Pecresse à Marseille au Pharo lundi 11 mai 2009

A propos de la venue de Valérie Pécresse à Marseille, ce lundi, pour le "plan campus"

- un rassemblement est en préparation par la coord (mais AG à Aix en même temps)

1. un message à la presse

2. une lettre envoyée aux présidents des trois universités

1-Le message à la presse

Ministère et communauté universitaire " Des visites mais toujours aucun dialogue "

Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sera accueillie lundi au Pharo pour y rencontrer les trois présidents des Université d'Aix Marseille. A cette occasion, son cabinet a manifesté le souhait de rencontrer les étudiants et personnels en lutte.

La coordination des universités d'Aix Marseille en lutte accepte cette rencontre, et enverra une délégation à 10h15 à la préfecture, qui sera chargée de rappeler au cabinet du ministère les revendcations du mouvement national en cours dans le monde universitaire, de lui dire notre unité et notre détermination, notre refus de la violence et notamment de l'usage des "forces de l'ordre", qu'elles soient publiques ou privées. Ce sera également l'occasion de remettre au cabinet ministériel une lettre rédigée par les universitaires en lutte à destination de Mme la ministre et qui a été envoyée aux présidents d'université pour que ceux-ci portent le message de leurs pairs et étudiants en lutte.

Un communiqué de presse sera rédigé à l'issu de cette rencontre.

La coordination des universités d'Aix Marseille en lutte

2-Lettre envoyée aux présidents des universités

Communication de la coordination des trois universités d'Aix-Marseille

Monsieur le Président,

Vous aurez, lundi 11 mai, le privilège de rencontrer notre ministre de tutelle, Valérie Pécresse. Malgré son absence de formation universitaire, notre ministre a clairement exposé, maintes fois, son attachement à un système d'enseignement supérieur et de recherche performant et de qualité. Nous partageons pleinement cette volonté. Malheureusement, malgré la convergence de nos objectifs, il semble que la communication entre les personnels et étudiants de l'enseignement supérieur et de la recherche d'une part, et le ministère d'autre part ait du mal à passer, probablement du fait d'absence de dialogue direct. Aussi, monsieur le président, puisque vous aurez l'occasion de rencontrer directement notre ministre, afin de clarifier ce qui est probablement un quiproquo, nous vous prions de bien vouloir lui transmettre directement les quelques points qu'il faut absolument modifier pour que notre système d'enseignement supérieur et de recherche reste dans le peloton de tête des systèmes les plus performants du monde, à savoir :

- Reconnaître et affirmer l'indépendance et le fonctionnement collégial de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ceci impliquant l'arrêt de la casse des Établissement Publics Scientifiques et Techniques (EPST) afin que les organismes prestigieux et mondialement reconnus (CNRS, INSERM, etc) puissent continuer à faire une recherche fondamentale, seule garante d'un développement critique, intellectuel, scientifique et technique de notre société; l'arrêt des "desUMRisations", les UMR étant les seules structures permettant un lien étroit entre les Universités et les EPST; le reversement de la majorité des crédits ANR ainsi que du montant accordé au Crédit Impôt Recherche sur les crédits récurrents des laboratoires permettant d'envisager une politique de recherche fondamentale indépendante.

- Permettre l'accès de tous aux savoir. Notamment aux étudiants pauvres en augmentant en nombre et en qualité les bourses sur critères sociaux, ainsi qu'aux étudiants étrangers en associant systématiquement à une carte d'étudiant une carte de séjour.

- Créer une vraie qualité de l'emploi à la hauteur des missions de service public. En arrêtant la systématique externalisation des tâches administratives et techniques, en titularisant les personnels contractuels et en mettant en place un plan pluriannuel pour l'emploi, tant en termes d'enseignants et de chercheurs, qu'en termes de personnels techniques, afin d 'améliorer les conditions de travail , de résorber la précarité et que nos étudiants puissent avoir une vision claire des perspectives d'emplois scientifiques.

- Offrir une formation de qualité aux enseignants du primaire et du secondaire en retirant le décret réformant le mode de recrutement (incorrectement dénommé "masterisation") afin que les futurs enseignants puissent recevoir une formation professionnelle à la hauteur des enjeux que représente l'éducation de nos enfants.

Il est urgent de repenser la loi LRU et le pacte pour la Recherche ainsi que de revenir en profondeur sur le Processus de Bologne et la Stratégie de Lisbonne qui dans une perspective globale purement socio-économique, réduisent l'étudiant à son capital professionnel, la connaissance à une marchandise, la recherche à l'innovation technologique et l'Université et les EPST à des entreprises.

Nous ne doutons pas que si vous transmettez directement ces propositions à notre ministre, elle saura percevoir dans ces propositions la convergence de nos vues quant à la nécessité d'une recherche indépendante et de qualité. Ne doutant pas non plus, monsieur le Président, que vous partagez également cette vision d'un système d'enseignement supérieur et de recherche de qualité, nous avons confiance dans le fait que vous vous ferez le porte parole de ces propositions auprès de madame la ministre.