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 Tours: De l’air de l’air ! Ouvrez vos frontière !

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AuteurMessage
csdasp
Invité




Tours: De l’air de l’air ! Ouvrez vos frontière ! Empty
MessageSujet: Tours: De l’air de l’air ! Ouvrez vos frontière !   Tours: De l’air de l’air ! Ouvrez vos frontière ! EmptyMer 14 Oct - 22:28

Tout comme à Calais, Mardi 22 Septembre la préfecture d’Indre et Loire
et sa petite armée de fonctionnaires et de flics Tourangeaux se sont de
nouveau distinguées par leur savoir-faire irréprochable et leur tact,
tout compte fait très professionnel.
A 6h, ils débutaient la journée à grands coups de pompes pour expulser
le squat des « glycines », jetant à la rue une bonne vingtaine
d’occupants,dont pas mal d’enfants, et bazardant toutes leurs affaires
avec, sur le trottoir.
Ce lieu réquisitionné devait permettre de
faire face aux marasmes des
autorités politiques dites « compétentes », qui ont toutes jusque là
refusé de satisfaire à leurs obligations légales en matière de logement
des demandeurs d’asiles. Toutefois le Préfet a fini par se réveiller,
découvrant avec encore un bon train de retard cette initiative de
différents collectifs, associations, demandeurs d’asiles et
squatteurs... Tous ces occupants qu’ils soient D.A. ou non, se sont
rencontrés autour du même sentiment d’étrangeté face à ce monde qui se
maintient de toutes ses forces et sa violence dans une gestion infinie
de sa propre déroute.

Une fois jetés à la rue, nous nous sommes tous directement
retrouvés,pour que soit au minimum dégagée une solution de relogement
pour les familles, sur le parvis d’une de ces autorités
« compétentes ». Devant les portes de la mairie, s’est alors interposée
une rangée de flics et
de vigiles, nous refusant toutes possibilités de négociation et de
rencontre avec un élu. N’importe lequel aurait pourtant fait l’affaire.
Comme à leur habitude, ils nous affirmèrent protéger un bâtiment vide.
Pour en être sûr nous avons donc insisté, frappant dans nos mains et
toquant aux vitres de la forteresse socialiste. Peut être certains
d’entre nous, les éléments les plus « incontrôlables » dira-t-ON, ont
ils dans la confusion des évènements osé chanter ? Nous n’en sommes
plus très sûrs...
Néanmoins, arrivèrent précipitamment de nombreux renforts évidemment
indispensables, nous arrachant un mégaphone pour l’exploser au sol.
L’un des flics tenta alors de nous agripper, mais gêné par le zèle de
ses coéquipiers, il tomba plutôt maladroitement dans les escaliers.
Faut il
ici préciser que nous retrouvions une bonne partie des mêmes troupes,
qui
lors de l’expulsion des « glycines », et en maintes occasions déjà,
s’étaient permis très ouvertement et en public de nous menacer
individuellement de représailles. Bref, tout congestionné de colère, le
policier se relevant se mit à décocher des coups, frappant l’un d’entre
nous en plein visage, lui éclatant les lunettes et lui ouvrant l’arcade.
Arrêté, il sera ensuite conduit à l’intérieur de la mairie. Il aura au
moins fallu ça, pour que l’un de nous pénètre les murs de cette
enceinte fortifiée. Une autre personne se fit rattraper dans un coin de
la cour par le même flic. D’autres policiers vinrent alors en faction
devant, masquant ainsi les conditions d’interpellation plutôt violentes.
Souhaitant cessez-là le massacre, les familles et leurs soutiens
partirent par l’une des artères les plus fréquentées de Tours. Mais la
B.A.C., tout de noir vêtu et sans que rien ne permette de les
identifier, se jeta de nouveau sur le groupe, tazer à la main, matraque
et coups de tonfa dans les genoux, raflant ainsi deux nouvelles
personnes au milieu de la cohue.

Les 4 interpellé-e-s seront gardé-e-s 25h en garde à vue, leurs
auditions n’ayant pris respectivement qu’un quart d’heure chacune. Leur
seront reproché entres autres, rébellions, violences sur agents,
incitations à
l’émeute, et le plus magistral de tous : vol d’une casquette de flic.
Surement s’imaginent-ils que tout comme eux, nous partageons un certain
fétichisme pour les attributs républicains. Toutefois il y a de quoi
s’inquiéter, car cette fois-ci, c’est une casquette qu’ils ont glissée
dans les poches de nos sacs, mais qu’inventeront-ils la prochaine
fois... ?
Entre les blagues vaseuses des policiers et leurs propos habituels sur
la
fameuse « préférence nationale », l’un d’entre eux s’est tout de même
permis de dire, à un camarade entrain de se rhabiller devant lui, suite
à
une fouille obligatoire : " rhabille-toi vite avant que je te pète la
rondelle ".
Leurs rapports sont tous aussi extravagants que maladroits, faisant
état
de coups de mégaphone que nous leur aurions porté au visage, en
profitant pour les rouer de coups de pied, etc, etc... Mais leurs
allégations ne sont même pas en accord avec leurs propres vidéos,
transmises ensuite au procureur. Ce dernier a d’ores et déjà du
abandonner une partie des chefs d’inculpations, mais afin de ne pas
désavouer complètement ce tabassage en règle, les poursuites
judiciaires demeurent. UN PROCÈS EST PREVU LE 8 DECEMBRE, A 9H. Nous
avons déjà récolté plusieurs témoignages de passants, ainsi que des
images de ces évènements.


