- macaou a écrit:
- Je ne suis qu'une parent d'élèves et je lis
depuis quelques temps vos forums, avec à la fois le sentiment étrange d'etre
totalement concernée par votre action (à différents niveaux) et en même temps
d'être en dehors et de ne pas pouvoir faire grand chose pour y participer. Mon
sentiment vu de l'extérieur est qu'il ya trop de cloisonements dans la
coordination même du mouvemen: les lycéens, les étudiants, les universitaires;(
sans parler de ceux qui ne s'expriment même pas, les parents, la population en
général....).
Je suis consciente qu'il y a une censure massive de l'information de la part
des médias, mais à l'intérieur même du mouvement, on dirait qu'il n'y a pas
assez de rencontres entre les différents acteurs et surtout pas de cohésion. Il
y en a sans doute mais je ne la perçois pas.
Je vais du forum étudiant( sauvonsluniversite.fr ; snsup.fr), au site des
chercheurs ( sauvonslarecherche.fr ), à celui de la féderation des parents
d'élèves (FCPE), et je ne parviens pas à voir comment vous mettez en commun le
prodigieux travail que vous faites tous chacun de votre côté.L'impression que
j'ai est celle d'un grand gaspillage de forces.
Je me trompe sans doute, car encore une fois, je ne vois que ce qui,
transparait sur les forums, qui n'est que l'infime partie visible du travail
que vous fournissez.
La loi LRU est une loi qui à mon sens doit faire réagir tout le monde ! Il ne
s'agit pas seulement de la défense catégorielle de tel ou tel secteur menacé
(ce qui est de toutes façons respectable), mais de la défense de l'enseignement
public, c'est à dire celle d'une instance tierce ( l'état), qui a pour mission
de garantir que l'enseignement et la recherche soient le bien de tous, et ne
soient pas abandonnés au profit des intérets du grand capital ( et d'une
minorité).
Daphy, vous disiez : "Il me semble que pour faire repartir le mouvement il
faudrait un soutien plus fort des profs." OUI, mais comment se fait il que
vous ne l'ayez pas ? Lorsque je vais sur les sites des enseignants, j'ai
l'impression qu'ils sont eux aussi opposés à la loi.
Qu'est ce qui empêche que tous ces efforts ne puissent être mis en commun?
Je pose sans doute des questions naïves, dues à ma grande ignorance de ce que
vous vivez sur le terrain, mais tant pis, j'avais envie depuis un certain temps
de les poser.
Bon courage et bravo!
A cette question il y a de nombreuses réponses possibles (et pas forcement contradictoires).
Je vais essayer dans donner quelques unes qui me viennent à l'esprit, mais je
pense pas pouvoir aborder toutes les raisons que j'ai pu croiser depuis mes
quelques mois de militantismes très actifs.
- parce que les profs ne sont pas tous contre la LRU
- parce que certains profs ont des pressions administratives (de la part de la
présidence, mais aussi de personnels de la fac favorable à la loi et qui
détiennent quelques mini pouvoir au sein de la fac)
- parce que les enseignants sont long à se mobiliser et à comprendre les enjeux
qu'il y a derrière cette loi
- parce que les enseignants sont en général contre des modes d'actions
radicaux, ou du moins pas favorable aux modes d'actions pris par les étudiants
- parce que de certains enseignants sont humains et qu'ils sont fainéants,
trouillards, ou passifs
-
parce qu’il y a toujours des objectifs premiers de la
part de certains syndicats qui sont autres que les revendications de l’A.G. (faire
des cartes, enjeux politiques, besoin de répondre aux désirs de parties politiques
etc.)
-
parce que l’organisation de la mobilisation est basée
sur la capacité des étudiants à s’autogérer et à prendre des initiatives
(cependant peu d’étudiants correspondent réellement à cela).
-
Pour atteindre un but plusieurs chemins sont
empruntable et le fait que les étudiants ne soient pas tous d’accord sur le
chemin à suivre fait que nous sommes moins puissant.
-
Parce que le regroupement en comité de lutte et en
occupation à tendance à rendre le noyau dur de la mobilisation assez fermée aux
événements extérieurs à lui.
-
Parce que construire un mouvement unitaire demande du
temps que les étudiants non pas à cause de la pression mise sur eux : comportement
agressif de l’administration universitaire, intervention des CRS dans l’université,
attaque de certains étudiants anti-blocage, attaque de personnes de l’extrême droite …