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 Entrevue avec Pécresse 19-02-2008

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AuteurMessage
céline
Admin
céline


Féminin Nombre de messages : 407
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Date d'inscription : 12/06/2007

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MessageSujet: Entrevue avec Pécresse 19-02-2008   Entrevue avec Pécresse 19-02-2008 EmptySam 8 Mar - 1:30

Compte-rendu de l’entrevue avec Valérie Pécresse, le 19 février 2008


Par Bertrand Monthubert,
Catherine Jeandel,
Georges Debrégeas,
Sandra Hernàndez, le 19 février 2008




Abstract :

Entrevue avec Pécresse 19-02-2008 Puce toujours pas de perspectives concrètes pour les jeunes, ni dans le privé ni dans le public

Entrevue avec Pécresse 19-02-2008 Puce aucune piste pour l’avenir des milliers de CDD créés ces dernières années

Entrevue avec Pécresse 19-02-2008 Puce rien
n’est actuellement prévu pour permettre aux universités de réduire le
service d’enseignement des enseignants-chercheurs actifs en recherche



Mardi 19 février, une délégation de Sauvons la
Recherche a rencontré Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement
supérieur, de la Recherche et de l’innovation. La discussion a porté
pour l’essentiel sur les questions d’attractivité des carrières
scientifiques et les conditions de travail à l’université.


Nous avons souligné en préalable notre inquiétude
concernant la désaffection croissante des étudiants pour les filières
scientifiques en raison notamment des perspectives de carrières
médiocres qu’elles offrent dans les secteurs public et privé.
Nous
avons évoqué l’urgence d’enrayer ce processus en mettant en place un
plan pluriannuel pour l’emploi scientifique,
indispensable par ailleurs
à l’amélioration de l’encadrement des étudiants et de la qualité de la
recherche universitaire. Les débouchés dans le secteur privé doivent
également être améliorés au travers de dispositifs incitatifs à
l’embauche de docteurs.


La ministre s’est refusée à donner la moindre
perspective de recrutement statutaire,
même à échéance d’un an. Elle a
expliqué ce refus par la nécessité « d’avoir une meilleure visibilité
sur les besoins des organismes et des universités ». De notre point de
vue, il y a urgence de ne pas attendre ces remontées pour envoyer un
message fort aux jeunes, ces besoins étant, au moins globalement, déjà
connus.
Elle a donné cependant des indications qui laissent prévoir, au mieux,
une stagnation de l’emploi scientifique public ces prochaines années :
elle a indiqué tout d’abord que, dans un contexte démographique marqué
par de nombreux départs en retraite, il importait, pour maintenir la
qualité des recrutements, de ne pas accroître le nombre de postes
ouverts aux concours.
Elle a souligné par ailleurs que la désaffection
des étudiants pour les filières scientifiques (« en science, vous
n’avez plus d’étudiants » [SIC]) conduit à des besoins moindres de
recrutement.
Cette analyse nous semble extrêmement dangereuse. D’une part, elle est
fondée sur une lecture fausse de la pyramide des âges : le nombre de
départ en retraite d’universitaires scientifiques va diminuer d’un
facteur deux d’ici 6 ans (source : Etat des lieux de l’emploi scientifique, p.41).
D’autre part, elle fait très peu de cas de la question de la recherche
puisque le recrutement d’enseignants chercheurs est ajusté aux seuls
besoins d’encadrement…système qui a largement montré ses limites. A
terme, une telle politique d’ajustement automatique de l’offre aux
besoins d’enseignants ne peut qu’entraîner l’ensemble des filières
scientifiques dans une spirale descendante. Cette politique nous fait
entrer dans un cercle vicieux : l’absence de perspectives pour les
jeunes entraîne leur fuite vers d’autres métiers ou d’autres pays, et
le gouvernement s’appuiera sur cette désaffection pour refuser de créer
des emplois.
Pour sortir de ce cercle vicieux, il faudrait au contraire
une politique d’embauche volontariste inscrite dans une vision de long
terme de développement de la recherche et de l’enseignement supérieur à
laquelle se refuse obstinément ce ministère.


Nous avons souligné que ces arguments, qui conduisent à
une limitation stricte de l’embauche statutaire, n’avait pas empêché
l’embauche massive de CDD depuis 2 ans via l’Agence Nationale de la
Recherche (le nombre de CDD créée par cette agence reste un sujet de
débat, mais il devrait dépasser les 5 000 postes).
Nous avons alors
demandé comment le ministère envisageait l’avenir professionnel des
jeunes chercheurs qui occupent actuellement ces postes, et dont la
première promotion arrivera cette année en fin de contrat.
Le silence de la ministre sur cette question a été édifiant, et montre
l’absence de prise en compte des conséquences graves de la politique
qui est conduite par ce ministère.
Aucun plan de recrutement dans le
secteur public n’est prévu,
mais « des discussions s’engagent pour
favoriser l’embauche des docteurs dans les entreprises » sans qu’aucun
élément concret permettant d’espérer d’avancée rapide sur cette
question difficile (et ancienne) n’ait été avancé. Le gouvernement
actuel et ses prédécesseurs ont donc entraîné des milliers de jeunes
chercheurs dans des contrats post-thèse de 2 ou 3 ans sans aucune
anticipation de ce qui adviendra d’eux à l’issue de leur contrat.

Nous avons alors abordé la question de l’amélioration des conditions de
travail des enseignants chercheurs et du taux d’encadrement en licence,
en soulignant que ces objectifs nous paraissaient difficilement
atteignables à moyens humains constants.
Encore une fois, la réponse a été pour le moins légère.
C’est aux seules universités que revient la décision de définir les
services d’enseignements.
Nous avons fait remarquer que cette
possibilité offerte aux universités est sérieusement contrainte par les
moyens alloués et le nombre de recrutements que leur autorise leur
ministère de tutelle, et, qu’en l’occurrence, la stagnation de l’emploi
limite totalement les marges de manœuvre. Il nous a été répondu que la
solution consistait à réduire le taux d’échec en premier cycle ce qui
réduirait le nombre d’étudiants inscrits et donc permettrait
d’augmenter le taux d’encadrement sans procéder à des embauches
. Ce
raisonnement macro-économique est très léger et ne s’appuie en rien sur
une évaluation précise des effets supposés des nouvelles mesures.
Tout au long de cette discussion, la plupart des questions sensibles
ont été renvoyées aux travaux des commissions d’Aubert et Schwartz. Il
en ressort une impression troublante qu’aucune réflexion stratégique ne
semble être à la base de la politique en matière d’emploi et de
carrières. En revanche, il semble qu’il y ait une ouverture sur la
question de la
double tutelle des laboratoires. L’annonce de la réunion des directeurs de laboratoires et de membres d’instances scientifiques (le 4 mars prochain) a
conduit le ministère à commencer à bouger sur les UMR. C’est
intéressant mais pas du tout concret. Les élections municipales sont
proches, comme le changement ministériel, qui oblige la ministre à
calmer le jeu. Nous ne sommes donc pas à l’abri d’effets d’annonce
pour gagner du temps et démobiliser pour le 4 mars.


Cela contribue à notre conviction que la réunion nationale des
directeurs de laboratoires et des membres des instances scientifiques,
au cours de laquelle ces questions seront discutées, et des moyens
d’actions élabores, aura une importance capitale pour peser sur le
gouvernement, tout de suite et au-delà.



SOURCE: http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article1844
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