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 Relents d'Omerta sur l'université

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Heaven Smile
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MessageSujet: Relents d'Omerta sur l'université   Relents d'Omerta sur l'université EmptyVen 25 Jan - 11:17

Un article lu très rapidement ce matin sur libé :

Le
mouvement étudiant a été réduit au
“blocage”, l’information sur les interventions policières
a été scandaleusement insuffisante, les prises de
position syndicales ont été peu relayés»
,
accuse Françoise Asso, écrivain, maitre de
conférences de Littérature française à
l’Université de Lille 3, et membre
du Collectif Sauvons l'Université. Au delà d'une forme
de censure, l'équipe de Nicolas Sarkozy impose son désintérêt aux acteurs sociaux.

Françoise Asso. «Qui a lu, qui a pu lire le texte de loi
sur les Libertés et Responsabilités des Universités ?
Qui a lu sa première mise en œuvre, rendue publique le 13
décembre, le “Plan pour la réussite en licence” ?
Qui a lu la lettre de mission de Nicolas Sarkozy à Xavier
Darcos portant sur la réforme de l’Enseignement secondaire ?
Qui a lu, à défaut des documents précédents,
les réelles analyses (elles existent) de ceux-ci ? Qui,
mis à part des étudiants et des enseignants, peut
savoir réellement ce que signifie la vaste réforme de
l’Enseignement qui se met en place, réforme à
laquelle il y a une opposition non négligeable, mais une
opposition qui n’est évoquée dans les médias,
quand elle l’est, que comme le fait d’une minorité de
“gauchistes”, ou comme la preuve une nouvelle fois donnée
du “conservatisme” bien connu des enseignants, opposés par
principe à toute réforme ?


La responsabilité des médias
dans l’ignorance de ce qui se passe là, et qui en principe
intéresse tout le monde, cette responsabilité
est indéniable. Quelques-uns la perçoivent
intituivement mais ne savent pas toujours comment faire pour savoir
vraiment de quoi il retourne ; quelques-uns la dénoncent,
ceux qui savent : mais ils n’ont, forcément, pour la
dénoncer que des espaces privés ou des lieux
d’information “alternatifs”, ces lieux mêmes qui ne sont
hantés que par eux et leurs semblables : c’est donc
entre gens déjà “informés” que, sur
Internet, sur les sites de “Sauvons l’Université” et de
“Sauvons la Recherche” en particulier, s’échangent des
renseignements sur le travail de “désinformation” auquel
se livrent la radio et les journaux — et même ceux dont on
pouvait attendre qu’ils donnent aux opposants à cette loi
une parole au moins égale en quantité à ceux qui
la défendent et en prônent l’application.


Il faut donc aller sur le site de
“Sauvons l’Université” pour lire, par exemple, la
réponse précise et argumentée de quelques
universitaires à un article d’Alain Renaut publié
dans Le Monde (réponse que le journal a refusé
de publier), article dans lequel il se demandait pourquoi le principe
de “l’autonomie” apparaissait en France comme une menace pour
les valeurs démocratiques. Il faut aller sur ce même
site, ou sur ceux de “Sauvons la Recherche” et de ”L’Autre
campagne”, pour voir le film de Thomas Lacoste, “Universités,
le grand soir”— film qui devrait être diffusé à
la télévision à une heure de grande écoute,
voire à la place du Journal télévisé,
lequel n’informe plus de rien depuis longtemps (les exemples sont
innombrables).»





« Parallèlement à ce
silence sur la loi elle-même et sur les raisons profondes de
l’opposition à celle-ci, la radio et les journaux ont un peu
parlé de “la situation dans les universités” :
à de rarissimes exceptions près (comme telles
inoubliables, mais qui ne contrarient pas, étant donné
leur rareté, la tendance générale), n’a été
évoqué que le mouvement étudiant, lequel a été
réduit au “blocage” ; l’information sur les
interventions policières a été, au mieux,
scandaleusement insuffisante ; quant aux menaces et pressions
diverses dont certains étudiants et certains membres du
personnel ont pu être l’objet ici et là, il n’en a
pas été question ; enfin, pour ce qui est de
l’opposition des enseignants, les médias agissent d’une
manière qui n’est pas sans rappeler le comportement du
Ministère : tout comme celui-ci ne reconnaît comme
interlocuteurs que les syndicats — ce qui ne signifie pas qu’il
les écoute —, la presse et la radio ne rendent compte, de
manière parcimonieuse, que des prises de position syndicales,
en les limitant de surcroît à des revendications
“corporatistes”.

