30.000 à 60.000 manifestants pour la défense de l'Education NOUVELOBS.COM | 12.03.2009 | 09:26
25 réactions Des manifestants ont défilé dans 21 villes, contre les réformes de Xavier Darcos et de Valérie Pécresse. C'est la deuxième plus importante mobilisation depuis le début du mouvement. Entre30.000 personnes selon la police et 60.000 selon les organisateurs ont de nouveau défilé, mercredi 11 mars, dans 21 villes, pour protester contre les réformes dans l'éducation, l'enseignement supérieur et la recherche, selon un décompte des bureaux de l'AFP.
Tous les personnels de la maternelle à l'université étaient appelés à se mobiliser, pour la sixième journée de manifestations du mouvement entamé début février, par la FSU (première fédération de l'Education) et une intersyndicale de l'enseignement supérieur et de la recherche et de la coordination nationale des universités. Il s'agit de la deuxième journée ayant rassemblé le plus de manifestants, après celle du 10 février (43.000 à 100.000 personnes). Les autres journées avaient rassemblé 30.000 à 53.000 personnes le 5 février, 30.000 à 55.000 le 19 février, 17.000 à 33.000 le 26 février et 24.000 à 43.000 le 5 mars.
8.000 à 25.000 personnes à Paris A Paris, entre 8.000 personnes selon la police et 25.000 selon les organisateurs, surtout des étudiants et des enseignants-chercheurs, ont défilé mercredi après-midi de la Place de la République jusqu'à la Place de la Nation. Sur la banderole en tête de cortège, on pouvait lire "Ensemble de la maternelle à l'enseignement supérieur et à la recherche : pour la défense du service public". La manifestation s'est dispersée sans incidents peu après 18h.
Manifestations à Toulouse, Rennes, Marseille...
A Toulouse, entre 2.300 et 4.000 personnes, selon les sources, ont défilé de la place du Capitole à la place Jeanne d'Arc.
"Il y a un mépris du gouvernement vis-à-vis des étudiants alors que nous avons nos propres inquiétudes", a indiqué à l'Associated Press Ludivine Labbé, présidente de l'UNEF Midi-Pyrénées, précisant que l'université Toulouse II-Le Mirail était toujours fermée mercredi et l'université Toulouse III-Paul Sabatier bloquée par des étudiants.
A Rennes, 2.500 à 3.000 personnes, selon les organisateurs, entre 2.000 et 2.500, selon la préfecture, ont manifesté. Les enseignants et les personnels administratifs étaient largement représentés dans le cortège, aux côtés des étudiants et de quelques bambins en poussettes.
Depuis près de deux mois, la capitale bretonne - 60.000 étudiants pour 210.000 habitants - vit au rythme des actions menées par quelques centaines d'étudiants, une à deux fois par semaine. L'université de Rennes II (Langues et sciences humaines) est toujours bloquée. L'IUT local a été fermé mardi par la direction et 37% des élèves ont voté le blocage de l'établissement mercredi. 1.000 personnes selon la police, 3.000 selon les organisateurs, ont également défilé mercredi dans les rues de Marseille.
Les enseignants-chercheurs de l'université de Provence (Aix-Marseille I) ont annoncé qu'ils remettraient jeudi matin
leur lettre de démission administrative sur le bureau de Jean-Paul Caverni, président de l'université.
A Lyon, les manifestants étaient 2.500 à 4.000, à Caen ils étaient 2.700 à 3.000, 1.000 à 1.300 à Poitiers, etc.
Incidents à Strasbourg A Strasbourg, de légers incidents ont opposé, peu avant 16h mercredi, étudiants et forces de l'ordre, alors que ces dernières les empêchaient de parvenir jusqu'à la Place de la gare, a-t-on appris de source policière.
Le début de la manifestation regroupant à la fois étudiants et enseignants, 1.800 à 4.500, s'était déroulé dans le calme entre la faculté de droit et la place Kléber. Plusieurs centaines de jeunes avaient alors décidé de poursuivre le mouvement, avant d'être bloqués par les forces de l'ordre.
