ces vérités cachées, mais la révolte des universitaires, enseignants-chercheurs,
doctorants, étudiants et tous les personnels biatoss Français a une origine bien plus profonde que
celle de défendre de manière corporatiste une série de ``privilèges’’, comme les politiciens essayent
de le faire croire aux citoyens français…
Il serait sans doute plus démocratique et précieux pour le futur de toute notre société, d’informer de
ces raisons tous les citoyens (et contribuables) français pour qu’ils sachent enfin la vérité et puissent
exprimer démocratiquement leur avis, choisir leur position par rapport à ces événements qui
risquent de métamorphoser de manière irréversible toute notre société. C’est en effet la vie future de
leurs enfants que ces réformes veulent bouleverser aujourd’hui.
Actuellement, plusieurs universitaires et étudiants se posent les questions suivantes :
- toutes ces mesures : démantellement du CNRS, loi LRU, modification du statut des Enseignants-
Chercheurs et des Doctorants, du statut des Biatoss, réforme de l’école secondaire, des concours
d’enseignement CAPES, etc… pourquoi cette avalanche de réformes toutes en même temps ?
- pourquoi nous demande t’on de les légitimer de toute urgence ?
- pourquoi sont elles toutes aussi néfastes (dégradement du service public, des droits des
utilisateurs, etc…) ?
- pourquoi constate t’on des réformes similaires dans toute l’Europe ? encore au même moment ?
Ces questions simples restent parfois de manière étonnante et obscure encore sans réponses.
Les réformateurs s’abritent unanimement derrière le ``slogan’’ d’une ``crise majeure’’ à laquelle il
faut répondre avec des solutions courageuses et de grande envergure. . .
Mais encore :
- pourquoi toutes ces réformes pour résoudre la crise attaquent elles massivement l’Education de la
maternelle à l’ Enseignement Superieur et la Recherche ?
- pourquoi aujourd’hui le président affirme t’il que ces réformes de l’Education nationale sont une
``priorité absolue’’ tandis que lors de sa campagne électorale, il n’en avait jamais fait mention ?
La nécessité présumée d’une “évaluation de la recherche’’ (et de l’enseignement ?) désormais
“indispensable’’, (comme si l’actuelle évaluation n’existait pas !) réclamée de vive voix par le
président de la République dans son discours du 22 janvier 09 rélève malheureusement d’un
objectif bien plus pervers qui date déjà de la naissance de l’Union Européenne.




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MessageSujet: Re: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:30

2. L’ombre de la Finance Internationale plane sur les universités Européennes.

Citation :
Depuis toujours les entreprises rêvent de pouvoir soumettre à leur pouvoir, les services de formation
de l’université (Enseignement) et la productivité intellectuelle des chercheurs (Recherche). . .
Les années de l’après guerre et ensuite celles des mouvements de 1968, dans lesquelles les valeurs
de solidarité et d’accès démocratique à la culture pour tous s’installaient, n’étaient pas des périodes
propices pour mettre en pratique ces volontés de contrôle sur les universités.
La création de l’Union Européenne, avec un grand nombre de réformes nécessaires à sa réalisation,
a malheureusement offert au monde de la Finance la meilleure occasion possible.
Dans le texte de Yves Winkin (prof. d’ Anthropologie de la communication à l’ENS-LSH Lyon)
L’esprit de Bologne : « Si les universités ne s'adaptent pas, on se passera d'elles »
http://www.homme-moderne.org/societe/socio/winkin/bologne.html on peut lire :
en 1991 Douglas Hague (Beyond Universities) dans `A New Republic of the Intellect’’ affirme : « Si les
universités ne s'adaptent pas, on se passera d'elles » . . .
Ce livre deviendra un livre culte pour tous ceux qui
rêvent de créer des « universités entrepreneuriales », conçues comme des firmes privées produisant et vendant de
la connaissance au sein d’une « économie du savoir » mondialisée.
….
En 1994, Michael Gibbons, secrétaire général de l’Association des universités du Commonwealth, défend cette
thèse dans,
The New Production of Knowledge : The Dynamics of Science and Research in Contemporary Societies
(M.G. et Al)
Ce livre connaît un énorme succès dans les pays anglo-saxons et dans les pays nordiques.
Il
est construit sur une opposition simple :
- avant, il y avait les universités de « Mode 1 », au sein desquelles les scientifiques posaient les questions et y
répondaient ;
-
aujourd’hui se mettent en place les universités de « Mode 2 », auxquelles la société pose les questions et des
groupes ad hoc d’experts y répondent. Si les universitaires veulent jouer le jeu de l’expertise en urgence, tant
mieux pour eux, mais ils doivent savoir qu’on ne les attend plus.
….
En 1998, [année de la Déclaration de Bologne] M. Gibbons cite la phrase de D. Hague dans son rapport,
«L’enseignement supérieur au XXIe siècle»,
rapport préparé sous l’égide de la Banque Mondiale pour la
première Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur de l’Unesco.
Elle y joue un rôle détonateur.
Il n’y a plus aujourd’hui un colloque de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement
Economiques), de la Banque mondiale ou de l’Union européenne sur la « gestion du savoir » qui n’utilise
l’opposition Mode 1/Mode 2.
De descriptive, la distinction est devenue prescriptive.
Il faut faire émerger une société de Mode 2, qui ose enfin répondre à la science et lui dire ce qu’elle doit faire.
Dans cette perspective, les sciences humaines et sociales, foncièrement bavardes et inefficaces, sont mises sur la
touche au profit des disciplines pragmatiques, des sciences de l’ingénieur aux sciences de gestion.
….
Le monde universitaire français n’a guère prêté attention à ces débats très anglophones. ….
La traduction française, début 2003, du livre de Gibbons, Nowotny et Scott,
Repenser la science. Savoir et
société à l’ère de l’incertitude,
est passée inaperçue. On n’a pas saisi l’importance du rôle de « passeurs »
entre les mondes scientifique, économique et politique que jouent ces universitaires adeptes du “Mode 2”
…..
C’est dans ce monde très anglo-saxon de la politique scientifique internationale, très sensible aux vertus de
l’esprit d’entreprise, que s’est concoctée la DECLARATION de BOLOGNE (1998) et son appel pour une
amélioration de la « compétitivité du système d’enseignement supérieur européen à l’échelon mondial
»
….
On peut aussi faire l’hypothèse, plus méchante, qu’ils [ les Présidents des universités ou les Enseignants
Chercheurs ? ]
n’ont pas tous compris dans quelle aventure les embarquaient les anglophones de la
Commission européenne, de l’OCDE et l’International Association of University Presidents…
…..
Comme le disent deux professeurs de l’ESSEC [École Supérieure des Sciences Economiques et
Commerciales] F. Contensou et R. Vranceanu, dans un papier d’une extraordinaire franchise [229. « L’impasse
académique française », Le Monde, 29 novembre 2003, p. 15] : « Comment ne pas comprendre que, en situation
de compétition, les progrès des meilleures organisations contraignent les autres à les imiter, provoquant un
nivellement par le haut ?
»
Il faut privatiser les universités françaises,
cela tombe sous le sens.
Et licencier les distributeurs de connaissances qui n’ont plus que quelques clients, soyons cohérents.
Yves Winkin écrit aussi dans le résumé de son livre :
La communication n'est pas une marchandise : résister à l'agenda de Bologne, (2003)..
“.. toutes les universités d'Europe planchent actuellement sur la mise en application de la « Déclaration de
Bologne » insertion des programmes dans le système LMD (ou 3/5/Cool, conversion des cours en ECTS, etc.
Derrière ces sigles se cache une stratégie de privatisation des universités, tenues de devenir des entreprises
livrées aux lois du marché
’’
Les attaques portées par Gibbons en 1994 (livre) et 1998 ( “L’enseignement supérieur au XXIe”)
s’insèrent dans une conjonture politique particulièrement favorable au libéralisme.