Parler de censure à
propos de ce silence ou de cette manipulation de l’information
serait inexact. On sait que le Pouvoir en place depuis quelques mois
peut pratiquer la censure, mais celle-ci ne s’exerce évidemment
qu’à l’égard de ce qui intéresse ledit
Pouvoir. Or, à l’évidence, celui-ci ne s’intéresse
absolument pas à ce que disent et pensent enseignants et
étudiants, non plus qu’à tout ce qui peut se dire ici
et là qui ne serait pas conforme à la vision du monde
et au système de valeurs de Nicolas Sarkozy et de ceux qui
travaillent pour lui. Il est probable que ce désintérêt
est fondé sur la certitude ou le sentiment que les médias
s’en désintéressent également. Nous sommes
donc arrivés à un point qui se situe, en termes de
désinformation, bien au-delà de ce qu’on appelle
“censure”, celle-ci supposant en effet qu’il y ait, face au
Pouvoir, une puissance à même de s’y opposer, et qui
publie, tente de publier des articles, des textes, des livres
susceptibles de déranger.


D’où vient que les
journalistes ne se sentent pas concernés par la disparition de
l’Université comme lieu de recherche, par la disparition
programmée de certaines disciplines considérées
aujourd’hui comme “inutiles”, celles qui aident et donnent à
penser ? d’où vient que, comme le Président
et son équipe, ils ne prêtent aucune attention aux
propos de ceux qui dénoncent cette loi et ses dangers, tant
sur le plan de la “gouvernance” que sur le plan des missions de
l’Université ?


A ces questions, qui peuvent sembler
rhétoriques, il y a des réponses : on les trouve
dans les livres, et grâce à eux.»




http://contrejournal.blogs.liberation.fr/mon_weblog/2008/01/relents-dormeta.html
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macaou
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MessageSujet: Re: Relents d'Omerta sur l'université   Relents d'Omerta sur l'université EmptyVen 25 Jan - 15:45

Dommage que cet article ne soit pas paru dans les pages papier du journal liberation lui même, plus de gens auraient pu le lire !(en particulier la géneration dont le net n'est pas la culture première)
Saluons toutefois le "contre journal de liberation" pour son effort d'apporter "les informations et les débats occultés ou chassés de l'actualité"!
Cependant, si comme le prédit Liberation de ce jour (http: // liberation.fr/rebonds/chroniques/mediatiques/305990.FR.php ) "Le soudain dévissage de Sarkozy dans les sondages de popularité marque sans doute le début d’une nouvelle période dans ses relations avec la presse...", il ne faut pas perdre courage!
Après que le rouleau compresseur Sarkozy aura tout aplati, la presse de gauche sera là pour en témoigner !
Je voudrais au passage inciter à nouveau le plus de gens possible à aller aussi chercher les info sur les sites "sauvons la recherche" et sauvons l'université".
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Heaven Smile
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MessageSujet: Re: Relents d'Omerta sur l'université   Relents d'Omerta sur l'université EmptyLun 4 Fév - 22:03

Chronique de la première phase. Des premières A.G. à la trahison des syndicats institutionnels :


• On a raison de se révolter ! A la rentrée universitaire la LRU
(loi sur l'autonomie des universités) fait scandale dans le milieu
universitaire et les étudiants refusent de se résigner au silence. En
effet, cette loi amène les universités à se soumettre encore plus à la
logique marchande du monde de l'entreprise pour trouver des
financements propres. A terme l'état contribuera peu financièrement
excepté pour une dizaine de pôles d'excellence réservés à une élite.
Cette loi est un des jalons d'une vaste entreprise de privatisation des
universités menée à l'échelle européenne au nom de la compétitivité de « l'économie de la connaissance ». L'objectif général n'étant pas un
accès plus démocratique aux études mais une hiérarchisation renforcée
au service du profit. Concrètement, le C.A. (conseil d'administration)
accordera une place très importante aux « personnalités extérieures »
qui sont, rappelons-le pour beaucoup, issues du patronat. Comme la fac
devra trouver ses propres financements, l'augmentation des frais
d'inscription est inévitable. Dans les pays européens où des réformes
similaires ont été appliquées, l'augmentation des frais d'inscription a
eu lieu partout pouvant aller jusqu'à 5000 euros (en Italie, au
Royaume-Uni,etc). De plus, le président de la fac deviendrait le chef
tout puissant de l'université (voir chapitre « les pouvoirs du
président d'université »). Il pourra attribuer, à sa convenance, des
contrats de type CDD en choisissant à sa guise les profs ou refuser
l'affectation d'un administratif par exemple. La précarisation du
personnel sera une conséquence inévitable de l'application de cette
loi. Mi-octobre, une vingtaine de facs entreprennent le débat sur la
loi Les étudiants présents tranchent rapidement et demandent
l'abrogation de cette loi. Des débats sur les moyens de lutte à
employer s'en suivent. L'objectif étant d'obtenir l'abrogation ; les
étudiants en lutte avaient conscience qu'il fallait « déranger »
l'institution pour parvenir à l'objectif fixé. Diffusions de tracts,
manifestations, débats... les pratiques classiques se mettent en place.
Seulement, le réalisme amène les étudiants à penser que ce n'est pas suffisant. En effet, ni la ministre Pécresse ni les présidents d'universités ne portent attention aux revendications car règne la
certitude que le consensus entre les forces institutionnelles (partis
du régime et syndicats aux ordres) permettra de rendre inaudible toute
contestation. N'oublions pas que le coup de force vient de ceux qui ont
fait voter en catimini la loi durant l'été. Pourtant c'était oublier la
force de mobilisation du mouvement étudiant qui n'apprécie pas spécialement d'être tenu en laisse. En deux semaines, la tendance est
renversée : des dizaines de facs se mettent en grève.

