FORMATION ET RECRUTEMENT DES MAITRES
Vademecum de la masterisation publié par le Ministère de l’ESR
http://www.sauvonsluniversite.com/IMG/pdf/Vademecum-masterisation_43805.pdf
Réponse au Ministère :
LA TROMPERIE DE LA RÉFORME DE LA FORMATION DES MAÎTRES
Pourquoi tant d’agitation, tant d’énergie dépensée à propos des masters d’enseignement ?
Il est pourtant très simple de créer un Master d’enseignement avec le dispositif actuel.
Le dispositif actuel, après la licence :
- une année de formation disciplinaire (lettres/maths/SVT/histoire-géo/etc.) préparant au concours de recrutement,
- une année de stage devant une classe, en responsabilité et rémunéré, en alternance avec une formation pédagogique en IUFM, évaluée et achevée par un mémoire.
Pourquoi ne pas sanctionner ces deux années de formation à l’enseignement secondaire par un Master, comme les Facultés concernées l’avaient souhaité en vain lors de la mise en place du système LMD il y a cinq ans ?
Réponse : le Ministère ne le veut pas simplement parce qu’il entend supprimer l’année de stage rémunérée d’étudiants fonctionnaires.
Pourquoi Xavier Darcos ne le dit-il pas ? C’est pourtant une évidence : le but n’est pas d’améliorer la formation, ni de la rendre conforme au système européen, mais de faire des économies sur le compte de la formation des futurs enseignants.
Le projet ministériel :Deux années de formation où seront mêlés :
- une formation disciplinaire préparant à un concours de recrutement,
- une formation pédagogique,
- des stages égrainés par petites périodes le long de ces deux années,
- une « initiation à la recherche », dont nul ne sait comment elle sera validée.
Le tout, bien évidemment, non rémunéré, sinon par quelques bourses.
Mis à part ce dernier point, crucial d’un point de vue du recrutement social des futurs enseignants, l’accumulation des axes de formation conduira de l’avis général à une dimi­nution de la qualité de la formation sur chacun d’eux (connaissances, pédagogie, recherche, stages). C’est donc un diplôme dévalué qui se prépare. De plus, les difficultés de mise en place d’un tel système sont innombrables et bien connues des personnes engagées dans la formation universitaire, inutiles d’insister ici sur ces aspects techniques.
Le résultat prévisible et visé par le Ministère :
La création d’un nombre appréciable de diplômés titulaires d’un Master d’ensei­gnement, mais recalés au concours. Ils pourront alors être recrutés comme maîtres auxiliaires ou vacataires, leur nombre sera facile à augmenter en diminuant les postes de titulaires mis au concours. Embauchés de septembre à juin, taillables et corvéables à merci par le plus mauvais employeur de la République, l’Etat lui-même. Dans ces conditions, qui peut penser que ces personnes seront disposées à s’en­gager à fond dans le métier le plus exigeant qui soit : celui d’enseigner ?
Mais elles coûteront moins cher à l’État, seront dociles parce que précaires, et c’est l’essentiel !