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MessageSujet: Re: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:31

3. AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services)

Citation :
1994 c’est l’année de signature de l’ AGCS réalisée en même temps que les toutes premières
réunions de la création de l’Union Européenne, laquelle par influence des grandes multinationales et
avec la complaisance des chefs d’Etat, s’est orientée immé
diatement et définitivement (?) dans
l’unique direction politique du libéralisme
L’ effet dévastateur à long terme de la politique de privatisation introduite par les AGCS est
celui de réduire progressivement le pouvoir des Etats en le transférant aux Multinationales.
Sur le site web http://www.syti.net/AGCS.html on trouve :
L' AGCS (en anglais GATS - General Agreement on Trade of Services) est un accord multilatéral élaboré par
l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) depuis 1995 sous l'impulsion des Etats-Unis, et qui concerne les
"services" au sens très large du terme.
Les négociations prévues de Janvier 2000 jusqu'en Janvier 2005, sont conduites par Robert Zoellick pour les
États-Unis et par Pascal Lamy pour l'Union Européenne..
En fait de "services",
l'AGCS prévoit la privatisation totale de L'ENSEMBLE DES SERVICES PUBLICS:
la
distribution d'électricité, la poste, les transports publics, mais aussi la santé et l'éducation dont l'accès
sera ainsi réservé aux plus favorisés.
A terme, cela signifie une baisse de l'espérance de vie, un retour massif de
l'illétrisme, des populations de moins en moins intelligentes et de plus en plus manipulables...
Au total, l'AGCS prévoit la libéralisation totale de 160 secteurs d'activité, dont certains représentent de
fabuleux
marchés mondiaux qui excitent depuis longtemps la convoitise du secteur privé (2000 milliards de dollars
pour l'éducation, 3500 milliards de dollars pour la santé).
Avant même la signature de l'AGCS, les gouvernements européens ont déjà commencé à mettre en oeuvre la
privatisation des services publics.
Les projets de privatisation déjà annoncés de certains services publics
(EDF, Air France, La Poste...) sont en fait dictés par l'AGCS, que les gouvernements de droite et de
gauche ont élaboré en secret, dans le dos des citoyens, et avec le silence complice des médias
, mais aussi des
organisations syndicales "collaborationistes" du nouvel ordre économique (les dirigeants du premier syndicat
français, la CFDT, sont des participants assidus du Forum de Davos). Des politiques identiques sont actuellement
appliquées dans l'ensemble des pays occidentaux.
Comme pour l'AMI
, les négociations de l'AGCS se déroulent dans la plus grande opacité. Malgré les
demandes répétées de certains parlementaires européens
, l'accès aux documents de négociation leur a été
refusé
.
Comme l'AMI,
l'AGCS [grâce à la directive Bolkestein] vise à accorder toujours plus de liberté et de droits
aux multinationales, à réduire le pouvoir économique des états, et à démanteler méthodiquement
l'ensemble des réglementations sociales et environnementales
.
Ces attaques simultanées s'inscrivent dans ce qui doit être appelé une guerre.
Une guerre sociale et intérieure, une guerre des entreprises contre les citoyens.
A ce propos nous suggèrons aussi le texte http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article1248
Projet de directive Bolkestein : une machine de guerre contre les peuples d’Europe
Grâce à l'apathie du public et des contre-pouvoirs syndicaux, cette guerre est sur le point d'atteindre ses objectifs:
l'annulation de l'ensemble des droits sociaux acquis depuis un siècle, la suppression de toute entrave à la "liberté"
des entreprises (liberté de polluer, liberté d'exploiter sans limites, liberté de détruire des vies par la misère et le
chômage...), et l'anéantissement définitif du pouvoir des institutions élues (les états) et donc, de la démocratie.
Sabotage avant privatisation
Pour obtenir facilement le consentement de l'opinion pour la privatisation des services publics, la stratégie la plus
souvent utilisée consiste à organiser préalablement le sabotage des services publics, afin que leur inefficience
puisse servir de prétexte à leur privatisation. Cette stratégie a été massivement appliquée dans les secteurs de la
santé et de l'éducation. Voici ce que l'on peut lire à propos de l'éducation publique dans le
Cahier de politique
économique" n°13 de l'OCDE (Organisme de Cooperation et Delvelopement Economiques
http://www.oecd.org/LongAbstract/0,3425,fr_2649_33731_1919061_1_1_1_1,00.html )
"Si l'on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à
ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles et aux
universités, mais il serait dangeureux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront
violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de
l'enseignement.
Cela se fait au coup par coup, dans une école et non dans un établissement voisin, de telle sorte qu'on évite un
mécontentement général de la population."
http://www.slideshare.net/SNU09/rformes-darcos-presentation
Dans le texte de 2006, http://classedu.free.fr/spip.php?article50
France : école à vendre ? Comment, d’ici 10 ou 15 ans, l’enseignement public sera privatisé !
On peut lire :
En 1994, à Bruxelles, lors d’une réunion extraordinaire du G 7 consacrée à la « société de l’information »,
les industriels de l’ERT [European Round Table of Industrialists] enfoncent le clou dans un nouveau rapport (Cool
« La responsabilité de la formation doit, en définitive, être assumée par l’industrie. [...]
Le monde de l’éducation semble ne pas bien percevoir le profil des collaborateurs nécessaires à l’industrie. [...]
L’éducation doit être considérée comme un service rendu [...] au monde économique. [...]
Les gouvernements nationaux devraient envisager l’éducation comme un processus s’étendant du berceau au
tombeau.
L’éducation vise à apprendre, non à recevoir un enseignement. [...] Nous n’avons pas de temps à perdre
. »
L’OCDE intervient à son tour en publiant le compte-rendu d’une table ronde qui s’est tenue à Philadelphie
(Etats-Unis) en février 1996 (12
). « L’apprentissage à vie, y lit-on, ne saurait se fonder sur la présence
permanente d’enseignants », mais il doit être assuré par des « prestataires de services éducatifs. [...]
Le rôle des pouvoirs publics se limite à « assurer l’accès à l’apprentissage de ceux qui ne constitueront
jamais un marché rentable et dont l’exclusion de la société en général s’accentuera à mesure que d’autres
vont continuer de progresser ». C'est la philosophie même qui inspire notre cher gouvernement
.
Pour les dérives de l’ AGCS il est aussi intéressant de lire : La fin programmée de la démocratie à
http://www.syti.net/Topics2.html et un site de lutte anti-AGCS http://horsagcslogo.chez-alice.fr/)
Les nouvelles formes du colonialisme européen.
Raoul Marc Jennar ,
http://www.urfig.org/RMJ.htm docteur en science politique diplômé des
universités belge et française, ex conseiller du parlement et du gouvernement belge, qui anime l’
URFIG
http://www.urfig.org/francais.htm (Unité de Recherche, de Formation et d’Information sur
la Globalisation créée en 2000) à écri à ce propose plusieurs textes, parmi lesquels :
L’ A.G.C.S : comment revenir sur 200 ans de conquêtes politiques…(2003).
Mondialisation libérale contre droits humains fondamentaux
(ds La santé mondiale entre racket et bien public, 2004),
La trahison des élites (Prix des Amis du Monde diplomatique),
Quand l’Union européenne tue l’Europe, La proposition Bolkestein sur les services,
Menaces sur la civilisation du vin (2007),
L’AGCS : Quand les Etats abdiquent face aux multinationales
R.-M. Jennar déclare n’être membre d’aucun parti politique, être objecteur de conscience, fidèle aux
idéaux des Lumières et de Mai 68.
Les trois conférences de R.-M. Jennar suivantes :
1)
AGCS : Accord Général du Commerce des Servces [178 Mo, 49min]
2) La Directive Bolkestein [105 Mo, 29min]
3) La Constitution Européenne [195 Mo, 54min]
sont disponibles sur demande.