Les blocages : une bonne ou une mauvaise chose ? « Si nous sommes
attaqué par l'ennemi c'est une bonne chose, car cela prouve que nous
avons tracé une ligne de démarcation bien nette entre l'ennemi et
nous » Mao Rarement les méthodes de lutte choisies par un mouvement
étudiant n'auront autant été calomniées. Du matin au soir, des AG aux
plateaux télé, les anti-mouvements s'égosillaient à dénoncer ce satané
blocage. Installer des piquets de grève est devenu un crime de lèse
majesté...du moins aux yeux des bien-pensants de la France sécuritaire.
L'AGEN défend le blocage comme méthode de lutte d'autant plus qu'il est
dénoncé en choeur par tous les bouffons du système. Nous pensons que
les piquets de grève sont fondés historiquement et justifiés
politiquement. Le blocage est un moyen efficace pour mener une lutte.
S'il est si souvent critiqué, s'il attise autant d'énervements, surtout
chez les réactionnaires, c'est parce qu'il représente une force dans la
lutte. D'ailleurs, une grève sans piquet, dans le monde ouvrier ou dans
la jeunesse scolarisée, est souvent désarmée. Le blocage permet à tous
de pouvoir se mobiliser sans craindre d'être sanctionné. Dans le milieu
universitaire, il permet à tous les étudiants de pouvoir se mobiliser,
organiser leur lutte sans être noté défaillant. Par ailleurs, une fois
que la grève active est lancée, des débats massifs peuvent avoir lieu
sur l'université. Chose qui est difficile sans le blocage. C'est le
blocage qui a donné corps au mouvement. Dès lors que le blocage se
répandait sur les campus de France, la ministre Pécresse et les
présidents d'université (en charge de faire appliquer la loi) ont dû
prendre acte de la mobilisation. Mais le principal c'est que les
étudiants eux-mêmes ont pris confiance et ont rendu effective leur
contestation à travers ce moyen. A l'inverse, le mouvement s'est
essoufflé lorsqu'en décembre un certain nombre de militants de gauche
et de profs, présents dans la lutte, ont commencé à stigmatiser le
blocage comme « minoritaire » et « nous coupant des masses ». Ces
Cassandre réformistes et trotskystes (SUD, JCR et Snesup), les mêmes
d'ailleurs qui rejettent les occupations ou la lutte décidée contre la
répression, ont expliqué doctement que « d'autres moyens étaient
possibles ». Pour quel résultat ? Le débat sans lutte n'est pas la
continuation de la lutte par d'autres moyens. Au contraire c'est une
forme sournoise de liquidation. La tactique des blocages a bien sûr ces
limites : elle ne permet pas au mouvement d'être mobile, de pouvoir
multiplier les actions ou encore les occupations par exemple. D'autant
plus qu'en novembre et décembre 2007, les initiatives communes entre
les facs en lutte se sont souvent limitées à de ternes manifestations
sans force faute d'objectifs et de combativité. Quel terrible décalage
avec les chaudes manifestations du mouvement anti-CPE ! Depuis le début
du mouvement, l'AGEN a affirmé qu'il ne fallait pas se limiter à ce
mode d'action et circonscrire les débats en AG à cette seule question.
Mais si nous pointons les faiblesses du blocage, ce n'est pas pour lui
préférer des formes de lutte encore inférieures !

