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 Occupation de l’Inspection académique du Haut Rhin - 3 avril 2009

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Lya
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Lya


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Occupation de l’Inspection académique du Haut Rhin - 3 avril 2009 Empty
MessageSujet: Occupation de l’Inspection académique du Haut Rhin - 3 avril 2009   Occupation de l’Inspection académique du Haut Rhin - 3 avril 2009 EmptyJeu 16 Avr - 3:29

Occupation de l’Inspection académique du Haut Rhin le vendredi 3 avril 2009 -----> http://a.camenisch.free.fr/Occupation%20IA%2068.pdf (texte + photos)
Vidéo (vers la 14ème minute) ----> http://player.canalplus.fr/#/231791


Citation :
Sauvons l'Ecole Pour Tous
Collectif SEPT 68
Occupation de l’Inspection académique du Haut Rhin
le vendredi 3 avril 2009
Les raisons de cette action.
Le collectif « Sauvons l’Ecole pour Tous » du Haut Rhin, né en décembre 2008, a très
rapidement pris conscience que, face à ce gouvernement, les actions classiques (grèves,
manifestations, pétitions) n’étaient pas très efficaces. Les seules réponses en retour
étaient le mépris, la désinformation, le mensonge, ….
Le gouvernement ne cédera que face à un rapport de force tel qu’il ne lui laisse d'autre
choix. L’un des outils essentiels de ce rapport de force ce sont les médias.
En février, un groupe de réflexion s’est mis en place pour réfléchir à l’animation du
collectif et à l’organisation d’actions alternatives.
Pour être efficaces, ces actions doivent être :
 Non-violentes,
 Symboliques,
 Médiatiques,
 Faisables avec un effectif relativement réduit : une vingtaine de personnes.
 L’organisation doit être précise et rigoureuse.
o Lier l’action à un cadre général (veillée des écoles)
o Tenir compte du contexte général (ici : sommet de l’OTAN à Strasbourg)
Déroulement de l’action
16h.30 : Rassemblement près de l’IA.
Comme prévu, nous nous retrouvons à une bonne vingtaine devant l'école maternelle des
Tulipes. L'ambiance est un peu fébrile : pour la plupart des participants il s'agit du
"baptême du feu" pour ce genre d'opération. Les journalistes sont présents et l'équipe de
"Dimanche plus" me branche un micro cravate. La directrice de l'école intriguée par ce
rassemblement vient voir ce qui se passe et reconnaît des collègues. Pourvu que personne
ne fasse preuve de la même curiosité dans le "Château" de l'autre côté de la rue. Le
principal risque est que les grilles soient fermées avant notre entrée.
16h.45 : Intervention et installation
Nous nous dirigeons le plus discrètement possible vers le portail et nous attendons à peu
près dissimulés par les buissons. Les grilles sont toujours grandes ouvertes. J… entre pour
ouvrir la porte du bâtiment. Nous connaissons le digicode mais, au cas où il aurait changé
récemment, il reste la possibilité de sonner pour demander à voir quelqu'un ou à déposer un
courrier quelconque.
Coup de sifflet de J… !
Nous nous précipitons à l’intérieur du bâtiment. Le portail est bloqué en position ouverte
avec une chaîne. La dame de l’accueil est un peu surprise de cet afflux de personnes qui
s'installent dans les fauteuils ou dans la salle de réunion. Chargé des contacts avec l'IA, je
me présente, l'informe de ce que nous projetons de faire et lui demande de prévenir la
hiérarchie.
Nous avons de la chance : l’IA, son adjoint et la Secrétaire générale sont absents. Le
personnel n’est pas habilité à faire face à une telle situation.
Cela nous laisse le temps de nous installer tranquillement.
La secrétaire de cabinet tente de nous faire renoncer, arguant de l'absence de Mme
SAVOURET mais devant notre détermination elle retourne dans son bureau pour prévenir
ses supérieurs. Au bout de quelques minutes, je suis appelé au téléphone : c'est Mme la
secrétaire générale : nouvelles explications, nouvelles négociations : elle m'explique que
l’IA est à Nancy et qu’il n’est pas prévu qu’elle revienne. Je lui répond que nous avons tout
notre temps et que nous n'envisageons pas de quitter les lieux avant le lendemain matin.
Pendant ce temps, une équipe décore les grilles de l’Inspection avec des banderoles et des
affiches « école en danger ».
Un groupe occupe l’accueil et la salle de réunion.
Un autre groupe se trouve au portail d’entrée et le reste des manifestants s’installent dans
la cour et le Parc.
Dès 16h.30 un mail a été envoyé à l’ensemble du réseau pour annoncer l’action et inviter
tous ceux qui sont libres de venir nous rejoindre. A partir de 17 heures, de nombreux
collègues arrivent.
17h.30 : Nouveau contact téléphonique avec la secrétaire générale
Elle nous informe que l’IA quitte Nancy et qu’elle accepte de nous recevoir. Elle devrait
arriver d’ici une heure.