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4. La Stratégie de Lisbonne :

Citation :

En 2000 la Stratégie de Lisbonne http://www2.cnrs.fr/presse/journal/4197.htm
a poursuivi le programme de l’accord de Bologne, dans ce même contexte de politique influencée par
les grandes entreprises avec des
réunions presque secrètes et en établissant un programme dont une
réunion de mise à jour est prévue pour les 19-20 mars 2009 et qui devrait se compléter en Mars 2010.
La suite du programme de Lisbonne, baptisée
"processus de Ljubljana" a été déjà élaborée et a pour
thème
"Vision 2020 pour l'Espace Européen de la Recherche"
http://www.consilium.europa.eu/ueDocs/cms_Data/docs/pressData/fr/intm/104435.pdf
Dans l’article de Isabelle Bruno ( Maître de conférences en science politique, Centre d’Études et de
recherches administratives, politiques et sociales (CERAPS), université de Lille 2
: La stratégie de Lisbonne: une révolution silencieuse
www.homme-moderne.org/societe/politics/savoiragir/n05/lisbonne.html
(I. Bruno a publié aussi À vos marques, prêts… cherchez ! - La stratégie européenne de Lisbonne,
vers un marché de la recherche
, février 2008, Col. savoir/agir, Éd. du Croquant, 256 pages)
on peut lire à mi article :
«Europe sociale » versus « Europe compétitive »
En systématisant l’emploi du benchmarking [évalutation], la stratégie de Lisbonne conjugue ses
volets économique et social sur le même mode: l’impératif de compétitivité. Ce faisant, elle
désarme
les partisans d’une «Europe sociale », conçue comme un projet de société qui chercherait sa
cohésion non pas dans une course généralisée à la compétitivité, mais dans la réduction des
inégalités
par l’intégration des systèmes collectifs de solidarité. En revanche, elle équipe les tenants
d’une «Europe compétitive» par la réalisation d’un espace européen d’équivalence, dans lequel la
commune mesure ne sert pas l’égalité sociale et spatiale mais une mise en compétition des populations
et des territoires. Les moyens ne sont pas neutres à l’égard des fins. L’inadéquation du benchmarking
en matière sociale – plus rétive au réductionnisme statistique et à la temporalité gestionnaire – a ainsi
conduit à une marginalisation des processus dédiés à la santé, aux retraites ou au combat contre la
pauvreté.
Or le choix d’une telle ``contre-éthique’’ bouleverse complètement les valeurs traditionnelles de
l’Etat social Français qui se sont instaurées pendant trois siècles (Liberté, E
galité, et Fraternité).
Toutes les autorités politiques françaises et étrangères (de droite comme de gauche) qui se sont
succédées au pouvoir durant la mise en place de cette stratégie de Lisbonne ont ainsi
programmé
implicitement pour les citoyens français, une future société qui condamne les valeurs de solidarité
acquises envers les plus faibles, les plus démunis, les handicapés, les personnes âgées etc…
Cependant elles se sont bien gardées de mettre au courant les citoyens qu’elles représentaient. . ..
En fin d’article d’Isabelle Bruno on peut lire : :
Si la stratégie de Lisbonne concerne tous les citoyens, ses promoteurs leur dénient de fait tout droit
de participation et de résistance en les privant d’une information indispensable
à la conduite d’une
action qui soit à la hauteur des enjeux, à savoir une mobilisation transnationale.
Ces autorités politiques ont donc décidé delibérément de ne pas mettre au courant les citoyens en les
privant donc de la possibilité de réagir tout au long de ces 10 années . . . Ceci sans doute pour des
raisons de stabilité interne mais très probablement aussi en jugeant que les citoyens européens mis
devant les faits en route depuis presque 10 ans et désormais
presque accomplis, auraient eu
beaucoup plus du mal à exiger une marche arrière (à l’échelle européenne) sur ces décisions.
En sera-t-il vraiment ainsi ?
Seul un grand attachement des peuples aux « vieilles » valeurs de la solidarité, jointe à une capacité
de coordination transnationale pourront renverser cette attaque silencieuse et parfaite.


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MessageSujet: Re: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:32

5. Mars 2009 est à nos portes.

Citation :
Les gouvernements européens doivent rendre compte à la Commission Européenne de l’avancée de
la mise en place du projet de Lisbonne lors d’un rendez-vous les 19-20 Mars 2009.
Pour chaque politicien
de la Commission, c’est une preuve de crédibilité et de force de son
gouvernement, de pouvoir affirmer que le programme de la stratégie de Lisbonne a été accompli
dans
son Pays. C’est ce qui explique la précipitation dans laquelle toutes ces réformes sont
apparues à tous les niveaux de l’Education et dans la plupart des pays d’Europe.
Voilà pourquoi depuis le 22-01-09, le président cite la réforme de l’Education Nationale et de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche comme
`une priorité absolue’ (sans jamais l’avoir
citée en campagne présidentielle) et
voilà aussi pourquoi N. Sarkozy se garde bien d’expliquer la
nature de cette urgence et son classement en «
priorité absolue » . . . .


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MessageSujet: Re: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:33

6. Un mensonge Européen ?

Citation :

C’est surprenant de constater, en consultant de nombreux sites web des Institutions concernées à
propos de la Déclaration de Bologne (voir par exemple le site de l’Union Européenne,
http://www.nouvelle-europe.eu/index.php?option=com_content&task=view&id=255&Itemid=90
ou Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Processus_de_Bologne ), qu’ on y trouve toujours
affichés en exergue seulement les objectifs naïfs de la Déclaration de Bologne : l’harmonisation
des études, l’évaluation en crédits européens (ECTS), la favorisation de la mobilité intereuropéenne
des étudiants, enseignants et des chercheurs ;
mais jamais on ne nous laisse imaginer
que (en réalité) ces programmes (Bologne et Lisbonne) ont pour but de nous diriger tout droit vers
la libéralisation et la privatisation des universités.
Comme on peut le lire sur le site web de l’EER (Espace Européen de la Recherche)
http://ec.europa.eu/research/era/index_fr.html la liste des organismes (disponible sur le site EER)
ayant donné leur avis consultatif sur ces projets de réforme de la recherche européenne contient
surtout des entreprises, des Ecoles de Commerce et très
peu d’ universités.


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MessageSujet: Re: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:33

7. La mise en alerte du CSC-CNE à la Commission Européenne.

Citation :

Parmi tous ces avis consultatifs le rapport du CSC-CNE (Centrale Nationale des Employés des
Universités Communauté Française -
Belgique) mérite une attention particulière :
http://ec.europa.eu/research/era/progress-on-debate/written-contributions1_fr.html#1
Ce rapport dénonce sans ambiguités un manque de clarté sur des points cruciaux du “Livre Vert” du
projet de recherche européenne (disponible sur le site) de l’EER.
Dans le rapport du CSC-CNE - secteur des Universités, Vers un espace européen de la recherche
http://ec.europa.eu/research/era/pdf/centre-nationale-des-employes_fr.pdf
on peut lire :
Ph.Busquin, commissaire européen à la recherche, propose, dans sa communication écrite du 18.01.2000 de créer
un espace européen pour la recherche. Pour Ph.Busquin
il ne s'agit pas tant de gérer le programme existant
mais bien de définir une véritable politique européenne de la recherche
.
Voici en primeur les commentaires apportés par la CNE - secteur des Universités. :
. Nous pensons également que la notion " d'espace européen de la recherche " ne peut se cantonner
purement et simplement à créer un " marché européen de la recherche "
en levant une série d'obstacles
comme ceux liés à l'existence de brevets nationaux...
et ne peut se limiter aux seuls objectifs étroits de la
compétitivité
.
….
II y aurait lieu, dans le document en question, d'accorder une place tout aussi importante aux recherches menées
dans le domaine social ou environnemental. Une attention vive est demandée dans le soutien à la recherche
scientifique dans les domaines des sciences historiques, sciences sociales et humaines et des sciences
environnementales.
….
Nous nous étonnons du manque de références explicites, dans le document [Livre Vert], à la notion et à la
conception du développement durable. Le document en question ne laisse pas apparaître des préoccupations de
cet ordre.
Cela voudrait-il dire que la commission envisage de (re)centrer son action sur les seuls objectifs de
compétitivité des entreprises et ne prendrait plus en compte les problèmes de société ?
De manière spécifique, nous suggérons qu'on insiste, au plan européen, pour que l'on développe, au besoin
avec le concours des universités, la recherche sur la recherche en vue de contribuer à une meilleure
compréhension du développement scientifique et technologique
.
…..
Cette recherche sur l'activité de la recherche elle-même, devrait porter sur les conditions, les modalités et
l'organisation de la recherche en Europe et permettre un travail de réflexivité et d'analyse mené par la recherche
sur elle-même.
Il y aurait lieu, nous semble-t-il, d'accorder une importance plus grande à la dimension
éthique de la recherche et de contribuer à la mise en place d'une réflexion et d'un débat démocratique sur
les orientations prises par la science et la recherche.
…..
Pour nous, la recherche doit s'inscrire dans des objectifs sociétaux à plus long terme.
La problématique de la recherche ne se cantonne t-elle pas trop exclusivement aux entreprises et aux
secteurs économiques les plus avancés ?
….
La construction d'un " espace européen de la recherche " requiert un effort accru de recherche et donc
une augmentation substantielle des budgets et du personnel
.
Tout effort sérieux, dans ce domaine, nécessite une perspective de financement sur un terme assez long.
Or, dans le document [Livre Vert] ne figure aucun objectif chiffré et budgétaire.
S’ il y a lieu de renforcer l'effort consacré à la recherche, ne faudrait-il pas que l'Europe se fixe des
objectifs à atteindre par exemple en augmentant le nombre de chercheurs ?
Se pose également la question du statut du chercheur. On sait qu'il est impossible de maintenir à long terme, une
recherche de qualité ou de haut niveau si les meilleurs chercheurs ne bénéficient pas d'une stabilité minimale
d'emploi et de perspective de carrière.
Or la tendance générale conduit à une multiplication des statuts de
chercheurs et à une fragilisation de la situation en raison notamment de la diversification des sources de
financement, de la recherche par les promoteurs d'une baisse des coûts et de la complexification des tâches
demandées aux chercheurs
.
Cette préoccupation d'assurer une stabilité minimale de la situation professionnelle des chercheurs a fait
l'objet de diverses recommandations (entre autre de l'Unesco, en 1974) selon lesquelles " les états membres
devraient s'attacher à prendre les mesures propres à apporter aux chercheurs scientifiques, le soutien et
l'encouragement moral et matériel nécessaire
Aujourd’hui nous constatons que le refus de prise en compte de la part de la Commission de ces
remarques fondamentales du
CSC-CNE, se retrouve dans le projet de réformes actuelles et explique
les raisons d’inquiétude des chercheurs qui ont déclanché les revendications et la mobilisation
actuelles :
une recherche pilotée par les entreprises, le manque de programmes périodiques de recrutement des
personnels de recherche, l’absence de financement public de la recherche y compris pour le secteur
non-scientifique et
surtout la mise à l’écart des acteurs principaux (les chercheurs eux-mêmes)
de la concertation sur les orientations de recherches et de la construction de la réforme sur la
recherche européenne.
Le fait que la Commission ait délibérément ignoré ces remarques fondamentales de la CSC-CNE
est –il la confirmation que les projets officiels affichés sont moins importants que de vrais buts
cachés ?
Le monde de l’Education Nationale , de l’Enseignement et de la Recherche français, d’abord
trompé puis étonné et indigné, est maintenant profondément en colère et révolté et ne semble pas
vraiment accepter ces décisions imposées par cette trame souterraine . . .