• Les syndicats institutionnels n'auront pas raison de notre lutte !

Pendant la torpeur estivale le cabinet ministériel reçut plusieurs
fois la visite du président de l'UNEF de l'époque (Bruno Julliard) pour
élaborer la loi. Ainsi quand nous nommons cette réforme « la loi
Pécresse » nous avons tord. Nous devrions plutôt l'appeler « la loi
Pécresse-Julliard » ! On vit ensuite ce dernier arpenter les plateaux
TV et les salles de rédaction pour expliquer tout le bien qu'il pensait
de la réforme ministérielle. Avec l'UNEF en poche, tout semblait donc
en place, en cette rentrée universitaire, pour que la loi passe comme
une lettre à la poste. Mais nos dirigeants avaient juste oublié un
élément, la capacité de résistance du mouvement étudiant. Par la suite,
l'UNEF à participé à sa manière au travail de diabolisation du
mouvement étudiant en faisant croire à l'opinion publique et notamment
aux étudiants, qu'elle avait beaucoup obtenu lors de ses concertations
avec Pécresse et de ce fait lutter n'était pas nécessaire. Son discours
conduisait à la même conclusion que Fillon, c'est a dire que« les
revendications ne sont pas fondées ». Elle se targue d'avoir obtenu 15
milliards d'euros du gouvernement pour financer les universités (en
fait l'annonce réelle est de 5 milliards sur 5 ans). Le syndicat
anesthésiste des luttes étudiantes tenta à de multiples reprises de
noyer le poisson, de faire oublier aux étudiants que cette loi est
dangereuse en mettant en vitrine les mensongers 15 milliards d'euros.
Ne réussissant pas à persuader les étudiants en lutte et ayant été
chassé de la coordination nationale de Lille comme des malpropres
l'UNEF décide de rendre officiel son détachement de la mobilisation et
appelle à arrêter la grève. Vendredi 30 novembre à Nanterre, quand des
personnels Iatoss et des enseignants organisés par Audéoud forcent le
blocage du bâtiment C pour casser le mouvement une responsable de
l'UNEF locale dit au journaliste présent : « L'UNEF ne prenait pas part
au blocage(...) ». Elle indique également qu'on a tenté de forcer
l'entrée du local de l'UNEF dans la nuit et confirme que « certains
bloqueurs, les plus radicaux, ont invectivé de façon très véhémente la
responsable de l'UNEF de Nanterre ce matin ». (source AEF info). A
l'heure où la réaction se mobilise pour casser la mobilisation, l'Unef
participe au travail de sabotage du mouvement en criminalisant les
étudiants en lutte et en se démarquant clairement d'eux.
Face à l'étendue du mouvement, les réactionnaires sortent les crocs.
« Dans la société de classes, chaque homme occupe une position de
classe déterminée et il n'existe aucune pensée qui ne porte une
empreinte de classe ». Mao Zedong

• Le corps étudiant est-il homogène ?

Les interventions policières, du lundi 12 et mardi 13 novembre, à la
demande d'Audéoud ont amené chacun à se positionner sur le mouvement,
sur la légitimité ou non de faire intervenir les forces de l'ordre pour
réprimer. Nous avons pu voir des étudiants applaudir l'arrivée des CRS
en criant : « Allez les bleus ! » pendant que d'autres se prenaient des
coups de matraques et recevaient du gaz lacrymogène. Ce sont les mêmes
qui disaient : « Vous êtes minoritaires », « 53% ont voté pour
Sarkozy », « liberté d'étudier », « tout le monde est pour l'autonomie
car il faut s'ouvrir au monde de l'entreprise ». Ces phrases sonnantes
sont vides de contenu. Elles indiquent uniquement la position de classe
d'une frange des étudiants. Une réponse simple : la liberté d'augmenter
les frais d'inscription jusqu'à 5000 euros permettait-elle la liberté
d'étudier pour tous ? Toute loi votée par un gouvernement est-elle
légitime ? En fait, il s'agit de cette jeunesse sarkozyste, membre ou
sympathisante de l' UNI (antenne universitaire de l'UMP) qui a
conscience que la LRU lui est avantageuse. En se cachant derrière le
faux débat pour ou contre le blocage ils sont en réalité pour la loi et
adhèrent au discours ambiant Sarkozyste.

• Soutenons ceux qui refusent d'enseigner à l'ombre des matraques !