Nous débattons entre nous de la suite des opérations : acceptons-nous de quitter les lieux
si l’IA nous reçoit ou non ? Dans la mesure où l’objectif de l’action est surtout médiatique
et que l’IA ne peut faire autre chose que de nous écouter, nous décidons de rester dans
tous les cas de figure.
Peu avant 18 heures : arrivée d’un inspecteur des Renseignements généraux : la personne
chargée des relations avec la police s’en charge. Au cours de la soirée, nous verrons arriver
jusqu’à 4 fonctionnaires des RG : les 2 premiers jusque vers 20 heures et deux autres
(dont un assez peu sympathique) par la suite. Ils se promènent dans le parc et passent
beaucoup de temps au téléphone (Il est vrai qu’il y a également une manif anti-OTAN à
l’autre bout de Colmar)
Le personnel de l’IA est parti. Il ne reste que le responsable de permanence et la
secrétaire du cabinet.
Vers 19 heures : arrivée de la secrétaire générale.
Changement de programme : l’IA refuse de nous recevoir ce soir. Elle est prête à nous
accorder une entrevue si nous lui faisons une demande "officielle" et dans les normes. Il
devient évident qu'elle n'a jamais envisagé de nous recevoir : c'était une manière de gagner
du temps et de prendre les informations au rectorat ou au ministère. Ou alors elle a eu des
consignes ?
La secrétaire générale nous demande à nouveau de quitter les lieux.
Elle insiste et finit par nous dire : « Vous prenez vos responsabilité ; je prendrai les
miennes. J'informe le groupe de ce rebondissement. La plupart des personnes présentes
sont scandalisées par le revirement de l'IA ; une marque de mépris supplémentaire ! La
perspective de quitter les lieux ne se pose même pas. Plus de 50 enseignants et parents
sont présents dans l’enceinte à ce moment. Des gens continuent d’arriver, d’autres partent.
C’est le moment de commander les pizzas pour ceux qui comptent rester la nuit ainsi que
pour le personnel obligé de rester avec nous.
L’apéro improvisé (bière et vin d’Alsace) réchauffe les esprits et les coeurs.
A la tombée de la nuit, les abords du bâtiment sont décorés par des dizaines de bougies :
spectacle tout fait festif et bucolique.
La soirée se poursuit, conviviale et bon enfant.
La secrétaire générale se réfugie dans son bureau d’où elle ressort de temps en temps pour
des échanges avec les policiers des RG qui continuent à se promener au fond du parc (je
comprendrai pourquoi un peu plus tard dans la soirée !!).
21h.15 : les pizzas arrivent.
Ceux qui ont commandé à manger rentrent et s’installent dans la salle de réunion
transformée en salle à manger improvisée. D'autres partent et le parc se vide.
Il fait bien nuit maintenant et, comme prévu, nous allons fermer les grandes grilles pour ne
laisser ouverte que la petite porte.
D'autres collègues arrivent encore à ce moment ainsi qu'une délégation de parents d'élèves
de l'école de Sainte Croix en Plaine. Ils viennent de terminer le Conseil d'école et
apportent un paquet de 110 manifestes.
Après la séance de photos souvenirs, je me dis qu'il est temps d'aller manger ma pizza
avant qu'elle ne soit complètement froide.
21h.30 : la police.
Arrive alors un monsieur qui se présente comme le Directeur Départemental de la Sécurité
Publique (l'équivalent de l'IA au niveau police !).
Il m'informe que notre action est illégale (tiens donc !) et qu'il a pour mission de nous faire
sortir. Il me demande donc de faire évacuer les lieux.
Je lui rappelle le cadre de l'action, en lui précisant bien que les personnes présentes sont
des citoyens libres et responsables, parfaitement conscients d'ailleurs de l'aspect illégal
(mais légitime) de l'action. Je n'ai donc aucun pouvoir pour les faire évacuer mais je veux
bien leur transmettre le message.
Lorsque nous nous dirigeons vers la porte du bâtiment, la cour et le parc sont soudain
envahis par une nuée de policiers. D'où sortent-ils ?
C'est là que je comprends les ballades des RG au fond du parc !!
La porte du bâtiment est fermée et j'ai oublié le digicode. Un policier s'y attelle : il essaie
vainement plusieurs combinaisons, au grand plaisir des spectateurs présents et des
journalistes. Il finit par court-circuiter (enfin je crois) le système et nous rentrons.
Le hall est vide et la trentaine d'occupants est attablée dans la grande salle de réunion en
train de déguster les pizzas. On pourrait se croire à un repas de fin d'année dans la salle
des maîtres d'une école quelconque.
L’entrée en scène du Directeur départemental de la sécurité publique jette un froid, puis,
le premier moment de surprise passé, les gens continuent de manger tout en négociant avec
ce nouvel interlocuteur :
 Notre action est peut-être illégale, mais elle est légitime,
 Nous ne faisons que défendre notre école,
 Les actions légales sont traitées par le mépris, il ne nous reste pas d'autres moyens