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MessageSujet: Re: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:34

8. Recherche : Evaluation ou Pilotage ?

Citation :

En ayant pris conscience du projet caché de fonctionnement en ‘’Mode 2’’ de la recherche
universitaire découlant des processus de Bologne (1998) et de Lisbonne (2000), on peut donner un
nouvel éclairage à la phrase ‘‘
la société pose les questions et les chercheurs y répondent’’. Ce n’est
pas la société qui sera l’auteur des questions mais bien les politiciens, l’ OCDE, les Entreprises et
les intérêts privés.
Il
est maintenant plus facile d’interpréter l’attitude politique des dernières années : réduction
massive des postes, dégradation de la vie universitaire et de l’enseignement et enfin la LRU qui
ouvre la route à l’abandon du financement de l’université de la part de l’Etat et attribue une
surpuissance de type manageriale aux présidents (récompensés par des surprimes allant jusqu’à
40000 euros) et favorise l’élimination de tous les contre-pouvoirs créant un modèle d’université à
l’image d’une entreprise, dernière étape avant la privatisation définitive.
On comprend aussi cette notion d’évaluation des chercheurs tellement mise en avant dans le
discours du président du 22-01. Celà s’expliquerait par le fait que le type d’évaluation déjà existente
et ses paramètres ne conviennent pas aux politiciens et-ou aux entrepreneurs. Le président se réfère
à une nouvelle forme d’évaluation en l’appuyant sur la création de l’AERES (Agence d’Evaluation
de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur) et sur un changement de statut des Enseignants-
Chercheurs universitaires basé sur le chantage de modulation du service des “mauvais chercheurs”
(ou plutôt des “chercheurs récalcitrants ” . . .).
On se demande alors selon quels nouveaux paramètres seraient évalués les chercheurs ?
Le “mode 2” sous-entend avec une franchise arrogante le pilotage de la recherche.
L’obéissance à ce pilotage sera t’il donc le nouveau paramètre d’évaluation des chercheurs ?
La soumission des chercheurs au pouvoir des politiciens et de l’entreprise permettrait à ceux-ci
d’exploiter la productivité intellectuelle des chercheurs pour la piloter essentiellement vers un type
de recherche technologique apportant rentabilité à très courte échéance en condannant ainsi les
sciences fondamentales, les lettres, sciences humaines.. etc.. “ improductives” à leurs yeux.
Dans ce but, le CNRS, la plus gloirieuse Institution Scientifique française génératrice d’une
avalanche de prix Nobel et de médailles Fields a été démantélé et réduit en une multitude de petits
Instituts de Recherches plus facilement pilotables et ce avec la complicité de ses principaux
représentants dans des réunions tenues secrètes et à huis clos.
La nomination (par N. Sarkozy) de Jean-François Dhainault comme président de l’ AERES,
arbitre des évaluations des chercheurs,
n’est certes pas rassurante. En effet, dans l’ article récent
du Nouvel Observateur :
Qui est Jean-François Dhainaut ?
(texte à http://bellaciao.org/fr/spip.php?article80212 ), on peut lire :
Dans le combat contre les réformes imposées par le pouvoir, il est étonnant que l’on n’ait pas encore accordé
toute
l’attention qu’il mérite à un personnage occupant une position clé dans la nouvelle architecture de
l’enseignement supérieur
: le président du comité de direction de cette Agence d’Evaluation de la Recherche
et de l’Enseignement Supérieur
[AERES] dont tous les enseignants-chercheurs relèvent désormais, Jean-
François DHAINAUT.
….
M. Dhainaut fait-il bénéficier sa fille de ses relations ?
Diplômée d’un DESS d’économie de la santé, [sa fille] Stéphanie occupe elle aussi un poste important.
Elle est directrice adjointe de Paris Biotech, un prestigieux institut semi-public qui aide au lancement de start-up
liées à la santé humaine, et dont les bureaux sont situés dans l’université de son père."
….
Pour être directeur adjoint de cette structure que les fonctions de Jean-François Dhainaut à la tête de la Faculté
Cochin, puis de Paris 5, lui ont permis de créer puis de développer,
personne n’a été jugé plus compétent que sa
propre fille
. Selon quels critères les dossiers des candidats potentiels à ce poste de direction ont-ils donc été
évalués et classés ?
…..
Biotech, fournit un bon exemple de la conception nouvelle de la recherche que les réformes actuelles tentent
d’imposer.
Paris Biotech aujourd’hui c’est plus de 50 projets incubés dont une vingtaine de sociétés créées.
- Hébergement : 500 m2 de bureaux au sein de la faculté de Médecine de Paris Port Royal –
- Production / ingénierie : 700 m2 de laboratoires au sein de l’Institut Cochin - Conseil juridique : propriété
….
Paris Biotech poursuit son évolution dans l’accompagnement des projets avec l’ouverture d’une pépinière
d’entreprise.
Les travaux de la pépinière ont commencé à la fin de l’année 2004 sur le site de l’hôpital COCHIN PORT
ROYAL. Ainsi 3200m…de bureaux et de laboratoires seront disponibles au printemps 2006."
……
On voit bien de quoi il s’agit :: utiliser des infrastructures financées sur fonds publics pour développer des
entreprises privées, mettre la recherche publique au service du secteur privé
. Ce dont Jean-François
Dhainaut a été l’ "incubateur" dans l’Université qu’il dirigeait, c’est tout simplement la privatisation de la
recherche et de l’enseignement supérieur que la communauté scientifique dénonce actuellement dans les
réformes en cours, la mise de l’université au service du secteur marchand
.
L’exploration de l’organigramme de Paris Biotech réserve une autre surprise :
dans le " comité d’évaluation"
de cette structure figure François Sarkozy, pédiatre et président d’une société de conseil dans le domaine
pharmaceutique, qui se trouve être le frère cadet du président de la République
. On mesure mieux à quel
point la nomination de Jean-François Dhainaut à la tête de l’AERES est une nomination politique : s’il a été mis
à ce poste par Valérie Pécresse et Nicolas Sarkozy, c’est à la fois en raison de sa proximité avec des "pontes de
l’UMP ", de ses liens avec Valérie Pécresse antérieurs à l’arrivée de celle-ci au Ministère de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche (6), mais aussi sans doute en raison d’intérêts liant le frère du Président de la
République à la fille de Jean-François Dhainaut.
A la réflexion, on s’étonne d’ailleurs que la nomination du président d’une instance telle que l’AERES soit
laissée à la discrétion du seul pouvoir politique (et même que, le cas échéant, ce choix puisse se porter sur
une personnalité extérieure à l’Université et à la recherche publique : puisque parmi les membres de
l’AERES figurent des parlementaires et des personnalités issues du secteur de la recherche privée.
Comme si tout ça ne suffisait pas,
le nom de Jean-François Dhainaut a été récemment mêlé à une bien trouble
affaire. C’est à cette occasion que les médias se sont intéressés aux diverses activités de sa fille,
Stephanie
Dhainaut-Lefebvre
. Celle-ci était en effet, fin 2007, la trésorière (et dans les faits la principale gestionnaire)
de l’ONG "L’Arche de Zoé"
, dont une équipe a été arrêtée en octobre 2007 par les forces de police du
Tchad alors qu’elle s’apprêtait à embarquer illégalement dans un avion pour la France un groupe de 103
enfants présentés comme des orphelins du Darfour. "Fait troublant : dans cette affaire à rallonge, les
noms de Paris Biotech et de l’Arche de Zoé se croisent à plusieurs reprises"
écrit le Nouvel Observateur
dans l’article déjà cité.
Même si Biotech nie toute connexion avec l’Arche de Zoé, c’est sur une adresse électronique de Biotech que l’on
prend contact avec la trésorière de l’association ; certaines réunions de l’Arche de Zoé sont organisées dans un
amphithéâtre de Cochin ; et pour ses diverses activités, tant chez Biotech que pour l’Arche de Zoé, Stéphanie
Dhainaut-Lefebvre a recours à une seule et même attachée de presse, sans doute salariée par Biotech. (Celle-ci
était auparavant l’attachée de presse de Bernard Kouchner, autre lien avec l’actuel pouvoir politique.)
Le 8 janvier 2009, Jean-François Dhainaut, Président de l’AERES, donnait une conférence à
l’université Paris-Descartes (site Cochin) intitulée « l’Evaluation de l’enseignement supérieur et de
la recherche : quelles ambitions ? » Après avoir présenté l’organisation, les objectifs et les premiers
bilans de l’AERES, il a répondu à plusieurs questions de l’auditoire. L’une de ces questions
concernait le très faible nombre de femmes dans les commissions d’experts (1) . En guise
d’explication,
Jean-François Dhainaut a indiqué que le pouvoir était une affaire masculine et
que, par ailleurs, les femmes, en plus de leur métier, doivent s’occuper de la maison, des enfants.
Elles n’ont donc pas de temps à consacrer à l’AERES
.
Une pétition demandant les démissions de J.-F. Dhainaut a collecté 4700 signatures au 6-3-09 :
http://www.anef.org/petitions/index.php?petition=2