Des enseignants ont refusé de donner leur cours alors que Nanterre
était assiégée par les forces de l'ordre. En effet, ils étaient choqués
et indignés de constater que le président de la fac fasse appel à la
force pour réprimer des étudiants en lutte. L'université qui a toujours
été un lieu où les questions de société sont débattues et qui est
également un foyer de contestation, s'est transformée en un champ de
bataille car Messire Audéoud, protecteur local de l'ordre établi se
devait de remplir sa mission : éradiquer toute contestation de la fac
et plaire au pouvoir. Par ailleurs, certains enseignants droitiers
jugeaient qu'il fallait poursuivre les cours et légitimaient même le
recours à la force pour retrouver la stabilité de l'université. « A la
base, c'est le phénomène de blocage qui a entraîné des incidents sur le
campus, et le recours à des forces de police extérieures pour rétablir
l'ordre. » (L.Tallineau, professeur de droit et membre du Conseil
d'administration, CA du 19 Novembre.) Autrement dit, un président de
fac serait en droit de faire matraquer des étudiants. Lutter contre une
loi qui génère l'injustice sociale serait illégitime. Pour les
mandarins de cette fac l'ordre établi ne doit pas être critiqué sinon
la répression devient nécessaire et juste. Cette conception de
l'université policière s'affiche sans complexe aujourd'hui et gangrène
l'université.

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MessageSujet: Re: Relents d'Omerta sur l'université   Relents d'Omerta sur l'université EmptyLun 4 Fév - 22:07

• Quand les coups de matraques pleuvent sur les étudiants, certains s'inquiètent du cours de la bourse...

« Le fait que l'université Paris X soit bloquée ne peut que profiter aux universités concurrentes. » Tallineau lors du CA du 19 novembre. A l'heure où l'université est ébranlée suite à l'intervention des forces de l'ordre , certains ont autre chose en tête. En l'occurrence, s'inquièter de la concurrence entre les établissements comme si l'université était une entreprise dont le critère serait la sacro-sainte concurrence. Rien d'étonnant, ces préoccupations sont les mêmes que celles de Pécresse et de tous les « modernisateurs » de l'université dont la langue est empruntée aux penseurs du capitalisme
triomphant. Voilà la logique de ceux qui condamnent le mouvement étudiant et légitime la répression. On s'inquiète pour son classement et non pour l'avenir d'une université démocratique Sous couvert d'être de grands démocrates, nos mandarins ne sont que les chiens de garde du « marché » et de la « démocratie » bourgeoise dans son expression sarkozyste.

• Audéoud : un arriviste au service de l'ordre établi.

