Universités : 6000 manifestants dans les rues toulousainesEnseignement supérieur. Près de six mille universitaires et étudiants ont défilé hier dans les rues de Toulouse dans un climat bon enfant.La première manifestation universitaire est perçue par certains comme un demi-succès. Ils étaient quand même près de 6 000 dans la rue. Photo DDM, Frédéric Charmeux
OAS_AD("Position1");
Six mille manifestants selon l'intersyndicale CGT, Fsu, Sud, Unsa de l'Université Toulouse II le Mirail. Environ 4 000 d'après la police. Hier après-midi, l'intersyndicale UTM s'est réjouie de la forte mobilisation des enseignants, des chercheurs, des personnels d'universités et des étudiants. Mais cependant, certains dans le défilé, entre la place du Capitole et le monument aux morts, se sont montrés sceptiques sur le réel succès du premier rassemblement universitaire toulousain. « Pour la deuxième ville universitaire de France, on ne peut pas dire que le cortège soit très impressionnant », observait par exemple, Gilles. Ce chercheur en sciences de l'environnement ajoutait : « Les directions syndicales pratiquent le double langage en discutant avec le pouvoir et en appelant en même temps à la grève. Moi, je suis pour la grève générale jusqu'au retrait de la LRU ».
Alors que la mobilisation contre la loi relative aux libertés et à l'autonomie des universités, commence à peine, l'intersyndicale de l'UMT reconnaît, elle aussi, qu'il est nécessaire d'étoffer le mouvement pour lui donner du poids.
L'ÉPICENTRE DU SUD
« D'ores et déjà, on envisage de demander aux facs de Montpellier et de Pau, de nous rejoindre à Toulouse pour manifester mardi prochain », explique le porte-parole de l'intersyndicale de Toulouse le Mirail. Hervé Petit formule le souhait que « Toulouse devienne l'épicentre de la contestation du Grand sud ». Lui se montre plutôt « confiant » dans la suite du mouvement, en dépit des fortes personnalités du Mirail qui s'affrontent, semble-t-il, en ce moment dans les amphis. « C'est une tradition chez nous. Mais au fond, on est tous d'accord sur l'objectif, c'est-à-dire le retrait total de la LRU », rappelle et tempère-t-il. le souvenir de la dernière AG houleuse, le fait, pour l'instant, sourire.
tous mécontentsÀ l'inverse, la manifestation de ce jeudi s'est déroulée dans un climat bon enfant avec slogans unitaires : « étudiants et salariés, chômeurs et retraités so, so, solidaires » et slogans optimistes : « Sarko t'es foutu, les campus sont dans la rue ». Quelques-uns ont préféré marcher derrière des banderoles plus personnalisées dans le genre : « la casse sociale, ça me casse les… » On a aussi entendu des cris de ralliement plus radicaux : « Partage des richesses, sinon on se servira » ou bien « On en a marre de cette société, on va tout péter ». Il s'agit toujours pour l'université toulousaine de s'opposer au décret de Valérie Pécresse qui remet en question le statut des enseignants chercheur.
En résumé, la crainte de tout le monde à la fac, c'est de devoir assurer demain davantage d'heures d'enseignement et moins d'heures de recherche, sans oublier les heures d'activités administratives ou pédagogiques en plus. Les étudiants de l'IUFM (institut universitaire de la formation des maîtres) contestent eux la remise en question de la formation dans le primaire et le secondaire. Enfin, il y a les personnels des universités (iatos ou administratifs et techniques) qui aujourd'hui se sentent de plus en plus précarisés. Le mot est sur toutes les lèvres à l'université.
Une nouvelle manifestation mardiAprès un défilé de deux heures en ville, la coordination des facs toulousaines a fixé un rendez-vous pour mardi 10 février à 14 h 30 sur la place du Capitole pour une nouvelle manifestation dans le cadre d'un mouvement national. Alors que la moitié des enseignants environ sont en grève à l'université Toulouse II le Mirail, une assemblée générale de tous les personnels se tient aujourd'hui à 10 heures pour décider de la reconduction de la grève. Cette fois l'AG se déroulera dans l'Amphi 8, le plus grand de la fac, à la demande de la base. À Rangueil, le personnel de l'université Sabatier est toujours mobilisé, mais les étudiants moins qu'au Mirail, semble-t-il.
source : http://www.ladepeche.fr/article/2009/02/06/536398-Grand-Sud-Les-universites-commencent-a-se-mobiliser.html