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MessageSujet: Re: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:34

9. Vérité Scientifique ou Rentabilité ?

Citation :

L’histoire nous enseigne que la Rentabilité et la Vérité scientifique ne font pas toujours bon
ménage. Elles obéissent à “deux éthiques” diamétralement opposées. Quelques exemples :
1) Entre 1986 et 1990, l’ Europe a été victime de l’inquiétante maladie dite de la “vache folle” : les
bovins étaient atteints par l'épidémie d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) transmettant à
l'homme une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vache_folle#Chronologie
Cette maladie a son origine en Grande Bretagne et est due au fait que les éleveurs- entrepreneurs
désirant réduire les coûts de carbonisation des carcasses animales (politique du profit maximum)
dont il nourrissaient leurs bovins ont baissé drastiquement la température de carbonisation, ceci a
provoqué les maladies ESB des bovins et via la chaine alimentaire le MCJ à l’homme.
Après une longue hésitation, la communauté européenne décrète en 1996 l'embargo sur la viande
provenant de Grande-Bretagne, où a été identifiée la première épizootie. La maladie a eu le temps
d’atteindre le reste de l'Europe. Pour limiter son développement, plusieurs pays ont dû d'abattre
systématiquement les troupeaux dans lesquels une bête est atteinte . . .
Cette pratique prétendant de nourrir des ruminants par des protéines animales (c.à.d. transformer
des herbivores en “carnivores”) était-elle raisonnable ?
Ces éleveurs-entrepreneurs avaient-ils le droit de mettre en pratique ce processus à l’insu et au
risque des consommateurs ?.
Une telle décision d’abaisser ces températures de carbonisation des carcasses animales dans le
but d’ incrémenter les profits appartenait elle seulement aux entrepreneurs ?
2)
Un autre exemple célèbre est le scandale (en 1998) des multinationales du tabac raconté dans
l’excellent film
“Revelations” de Michael Mann (Al Pacino – Crowe).
Les multinationales du tabac ont pour
règle d’ajouter au tabac plusieurs “additifs” (50 environ)
parmi lesquels l’ammoniac
, du toluen, les goudrons, le benzène etc. . . tous cancérogens
ayant la propriété de dilater les vaisseaux cérébraux pour induire une dépendence plus rapide et
résistante chez les fumeurs.
Il s’agit évidemment d’une mesure mise en oeuvre pour augmenter la rentabilité des produits.
Ceci
induit une croissance très rapide et la cancérisation des micro-tumeurs (éventuellement
bénines) souvent présentes dans nos cerveaux
. .
Ce “détail” aurait-il dû être prioritaire par rapport à la rentabilité générée par cette pratique ?
Dans le même esprit, ces multinationales financent l’organisation de colloques “scientifiques”
publiant des actes visant à soutenir la thèse que le tabac (avec ses 50 additifs y compris le benzène)
n’est pas vraiment nuisible et dangereux . . .
Dans livre “Cancer, Voume I ” de Luc Bodin (p. 108) on peut lire :
Dans un document interne de R.J. Reynold marqué sécret daté de 23-01-1975 on lit :
“..pour assurer une croissance accélérée et de long terme à Camel Filtre, la marque doit accroitre sa part de
marché chez les 14-24 ans qui ont des nouvelles valeurs plus libérales et représentent l’avenir du business
cigarettier

De plus selon une information passée sur TF2 en août 2008 : l’industrie du tabac est au courant
depuis plus de 40 ans que les feuilles de tabac qu’elles exploitaient contiennent des doses
exorbitantes de “polonium 210” une substance fortement radioactive provenant des engrais utilisés
pour la cultivation.
La radioactivité absorbée dans les poumons par un fumeur moyen serait
équivalente à celle de 300 radiographies par an
(donc presque 1 radiographie par jour).
Naturellement tous les PdG de ces multinationales, qui se sont suivis pendant 40 ans n’ont pas
jugé utile de mettre au courant les consommateurs
de ce péril ni même de prendre la
précaution de laver ces feuilles de tabac
pour en réduire du 50% le taux de radio-activité ;
procédé réjété
“car le lavage aurait retiré la plus part des composantes aromatiques qui donnent
au tabac sa saveur caractéristique et désirable
, entrainant une perte de clients et des profits”
(fichier TF2 enrégistré disponible sur demande)
3) L’exemple, sans doute le plus impressionnant, par les effets dévastateurs qu’il a engendré sur
l’alimentation et l’agriculture en général à l’echelle planétaire est celui de l’entreprise Monsanto.
Voir le livre ou le film-reportage de Marie-Monique Robin :
“Le Monde selon Monsanto : de la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien”
http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/LemondeselonMonsanto/1950490.html
Cette multinationale est célèbre pour avoir réussi à modifier génétiquement l’ADN du maïs en le
rendant résistant à un pesticipe très puissant le “Roundup” (breveté et produit par Monsanto).
Ensuite Monsanto a
falsifié les résultats des tests des chercheurs et corrompu les politiciens
américains
et fait approuver par le gouvernement américain un “principe d’équivalence”
“garantissant” (??) que le maïs OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) de Monsanto ne
présente aucun risque pour l’alimentation humaine : car
“essentiellement constitué par les mêmes
ingrédients”
. . .
Il faut savoir que la génèse d’un cancer peut prendre 20-30 ans donc des tests à courte
échéance ne pourront jamais prouver la non-cancerogénéïté des OGM . . . !
La FDA des USA aurait il dû obliger Monsanto à appliquer le “principe de précaution” ?
Les conséquences dévastratrices et antidémocratiques sont bien connues :
Monsanto a ensuite breveté des OGM-coton, -soja, etc… qui sont en train de se développer par
pollinisation naturelle (transportés par les vents) à l’échelle planétaire et nous sommes tous obligés
(du moins si nous restons passifs !) de les consommer contre notre volonté …
Monsanto continue à poursuivre son expansion en semant la terreur chez les agriculteurs du monde
entier en exigeant le paiement de Royalties exorbitantes par tous les agriculteurs présentant dans
leurs exploitations des grains OGM par eux brevétes, en leurs envoyant des inspecteurs-agricoles et
en les poursuivant “légalement” jusqu’à les déposséder de leurs propriétés agricoles (en Inde on
enregistre trois suicides d’agriculteurs par jour, pris à la gorge par les exigences de remboursement
de Monsanto pour ses “OGM-coton”).
Actuellement Monsanto est l’une des multinationales les plus riches et plus puissantes du monde et
aucun politicien n’est plus capable de ralentir sa marche inexorable vers le monopole de
l’alimentation-agricole planétaire . . .
Qu’en sera-t-il quand grâce aux AGCS (négociations Europe-USA en cours) et à la directive
Bolkestein, Monsanto pourra imposer à l’Europe “en toute légalité” les abus que la loi
américaine lui permet aux USA ?
Les trois cas cités ne sont que quelques exemples symboliques de ce qui se passe dans une
entreprise toutes les fois que les résultats des recherches scientifiques ne sont pas ceux souhaités par
les investisseurs (pensez aussi aux téléphones portables, etc . . ).
Dans tous ce cas, les vérités scientifiques sont ignorés ou encore falsifiés afin de reprendre en toute
impunité et illégalité la politique du profit et de la rentabilité . . .
Cette pratique des entreprises étant malheureusement généralisée, les questions suivantes s’
imposent de manière inquiétante :
1) Le mariage systématique entre recherche et rentabilité est-il toujours possible sans que la vérité
scientifique ne soit sacrifiée sur l’autel de la re
ntabilité ?
2) Selon quels critères et par qui est il souhaitable qu’un checheur soit évalué ?
3) Est-ce rassurant que la recherche soit financée par l'entreprise ?
4) Peut on accepter sans crainte que la recherche soit pilotée par qui que ce soit ?
5) Quels avenir et crédibilité pour la recherche française après la LRU ?