« J'étais malade d'entendre par talkie-walkie des membres du
personnel qui hurlaient car des pierres étaient lancées sur eux. » Audéoud,CA du 19 novembre.
A Nanterre comme dans beaucoup de campus, le président de la fac n'a jamais accepté de rencontrer les grévistes afin de favoriser le débat sur l'université. Fanatique de la loi, il a, par son attitude et ses agissements, créé de la tension. En qualifiant les étudiants mobilisés de « délinquants », les blocages de « commandos », la mobilisation d' « infiltrée par les cheminots » et menée par des « extrémistes de
l'AGEN, du CNT et de SUD » (émission c dans l'air sur France 5). Le pseudo débat entre bloqueurs et anti bloqueurs alimenté par les présidents de facs a pour but de cacher le véritable débat sur la loi et sur le type d'université que nous voulons. Audéoud a utilisé des armes d'intoxication massive sur la non représentativité des assemblées générales. « En région parisienne, on constate une centaine d'individus, issus de groupes comme la CNT, Sud-Etudiant ou la LCR, se
déplaçant de fac en fac. Le 8 novembre ,comme le site de Tolbiac Paris I était fermé, ils sont tous venus à Nanterre » ou « un tiers des étudiants présents à l'AG n'était pas de son université ». Audéoud, Le Monde du 9 novembre 2007. L' AG, lieu ouvert à tous les membres de la communauté universitaire où se tient le débat est non-démocratique pour Audéoud quand les votes ne lui conviennent pas. Devons nous rappeler à Audéoud qu'une AG de 1000 personnes est plus légitime qu'un CA de 60 où les mandarins sont surreprésentés et où les étudiants ne sont à présents qu'au nombre de 5 ! La démocratie pour Audéoud, c'est faire intervenir les flics pour faire taire des étudiants en lutte. C'est également faire appliquer la LRU au CA où 30 personnes ont voté pour son application alors que des milliers d'étudiants sont contre ! A part cela, il ne s'agit en aucun cas d'un coup de force ! Vous l'aurez compris les statuts ont été votés. Désormais « Paris X Nanterre » se nommera « Paris Ouest-Nanterre la Défense » dans la logique de la privatisation. Les prochaines élections sont celles des élus étudiants et du président d'université qui auront lieu courant mars 2008. Il y aura bien 5 élus étudiants pour le CA au lieu de 14 . Pour autant, même si le vote des nouveaux statuts signifie que la loi est adoptée à Nanterre, cela ne doit pas nous faire baisser les bras. Les étudiants
représentent une force puissante s'ils poursuivent le mouvement. Ils veulent enterrer mai 68, déterrons la hache de guerre ! Pour la classe dirigeante, le mouvement contre la LRU doit être diabolisé afin de réprimer et étouffer la contestation sur les facs. Nanterre en particulier puisqu'elle représente historiquement le berceau de la contestation estudiantine depuis mai 68. Les défenseurs chevronnés de l'ordre établi veulent opérer ainsi une reconquête idéologique sous le slogan « liquider mai 68 ». Ce qu'ils veulent détruire c'est l'ésprit critique et contestataire qui existe dans les
facs. En effet, les universités ont été des lieux où le débat sur les questions sociales se tenaient et où la question « quelle université pour quelle societé » était centrale. L'idéologie dominante, individualiste et marchande, fait son œuvre. Aujourd'hui quand on pose ces questions, il n'est pas rare d'entendre : « Quel est le rapport avec la fac ? On est là pour étudier ! » . Certes, seulement étudier sans apprendre à réfléchir par soi-même et sans prendre en compte ce qui se passe en dehors de la fac n'a aucun intérêt. Prenons pour
exemple la motion de soutien aux familles des victimes de Villiers le Bel qui a été votée dans une AG de 1000 étudiants. Dans cette motion, il est question de la brutalité policière et de la répression. Ne s'agit il pas du même problème que l'on a eu quand les forces de l'ordre sont rentrés à Nanterre pour nous délogés ? Dans le premier cas c'est l'injustice sociale, la précarité et l'apartheid que subissent les habitants des quartiers populaires qui fait qu'il y a révolte puis répression. Dans notre cas c'est la peur d'être précarisé et l'injustice sociale qui font que l'on s'est mobilisé. Au final, ce sont
les mêmes attaques de la classe dirigeante que nous subissons. L'université doit s'ouvrir vers l'extérieur :non pas vers le monde de la haute finance mais vers les quartiers populaires, vers le monde ouvrier, vers les pays opprimés. Si il y a un héritage de mai 68 sur les facs, il est de cet ordre. Par ailleurs, quand on voit le traitement que subissent les sans papiers, la chasse à l'homme organisée par Sarkozy, trouve-t-on normal de ne pas en parler et d'exprimer notre solidarité ? !

• Réapproprions-nous notre fac ! Faisons-en un lieu de débats et de jonction des luttes !

Des débats sur ces questions doivent prendre forme dans la suite du mouvement. La jonction avec les luttes extérieures à l'université doit exister. L'union fait la force. Le mouvement contre la LRU peut trouver un second souffle si nous nous en
donnons les moyens. Le travail de diabolisation et la répression opérée par l'institution ne doivent pas nous faire faillir. Tout au contraire retroussons nos manches et organisons la lutte sans se laisser persuader par ceux qui considèrent que la lutte est finie.

• Créons un mouvement national de résistance contre la répression dans les facs !

Novembre et décembre 2007 : les flics sont intervenus des dizaines de fois dans les facs et les lycées. A chaque tentative de blocage, les CRS,BAC et RG rappliquent à la demande expresse des présidents d'universités. Les lycées et les facs sont-ils devenus des commissariats ! Va-t-on étudier à l'ombre des matraques ? La répression dans les facs et lycées vise à écraser à l'avance toute résistance d'ampleur. Cette guerre intérieure menée sur tous les secteurs en lutte
et contre les classes populaires permet d imposer les réformes
patronales. Pourtant, le vrai danger ce n'est pas le bruit des bottes mais me silence des pantoufles. Une lutte générale contre la répression est nécessaire, elle est possible, elle est urgente. Il faut organiser une A.G. nationale du mouvement étudiant qui s'empare de cette question et qui accueille tous ceux qui veulent lutter sur ce front, celui de l'unité contre la répression.

http://agen-nanterre.over-blog.com/
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