Les manifestations pour la défense de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche, ont par ailleurs regroupé 400 personnes à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et 300 à Besançon (Doubs), selon la police.
Les assistants de service social de l'Education en grève Plusieurs syndicats d'assistants de service social de l'Education (FSU, CGT, Sud Education, FO) appelaient par ailleurs à la grève pour "exiger le retrait du dispositif des 'médiateurs de réussite scolaire'", annoncé par le ministre de l'Education Xavier Darcos en janvier.
Ces 5.000 "médiateurs", recrutés en emplois précaires (emplois aidés), ont pour mission de lutter contre l'absentéisme scolaire des élèves dans des quartiers ciblés.
Une quarantaine de facs bloquées Le ministère de l'Education, pressé de toutes parts - présidents d'université, ensemble des syndicats - d'ouvrir des débats sur la réforme de la formation des enseignants des 1er et 2nd degrés, qui cristallise désormais la colère, devrait organiser une réunion.
Elle aura lieu cette semaine, a-t-on affirmé au ministère, qui n'a précisé ni le jour ni le cadre précis des discussions.
Selon la Conférence des présidents d'université (CPU), qui demande que soient présents Xavier Darcos, et Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, la rencontre pourrait avoir lieu mercredi prochain.
Sur 70 des 79 universités de France métropolitaine pour lesquelles l'AFP a pu collecter des informations, 41 étaient touchées par la grève, totale ou partielle, et/ou des blocages, alors que 29 fonctionnaient normalement.
"Rien ne justifie de tels actes" Les étudiants de l'université du Mirail (Sciences humaines, Lettres, Langues et Arts) bloquent les locaux de la faculté depuis vendredi dernier. Ceux de l'université Toulouse III-Paul Sabatier (Sciences) ont également tenté de bloquer mardi matin les locaux, a-ton appris auprès du rectorat. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse a fermement condamné mardi les incidents qui se sont produits la veille à l'université de Toulouse-II-Le Mirail et estimé que "rien" ne justifiait "de tels actes".
Valérie Pécresse "condamne avec la plus grande fermeté la violence et les dégradations conséquentes qui ont eu lieu à l'Université de Toulouse-II-Le Mirail", indique un communiqué de son ministère.
"Rien ne peut justifier de tels actes, qui sont contraires à l'esprit et à l'image de l'université", poursuit le texte.
Dans ce communiqué, la ministre "réaffirme son soutien à l'ensemble des présidents d'université et adresse plus particulièrement un message de sympathie et de soutien à l'ensemble de la communauté universitaire toulousaine".
A Montpellier II, le blocage de l'université a été voté mardi par une majorité d'étudiants réunis en assemblée générale.
Le blocage, jusqu'à mardi 17 mars, date d'une nouvelle assemblée générale, a été voté par 505 étudiants, 458 se prononçant contre. Une manifestation était prévue mercredi à Montpellier réunissant étudiants, professeurs, personnels administratifs et formateurs de l'IUFM "pour le retrait des réformes en cours".
"Nuits des écoles" A Paris, mardi, quelques 200 personnes - enseignants, étudiants - selon le collectif Sauvons l'université, 150 selon la police, s'étaient rassemblées, à l'appel de Sud Education devant le rectorat, près de la Sorbonne, rue des écoles (Ve arr), en présence d'un important dispositif policier.
Par ailleurs des assemblées générales se sont tenues dans les universités. De même, plusieurs instituts universitaires de technologie (IUT) ont été bloqués, à "Rennes, Brest, Nantes, Montpellier, Toulouse, Nîmes, Valence, La Roche-sur-Yon", selon l'association des directeurs d'IUT (ADIUT).
Enfin des "nuits des écoles" (occupations, pique-niques), à l'initiative de divers collectifs, se sont tenues dans la soirée de mardi dans plusieurs régions de France. (Avec AP et AFP)