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10. Réformes ou Dégradation ?

Citation :

La tendance à la privatisation de tous les services publics est un enjeu de longue date :
Déjà en 2004, quand J.-P. Raffarin était premier ministre, le
ministre de la fonction publique et de la
réforme de l'Etat, Renaud Dutreil, le
20 octobre 2004 d’après l’article
http://www.prs31.com/spip.php?article6114 fit les déclarations suivantes :
"Les retraités de la fonction publique ne rendent plus de services à la nation.
Ces gens-là sont inutiles, mais continuent de peser très lourdement.
La pension d'un retraité, c'est
presque 75% du coût d'un fonctionnaire présent. Il faudra résoudre ce problème."
"Le grand problème de l'État, c'est la rigidité de sa main-d'oeuvre. Pour faire passer un fonctionnaire
du premier au deuxième étage de la place Beauvau, il faut un an. Non pas à cause de l'escalier [rires
dans la salle], mais des corps. Il y a 1400 corps. 900 corps vivants, 500 corps morts [rires], comme
par exemple l'administration des télécoms. Je vais les remplacer par cinq filières professionnelles qui
permettront la mobilité des ressources humaines: éducation, administration générale, économie et
finances, sécurité sanitaire et sociale. Si on ne fait pas ça, la réforme de l'État est impossible. Parce
que les corps abritent des emplois inutiles."
"A l'heure actuelle, nous sommes un peu méchants avec les fonctionnaires. Leur pouvoir d'achat a
perdu 4,5% depuis 2000."
"
Comme tous les hommes politiques de droite, j'étais impressionné par l'adversaire. Mais je
pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance
.
Ce qui compte en France, c'est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques."
"C'est sur l'Éducation nationale que doit peser l'effort principal de réduction des effectifs de la
fonction publique.
Sur le 1,2 million de fonctionnaires de l'Éducation nationale, 800 000 sont des
enseignants. Licencier dans les back office de l'Éducation nationale, c'est facile, on sait comment
faire, avec Éric Woerth [secrétaire d'État à la Réforme de l'État]: on prend un cabinet de conseil et on
change les process de travail, on supprime quelques missions. Mais pour les enseignants, c'est plus
délicat. Il faudra faire un grand audit."
Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics.
L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien.
Alors il faut tenir un
discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d'une crise majeure
– c'est ce que fait très
bien Michel Camdessus, mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, ils se recroquevillent
comme des tortues.”
Il est intéressant de rappeler qu’à cette époque :
N. Sarkozy était, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et
F. Fillon était ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
En conclusion, étant donné qu’en France les services publics (école, santé, université, police…)
fonctionnent bien si on veut les diriger vers la privatisation, alors il faut les pourrir de l’intérieur,
pour que les citoyens en deviennent insatisfaits.
Alors quel meilleur moyen de les dégrader que par le sous-finacement et en même temps calomnier
les fonctionnaires en les accusant d’être incompétents, improductifs et fainéants ?
Déjà en 1996, l’article
“La Faisabilité politique de l'ajustement”, du cahier 13 de l’OCDE signé
par C. Morrisson, montre ouvertement le caractère arbitraire et programmé des politiques de
dégradement et de sous-financement des Institutions publiques qui se sont abbattues sur l’ Europe
d u r a n t l e s d e r n i è r e s a n n é e s
www.oecd.org/dataoecd/24/23/1919068.pdf
http://www.oecd.org/document/33/0,3343,fr_2649_39263294_2513313_1_1_1_1,00.html )
La réduction des salaires et de l’emploi dans l’administration et dans les entreprises
parapubliques figure, habituellement, parmi les principales mesures des programmes de
stabilisation
. En principe, elle est moins dangereuse politiquement que la hausse des prix à la
consommation: elle suscite des grèves plutôt que des manifestations et elle touche les classes
moyennes plutôt que les pauvres (il y a peu de fonctionnaires parmi les 40 pour cent les plus pauvres).
Mais ce n’est pas parce que cette mesure peut se justifier du point de vue de l’équité qu’elle ne
comporte pas de risque politique. En effet, il s’agit de secteurs où la proportion de salariés syndiqués
est la plus élevée, où les salariés ne prennent pas de risque en faisant grève comme dans le secteur
privé et, enfin, où la grève peut être une arme très efficace: l’économie est paralysée par une grève des
transports ou de la production d’électricité; et l’État est privé de recettes si les agents du fisc cessent de
travailler.
La grève des enseignants n’est pas, en tant que telle, une gêne pour le gouvernement mais
elle est indirectement dangereuse, comme on l’a noté, puisqu’elle libère la jeunesse pour
manifester
. Ces grèves peuvent donc devenir des épreuves de force difficiles à gérer.
Certes, le gouvernement peut toujours rétablir le calme en annulant les mesures qui ont
déclenché la grève mais, ce faisant, il renonce à réduire le déficit budgétaire
. [p. 29]
Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou
une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique.
Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la
quantité de
service, quitte à ce que la
qualité baisse.
On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement
aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou
d’étudiants.
Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à
une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement
et l’école peut progressivement et
ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité
.
Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que
l’on évite un mécontentement général de la population. [p. 30]
En opposition à cette tendance très soutenue par l’ OCDE nous citons l’article publié par Le Figaro
le 3/03/2009 : Les Français fiers de leurs fonctionnaires :
Selon un sondage de l'institut Obea-Infraforces, 72% des Français ont une bonne image des agents publics, et en
veulent même davantage dans l'hôpital et dans l'enseignement”
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/03/02/01016-20090302ARTFIG00475-les-francaisfiers-
de-leurs-fonctionnaires-.php
Un sondage qui va un peu à « rebrousse-poil » des idées reçues. Quelque 72% des Français ont une «bonne
image» des fonctionnaires et, selon une large majorité, leur nombre devrait être augmenté dans les hôpitaux, la
recherche et l'enseignement, d'après un sondage de l'institut Obea-Infraforces pour 20 Minutes et France-Info,
publié lundi. Un
sondage qui confirme celui réalisé en janvier de l'année dernière, par l'institut Ipsos, dans
lequel 70% des personnes interrogées avaient déjà une bonne image de leurs fonctionnaires.
Dans tous les cas la stratégie est claire : étant donné qu’en France les services publics fonctionnent
bien, il faut les faire pourrir de l’intérieur, en les privant des financements, en y dégradant la vie
professionnelle par la sousmission hiérarchique etc…. de cette manière on pousse les institutions
publiques vers l’agonie et les citoyens vers le rejet de ces institutions et le résulat sera la
privatisation totale des services publics (
finalisation de l’ AGCS du 1995) : de manière cohérente
avec le proverbe
“quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage”.
A ce propos et concernant l’université on conseille les deux articles de Isabelle This Saint-Jean
(économiste, professeur à Paris 13, et actuelle présidente de SLR : Sauvons La Recherche) :
“Réformes et modernisation ou assassinat de la recherche et de l’enseignement supérieur ?”
www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2186
“Réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche : une contre-révolution”
www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article804
Un cadre complet de la situation actuelle en France et quotidiennement mis à jour est disponible
sur les sites
apolitiques (c.à.d. regroupant indifférement des représentants de tous les partis
politiques) de Sauvons La Recherche (SLR) et Sauvons L'Université (SLU) que nous invitons à
visiter périodiquement.
SLR :
http://www.sauvonsluniversite.com/
SLU : http://www.sauvonslarecherche.fr/
Sur le site de SLR http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article1744 on peut trouver le film
“Universités : Le Grand Soir” [68 min].
Ce film relate les problèmes rencontrés par les universités depuis plusieurs années.
Nous recommandons au moins la toute première intervention de Christian de Montlibert, expliquant
comment les réformes que nous subissons ont été savamment mises au point depuis près de deux
décennies, et quelle est la véritable idéologie qui les sous-tend . . .


