Succès de la manifestation anti-Sarkozy à OrsayLundi, Sarkozy, pas à une hypocrisie près, s’est
invité sur le campus d’Orsay pour féliciter Albert Fert, prix Nobel de
Physique 2007. Quoi de plus normal que de profiter de cette occasion
pour exposer sa vision toute personnelle de l’organisation de la
recherche française, et de parler de cette maladie qui la ronge depuis
tant d’années et qu’il faut donc “traiter” !
Heureusement,
nous étions nombreux, 300 personnes environ (pour Orsay, “bon élève de
la classe”, c’est plutôt bien), étudiants, personnels de l’enseignement
supérieur et de la recherche, à accueillir le fossoyeur (il l’a
confirmé dans son discours !!!!) du service public de la recherche et
de l’enseignement supérieur. Derrière des banderoles rappelant que
“100% des Nobel sont statutaires”, que “Sarkozy dynamite la recherche”,
nous avons manifesté notre rejet de sa politique et notre dégoût de le
voir sur notre campus. Bien sûr, trop pressé à réformer la France, il
n’a pas eu un mot ni un regard pour ces manifestants, certainement de
“dangereux gauchistes opposés à toute réforme” !
En vrac, certains points abordés dans son discours
(pour le reste, vous pouvez voir l’intégralité de la prestation
sarkozienne sur le site de l’Elysée, ou des extraits sur le site de
Télé Essonne, lire certains passages repris par le Monde et les
réactions/interprétations sur les sites des différents syndicats) : la
recherche française est malade, nous ne publions pas assez, nous ne
brevetons pas assez, nos universités sont mal classées, alors que “nous
consacrons 0.51% du PIB à la recherche fondamentale” (chiffre inconnu
sorti par Sarko lundi) ce qui est plus que les USA (son modèle) ou
l’Angleterre, “des générations entières de jeunes chercheurs partent à
l’étranger” et notre système les décourage de rentrer, le budget de la
recherche sera augmenté mais des réformes sont indispensables, etc…
Mais alors, comment fait la recherche française si elle est si mauvaise
pour obtenir ses prix Nobel ???
Parmi les réformes sensées motiver les chercheurs :
c’est au gouvernement de fixer les orientations stratégiques, pas aux
chercheurs ni à un collège électif de scientifiques, introduire de la
flexibilité dans les statuts et le recrutement des chercheurs (le CDD
:la solution miracle pour faire revenir les jeunes chercheurs en France
!) la LRU le permet maintenant, missions redéfinies pour le CNRS (et
certainement l’ensemble des EPST), augmentation de la part de l’ANR
dans le financement de la recherche, … Bien sur, les applaudissements
étaient nourris dans l’amphi de math, spécialement repeint pour sa
venue, surtout lorsqu’il a parlé du projet du pôle scientifique de
Saclay, nouveau “Oxford” français.
Nous devons continuer à nous mobiliser pour obtenir
un enseignement supérieur et une recherche indépendants et de qualité,
pour tous, basé sur des moyens publics récurrents, la création de
postes statutaires, …
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