La police et l’administration ne se contente plus simplement
d’occuper
nos rues, ou de régenter l’intégralité de nos vies, il leur faut
maintenant très concrètement s’attaquer à celles-ci. L’Etat a réussi à
nous imposer et à nous habituer petit à petit à la présence de ses
outils de Contrôle.
Maintenant,
il resserre très logiquement l’étau, laissant parfois ça et là le corps
d’un jeune des cités, mort juste pour l’exemple, trainer sur le
trottoir, organisant de véritables rafles dans certains quartiers, ou
pire des chasses à l’homme comme dans les bois du Calaisis.
De
construction de prisons et de nouveaux lieux d’enfermement, en
nouvelles techniques de maintient de l’ordre, l’Etat teste et aiguise
ses armes. Nous rappelons juste à titre d’information qu’une directive
européenne obligatoire d’ici un an, prévoit de porter la durée maximale
des séquestrations de prisonniers immigrés, à 18 mois, avant que
ceux-ci ne soient ensuite déportés, par charters au delà des frontières
de la forteresse européenne.
Il est certes évident que l’Etat s’est autonomisé et qu’il protège de
plus en plus ouvertement les intérêts de certains en particuliers, mais
il n’en demeure pas moins le miroir de notre société. S’appuyant sur un
racisme et une ségrégation déjà enracinés, les gouvernants n’ont eu
pour masquer les échecs répétés de leurs politiques, qu’à agiter les
poupées fantasmagoriques désignant les migrants et leurs soutiens comme
des ennemis de l’intérieur.
Ces catégorisations que tente d’établir l’Etat et qui sont allègrement
reprises dans les médias, visent à marginaliser nos luttes pour une
société plus égalitaire, en y distillant la peur et la division. Ce
genre de politique qui justifie la recrudescence et la banalisation des
violences policières, conduit à nous cloisonner toujours plus, à nous
enfermer et parfois pire à dénoncer notre voisin. Elle permet à l’État
de nous reprocher la violence qu’il s’autorise à lui-même.
Dés lors, la violence et la répression ne s’arrêtent plus même aux murs
des commissariats, on les retrouve partout, que ce soit dans le silence
citoyenniste du plus grand nombre, ou dans les foyers de
micro-fascismes qui parcourent la société. Les membres du collectif de
soutien aux demandeurs d’asiles et aux sans papiers ont le lendemain de
ces événements Tourangeaux, reçu des appels et des mails lourds de
menaces et
de propos fascistes.

Moins de trois semaines après, suite à la manifestation anti-carcérale
de Poitiers, une parodie de justice satisfait les désirs du pouvoir
médiatique et politique, et inflige à huit manifestant.e.s des peines
allant d’un mois à quatre mois fermes pour trois d’entre eux. La peine
la plus spectaculaire (huit mois dont quatre fermes) eu égard au motif
reproché revient à un militant du CSDASP de Tours. Il est accusé de jet
de pile sur grand-chef-commissaire-principal qui, à cette occasion,
pour gonfler ses fins de mois se fait porter partie civile et réclame
800 euros de dédommagement.

Au sort et a l’acharnement que réserve encore l’Etat à celles et
ceux qui refusent de se soumettre docilement à ses lois racistes, aux sans-papiers et aux squatteurs
révoltés qui persistent à vouloir rester là où apparemment ils ne
devraient pas être, nous répondons que nous aussi nous affinons nos
solidarités et que celles-ci continueront aussi longtemps qu’il est
nécessaire d’ouvrir de nouvelles portes, de tracer inlassablement de
nouvelles lignes de fuite à travers cette société sclérosée...

... De l’air ! De l’air ! OUVREZ VOS FRONTIERES...


Le CSDASP de Tours sera présent sur le pont de fil samedi 17 Octobre à 15
heures pour discuter échanger, se retrouver. Chacun.e.s peut apporter de
quoi boire, manger, faire de la musique contre le bruit des bottes et le
silence des pantoufles. SOLIDARITE et LIBERTE !


csdasp37@no-log.org

0634196498
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