pour nous faire entendre,
 Laissez-nous au moins finir de manger, …
 ……………………………….
Le ton est cordial, presque détendu, mais il apparaît clairement qu'il n'y aura pas de
concessions, ni d'un côté, ni de l'autre. La détermination sereine des occupants est
impressionnante. Je suis à la fois ému et fier d'être là.
Je rappelle que chacun est totalement libre de sortir et j'insiste même auprès de certains.
Une ou deux personnes sortent en emportant les affaires de ceux qui restent.
Voyant qu'il ne parviendra pas à nous faire quitter les lieux, le DDSP s’en va pour préparer
l'évacuation. Il y a de nombreuses allées et venues d’uniformes dans le hall. L'un des
journalistes présents vient nous informer qu'ils sont en train d'essayer vainement d'ouvrir
la grande porte de l'IA mais que, visiblement, ça ne marche pas.
Le laps de temps entre la sortie du Directeur départemental de la sécurité publique et
l'arrivée des troupes est mis à profit pour– moment surréaliste (est-ce notre côté
« alsacien ») – mettre les déchets dans des sacs de tri et nettoyer la tables afin de laisser
la salle, autant que faire se peut, vu les circonstances, dans l'état où nous l'avons trouvée.
Nous nous asseyons autour de la table en nous tenant par les bras et nous attendons la
cavalerie …. qui ne tarde pas !
Les policiers entrent dans la salle en passant derrière nous. Ils sont bien deux fois plus
nombreux que nous et il y en a d’autres dans le hall et à l’extérieur du bâtiment. Nous
sommes d’abord très soigneusement filmés, les uns après les autres par une jeune policière
armée d'un petit caméscope.
Puis, à deux ou à trois, ils nous agrippent, essayant de nous séparer et nous sortent de la
pièce. Toute l’opération se passe sans réelle violence, sauf A... qui se voit tordre le bras
dans le dos. Nous avons entamé la marseillaise et continuons à chanter jusqu’à ce que nous
soyons évacués. Certain(e)s interpellent les policiers, leur expliquent les raisons de notre
action et affirment haut et fort que notre seul objectif est de sauver l'école dans laquelle
vont ou iront leurs enfants.
Première étape dans le hall, pour nous demander nos identités. Curieusement, il n'y a même
pas de vrai contrôle d'identité : personne ne demande à voir nos papiers et plusieurs
occupants sont même oubliés. Il est vrai qu’il y a quand même un certain tohu bohu entre
ceux qui chantent, ceux qui essayent de discuter avec les policiers, ceux qui se font porter
ou tirer, les journalistes qui filment et les quelques personnes de l’inspection qui assistent
au spectacle.
Deuxième étape dans le parc par la petite porte (donc ils n'ont pas réussi à ouvrir la grande
!). Nous nous asseyons par terre entourés par une masse de policiers et de gendarmes : ils
sont entre 70 et 80 d'après la plupart des estimations.
Dernière étape enfin, du parc jusque sur le trottoir à l'extérieur de l'enceinte de
l'Inspection académique. En me faisant porter vers la rue par quatre policiers (gendarmes
?) je leur dis que, ce soir, je préfère être à ma place qu'à la leur car ils ne doivent pas être
très fier de ce qu'ils font. Le coup d'oeil que me jette l'un des quatre vaut tous les
discours !!
22h.15 : nous sommes dehors.
Dernière conférence de presse improvisée sur le trottoir.
Quelques éléments d'analyse
L'action est un plein succès à plusieurs niveaux :
 Du début à la fin, elle est restée parfaitement respectueuse des personnes et non
violente. Cela explique sans doute aussi l'attitude très correcte des forces de
l'ordre. Les avis sont partagés : certains pensent que la présence des caméras a été
plus efficace sur ce plan que notre attitude ?
 L'objectif médiatique est pleinement atteint puisque nous avons eu plusieurs
articles dans les différents journaux locaux, dont une page pleine dans les DNA, et
la présence d'une équipe de télévision.
Cet aspect est cependant perfectible : la présence de France 3 dont les reportages
sont souvent repris par la 2 au niveau national aurait été utile.
Il y a nécessité d'étoffer les relations avec les médias.
 80 policiers pour évacuer une trentaine de parents d'élèves et d'enseignants
(majoritairement des femmes d'ailleurs) qui mangent des pizzas. Un bel exemple de
l'ouverture de la hiérarchie aux revendications de la base !!
Texte de Roland
Photos de Christelle et François
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http://www.appeldesappels.org/
Lya
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MessageSujet: Re: Occupation de l’Inspection académique du Haut Rhin - 3 avril 2009   Occupation de l’Inspection académique du Haut Rhin - 3 avril 2009 EmptyJeu 16 Avr - 3:31

blog du collectif SEPT 68 (Sauvons l'Ecole Pour Tous Bas-Rhin) ----> http://le-hussard.over-blog.com/
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