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MessageSujet: Re: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:36

11. La situation en Europe et l’appel transnationale "Printemps 2010"

Citation :

SLR et SLU avec l’aide d’autres Pays Européens appelle à une grande manifestation européenne
contre cette guerre souterraine qui nous a été déclarée par les gouvernements actuels et par les
multinationales qui les influencent et qui est en train de nous pousser sans pudeur vers une fin
programmée de la liberté scientifique, de l’accés démocratique à l’université et vers une
métamorphose irréversible de notre société future.
Projet Européen : Nous ne voulons pas d’un « marché de la connaissance » en Europe !
Par Michel Saint-Jean, physicien, directeur de recherche au Cnrs,
http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?page=article&id_article=2537
Les réformes du système d’enseignement supérieur et de recherche (ES&R) engagées en France sont la
déclinaison nationale d’un projet européen
(Lisbonne 2000) déjà fortement engagé dans la plupart des autres
pays européens.
A l’initiative de SLR, du SNESup et d’ATTAC, rejoints ensuite par plusieurs autres organisations
, l’opération
"Printemps 2010" a été organisée pour contester cette mainmise du marché sur l’ES&R et montrer les
ravages qui en découlent.
Cette opération se déroulera en trois temps :
-
Une mobilisation mi-mars 2009 dans toute l’Europe pour dénoncer la "marchandisation du savoir" au
moment où se tiendra la réunion des chefs d’Etat européens (voir appel joint, traduit et diffusé dans toute
l’Europe)
- Une réunion fin Mai 2009 (avant les européennes), à Paris dans un espace culturel, pour présenter l’état des
lieux dans les différents pays européens avec la présence de collègues venus témoigner de la situation dans leur
pays. L’occasion aussi de nouer des contacts avec d’autres organisations susceptibles de participer à la phase
suivante.
-
Organisation d’un contre-sommet mi-mars 2010 pendant le sommet des chefs d’Etat qui discuteront
d’un "Lisbonne 2"
et de l’avenir des secteurs enseignement supérieur et recherche en Europe.
Si nous voulons nous opposer
efficacement aux contre-réformes de l’ES&R français que veut nous imposer
Nicolas Sarkozy,
il est indispensable de prendre en compte leur dimension européenne et nous battre aussi
sur ce front européen, aux côtés d’autres européens
.
En fin d’article on trouve l’ appel suivant (pdf) :
Appel à une mobilisation européenne contre la stratégie de Lisbonne en matière d’enseignement
supérieur et de recherche
(p
our une version htm voir par exemple le site de la Fondation Science
Le prochain sommet de printemps des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne se tiendra les 19
et 20 mars 2009. À l’ordre du jour de ce Conseil européen figurent comme points prioritaires l’évaluation et la
poursuite de la stratégie de Lisbonne amorcée en 2000 qui, entre autres, encadre les politiques engagées
actuellement dans tous les pays membres pour « moderniser » les systèmes nationaux de recherche et
d’enseignement (primaire, secondaire, supérieur, « formation tout au long de la vie »).
L’ambition affichée d’une « société de la connaissance » ne peut être qu’encouragée lorsqu’elle est un pari
sur l’éducation et la recherche comme biens publics, qu’elle garantit la démocratisation de l’accès au
savoir, qu’elle permet aux citoyens l’analyse critique raisonnée des choix scientifiques et techniques qui
leur sont proposés.
Mais l’orientation prise actuellement est toute autre : elle réduit ce projet à la construction d’un « marché
commun de la connaissance » dont
nous constatons partout les conséquences délétères en termes
d’affaiblissement de l’indépendance scientifique, de destructuration du système de recherche publique, de
renforcement du pouvoir des entreprises, de précarisation massive des conditions de travail et d’étude, de
creusement des inégalités face au savoir, d’éloignement des citoyens des choix scientifiques et techniques
qui les concernent.
Depuis quelques années, avec une intensité croissante, des mobilisations de grande ampleur, portées par les
lycéens, les étudiants, les personnels de l’éducation et de la recherche, et plus largement par le mouvement
social, se sont multipliées en Europe. Elles expriment fortement l’exigence d’un secteur public de l’éducation et
de la recherche qui ne soit pas construit sans débat démocratique et qui s’affranchisse de la soumission au marché
concurrentiel.
C’est pourquoi nous appelons tous les citoyens européens à se mobiliser les 18, 19 ou 20 mars 2009, dans
tous les pays membres et au-delà, au sein des universités, des laboratoires et dans la rue
,
- CONTRE la mise en marché des activités éducatives et scientifiques,
- CONTRE la mise en compétition généralisée des populations et des territoires,
- POUR un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, démocratique et émancipateur.
Premiers signataires :
- Association pour la Taxation des Transactions pour l’Aide aux Citoyens – Attac
- Fondation Sciences Citoyennes
- Sauvons La recherche – SLR
- Sauvons L’Université – SLU
- Syndicat National des Chercheurs Scientifiques – SNCS
- Syndicat National de l’Enseignement Supérieur – SNESUP
- Union des Familles Laïques – UFAL
- etc. . .
Cet appel, soutenu par des dizaines d’associations nationales et trans-nationales, est traduit dans
pratiquement toutes les langues des Etats membres de l’Union Européenne (9 traductions sont déjà
sur le site de SLR) et est
repris par de nombreux sites web, français. Par exemple :
http://communistesclichy92.elunet.fr/index.php/post/03/02/2009/Appel-a-une-mobilisationeuropeenne-
contre-la-strategie-de-Lisbonne-en-matiere-denseignement-superieur-et-de-recherche
où on peut lire aussi :
La mobilisation des peuples en Europe contre la stratégie de Lisbonne va heureusement croissante.
Rappelons que la stratégie de Lisbonne, adoptée conjointement par les forces de droites et socialistes
européennes est la réponse libérale de l'Union Européenne, pour dans le cadre de la mondialisation,
organiser la compétition et la concurrence en Europe et dans le monde.
Au delà des objectifs affichés, c'est en réalité, la main mise implacable de la finance sur
l'ensemble de la société et tous les aspects de la vie quotidienne qui s'organise, dans un
consensus entre les représentants des forces de droites et les socialistes.
Le brillant résultat est connu:
le soutien massif aux marchés financiers,
l'exacerbation de la financiarisation de l'économie,
la privatisation des services,
et les millions de chômeurs.
Des forums de discussions internationaux sont également mis en place.
Celui
de la “vague européenne” mis en place par l’université de Lyon est en train de diffuser un
deuxième appel à signer (5500 signatures au 8/3/2009) contre toutes ces contre-réformes traduit
dans toutes les langues de l’Union Européenne et à faire signer contre les buts de la stratégie de
Lisbonne
http://math.univ-lyon1.fr/appel/spip.php?article1 (il faut cliquer sur le triangle pour voir l’appel) :
Appel : Les universités françaises sont en grève illimitée.
La France possédait un service public d’enseignement supérieur et de recherche de qualité, jouissant
d’indépendance, de liberté et de considération.
En quelques mois, le gouvernement a décidé, avec brutalité et sans concertation, de le détruire et de le
transformer en une sorte de marché de la connaissance, de la précarité et de l’arbitraire.
- Les enseignants-chercheurs perdent leur statut ; leurs horaires deviennent « à la tête du client ».
- Les postes statutaires diminuent de façon drastique pour faire place à des emplois temporaires, aléatoires et
dépendants.
- Les doctorants pourront être licenciés sans motif les six premiers mois et seront mis au service des entreprises
sans reconnaissance ni droits.
- La formation des maîtres est saccagée.
- Les universités, devenues « autonomes » (en fait surtout concurrentes et sous contrôle étatique renforcé) et sans
budget suffisant, se verront évidemment contraintes sous peu à rendre les études payantes et à se soumettre aux
financiers de leur région.
- Le CNRS est supprimé et transformé en agence de moyens distribués par des technocrates.
- Les chercheurs sont évalués selon des critères « quantitatifs » ineptes et inadaptés, rejetés par toutes les sociétés
savantes.
Nous, universitaires et chercheurs de tous pays, reconnaissons là des mesures bureaucratiques, vénales et
dangereuses, qu’on a essayé ou qu’on essaie d’imposer dans d’autres pays.
C’est pourquoi nous sommes solidaires des universitaires français. Si, au pays de l’Encyclopédie, de
Voltaire et de Rousseau, de la Déclaration des droits de l’homme, l’éducation et la recherche sont réduites
à l’état de commerce et soumises à la discrétion des pouvoirs, c’est la liberté du monde entier qui est
menacée. [1]
Les forces qui imposent ces nouvelles donnes se concertent ; pour défendre nos valeurs, nous devons nous unir
mieux et plus qu’elles.
Nous appelons donc les universitaires, au-delà de leurs différences politiques,
philosophiques et religieuses à s’unir face à ces dérives généralisées qu’aucun savant humaniste d’aucune
époque n’a jamais soutenues
.
Cet excellent site est multi-langue et contient des rubriques relatives à chaque Etat de l’Union.
Un autre site transnational est le
Forum de la Coordination nationale Etudiante :
La convergence des Luttes - la Lutte au niveau Européen et International.
https://resistances.forumpro.fr/la-lutte-au-niveau-europeen-et-international-f29/
et d’autres sites se découvrent de jour en jour . . .


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MessageSujet: Re: La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009   La situation des universités et de la recherche en France et en Europe début2009 EmptyMer 8 Avr - 8:36

12. Questions éthiques

Citation :

Nous avons eu la chance de vivre dans un Pays libre, où l’accès démocratique à la culture et à la
formation de notre esprit était une valeur acquise. Nous avons aussi bénéficié des avantages des
grandes découvertes que les scientifiques des sociétés passées nous ont laissées en héritage.
Les valeurs éthiques qui ont permis à chacun de nous d’être ce que nous sommes aujourd’hui, nous
ne les avons pas obtenues par nos efforts, elles ne sont pas non plus le fruit du hasard . . .
Bien au contraire, ces valeurs sont l’héritage généreux des combats qui ont été menés pour nous par
les générations précédentes.
- la liberté : l’ héritage inestimable des soldats qui sont morts pour nous dans la dernière guerre
(certes mourir pour la liberté des autres n’est pas “très rentable” pour soi même …)
- l’accès démocratique à la culture : l’héritage des jeunes de 1968 qui se sont mobilisés et battus
pour que nous puissions être cultivés (celà ne fut pas très rentable non plus pour un grand nombre
d’entre eux …)
- les Grandes découvertes scientifiques : l’héritage des scientifiques du passé qui ont travaillé
parfois dans le silence et sans gloire pendant des années et des années
en cherchant la vérité
(souvent pas rentable !) pour apporter chacun sa pierre à ce Grand édifice qu’est la Science et dont
cent ans ou plus après nous recueillons les profits ….
Un exemple significatif est celui des mathématiciens Nicolaï Lobatchevsky et János Bolyai qui
découvrirent (séparément) en 1829 et 1832 les Géométries non-Euclidiennes.
Le monde savant de l’époque avait laissé à l’écart ces deux chercheurs (Lobatchevsky mourut
pauvre) considérant leur découverte comme une simple curiosité mathématique et ceci jusqu’à ce
que Riemann les développe et Einstein, 78 ans plus tard (en 1907) utilisera ces concepts pour
décrire sa théorie de la Relativité Générale. Lobatchevsky et Bolyai ont ainsi ouvert le chemin, à la
compréhension de l’Univers et cent ans encore après à tout ce dont nous profitons aujourd’hui sans
l’avoir payé (pour eux aussi ce ne fût pas tellement rentable . . .).
Alors, n’avons nous pas aujourd’hui l’obligation morale de nous demander quel héritage nous
voulons laisser à nos enfants et à tous les jeunes de la société de demain ?
Celà ne sera peut être pas rentable (pour nous) mais la pensée d’avoir payé notre dette d’hier à la
société de demain nous pemettra peut être de vivre des jours plus heureux, de ne pas perdre notre
dignité en contribuant à ce que la
solidarité entre les générations ne s’arrête pas à notre génération
mais se préserve à travers les siècles.
D’autres articles à ce propose :
- Le Nobel de la Phisique Albert Fert critique Sarkozy e Pécresse
www.betapolitique.fr/Universite-et-recherche-le-Nobel-22782.html
- Lettre de W. Werner, Médaillé Fields, à Sarkozy publiée sur le Monde (19.II.2009)
“Monsieur le Président, vous ne mesurez peut-être pas la défiance”
www.lemonde.fr/opinions/article/2009/02/18/monsieur-le-president-vous-ne-mesurez-peut-etrepas-
la-defiance-par-wendelin-werner_1157067_3232.html#ens_id
Voici un extrait de cette reponse vraiment remarquable :
………
Rappelons que vous vous êtes adressé à un public comprenant de nombreux scientifiques dans le cadre solennel
du palais de l'Elysée. Je passerai sur le ton familier et la syntaxe approximative qui sont de nature anecdotique et
ont été suffisamment commentés par ailleurs. Lorsque l'on me demande
à quoi peut servir une éducation
mathématique au lycée
pour quelqu'un dont le métier ne nécessitera en fait aucune connaissance scientifique,
l'une de mes réponses est que la science permet de former un bon citoyen : sa pratique apprend à discerner un
raisonnement juste, motivé et construit d'un semblant de raisonnement fallacieux et erroné.
La rigueur et le questionnement nécessaires, la détermination de la vérité scientifique sont utiles de manière plus
large.
Votre discours contient des contrevérités flagrantes, des généralisations abusives, des simplifications
outrancières, des effets de rhétorique douteux, qui laissent perplexe tout scientifique. Vous parlez de
l'importance de l'évaluation, mais la manière dont vous arrivez à vos conclusions est précisément le type de
raisonnement hâtif et tendancieux contre lequel tout scientifique et évaluateur rigoureux se doit de lutter
.
Nous sommes, croyez-moi, très nombreux à ne pas en avoir cru nos oreilles. ….
De nombreux étudiants ou
collègues de premier plan, écoeurés, m'ont informé durant ces quinze derniers jours de leur désir nouveau
de partir à l'étranger.
J'avoue que cela m'a aussi, un très court instant, traversé l'esprit en écoutant votre
intervention sur Internet.
- Lettres dans lesquelles les trois associations SMF-SFP-SCF expriment à la ministre Pécresse
leur indignation pour le discours de Sarkozy du 22- Janvier.:
http://smf.emath.fr/VieSociete/PositionsSMF/RecherchePositionsSMF.html
- Communique du 10/2/09 des membres de la section Mathématique de l’ Académie des Sciences
à Valérie Pécresse :
http://smf.emath.fr/VieSociete/PositionsSMF/RechercheAutresPositions.html
- Le dossier “mastérisation” de Xavier Darcos:
http://smf.emath.fr/Enseignement/Masterisation/
- Article le Monde du 11 février " Parents si vous saviez...",
des professeurs universitaires, de l’ IUFM, des présidents, des Académiciens tra cui J-P. Kahane
www.lemonde.fr/opinions/article/2009/02/10/formation-des-professeurs-parents-d-eleves-si-voussaviez_

1153316_3232.html
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